Consulter
le sommaire Orthotypo en librairie
au responsable du site
(Pour poser une question, suggérer une amélioration ou signaler une coquille) Typographie, choix éditoriaux, et brève histoire de… l’Opus Lacroussianum Magnum Ce site web et les fichiers qu’il contient sont placés sous Licence Creative Commons (by-nc-nd) |
|
Saint
Bible.
« Ils sont
trente-sept, là-haut, qui font de l’eau.
Marche en tête, lance en main, saint Médard, grand
pissard. De l’autre part, ils ne sont que deux : saint
Raymond et saint Dié, qui dissipent les nuées. Mais
viennent en renfort saint Blaise chasse-vent, Christophe
pare-grêle, Valérien avale-orage, Aurélien tranche-tonnerre,
saint Clair fait le temps clair. »
Romain ROLLAND,
Colas Breugnon.
•••
Humbles, les vrais saints ne demandent ni la majuscule à leur
titre — qui est un nom commun — ni le trait d’union (sauf celui
qui figure éventuellement dans leur prénom ou dans leur
nom) : saint Jean, saint Jean Baptiste (saint Jean le
Baptiste), saint Jean-Baptiste de La Salle, saint Denis, saint
Étienne, sainte Cécile, sainte Geneviève, saint Simon
(apôtre) ; la Passion selon saint Matthieu ; il
vaut mieux s’adresser à Dieu qu’à ses saints.
En
revanche, les fêtes, les lieux, les édifices et les institutions
placés sous leur invocation exigent le « S » majuscule —
il s’agit de noms propres — et le trait d’union : la
Saint-Nicolas, les feux de la Saint-Jean, la fête de saint André
se célèbre le jour de la Saint-André, la république de
Saint-Marin, l’estuaire du Saint-Laurent, la banlieue de
Saint-Étienne, la cathédrale Sainte-Cécile, les églises de
Sainte-Mère-Église et de Saintes-Maries-de-la-Mer, la rue
Saint-Denis, la bibliothèque Sainte-Geneviève, les cellules de
Sainte-Pélagie, l’ordre de Saint-Michel.
Les
noms de famille et les pseudonymes obéissent évidemment à cette
règle : Camille Saint-Saëns, Antoine de Saint-Exupéry,
Saint-John Perse (Alexis Léger, dit), Saint-Simon (comte, duc).
Pluriel des
adjectifs et des noms communs
Dans
les adjectifs, les gentilés et les noms communs, « saint »
ne prend jamais la marque du pluriel : des socialistes
saint-simoniens, des Saint-Affricains, des saint-bernard.
Trait d’union dans les toponymes
La
règle s’applique, en principe, à toutes les dénominations
françaises ou francisées qui incluent « Saint » :
Saint-Marin (San Marino), Saint-Jacques-de-Compostelle (Santiago
de Compostela).
Les
« Saints » germaniques (Sankt) n’ont jamais de
trait d’union : Sankt Pölten, Sankt Wedel, etc.
Les
« Saints » italiens (San), espagnols (San
ou Santa) et portugais (São ou Santo) n’ont
jamais de trait d’union : San Severo ; San Diego, San
Francisco, Santa Ana ; São Paulo, etc.
La règle française s’applique aux « saints »
corses : San-Martino-di-Lota, Santa-Maria-Siché, etc. Et au
commissaire San-Antonio.
Restent
les « Saints » anglo-saxons. La plupart ne sont pas
francisés : Saint Albans, Saint George ; beaucoup n’ont
nul besoin de l’être : Saint Paul, Saint Thomas ; pour
quelques-uns, il est légitime de se demander s’ils ont jamais été
anglicisés : Saint Louis. Aujourd’hui, le malheureux qui
s’aventure à écrire Saint-Louis (Missouri) passe pour un ignare…
alors qu’il respecte une graphie séculaire. Autrefois, les
lexicographes français écrivaient [San-Francisco, Sao-Paulo],
c’était simple mais peu subtil ; depuis quelques décennies,
ils n’osent même plus introduire un trait d’union entre Saint et
Louis… Je doute que cela incite les francophones à prononcer
« louisse ». Ce n’est qu’à la fin des années cinquante
que le Petit Larousse a abandonné Saint-Louis. Il est
difficile, contre l’usage moderne, de préconiser le trait d’union
dans les dénominations « anglo-saxonnes d’origine
française » ; on devrait du moins le considérer comme
non fautif.
Voies publiques. La règle française s’applique dans tous
les cas de figure ; le trait d’union s’impose même au sein
des noms propres étrangers qui en sont dépourvus. L’avenue qui
porte le nom du général San Martin s’écrit donc : avenue du
Général-San-Martin.
Majuscule et minuscule des noms communs
Les
noms communs dérivés de noms propres ne prennent pas la majuscule
initiale, sauf s’il s’agit de gentilés (habitants) : un
saint-cyrien, des saint-cyriens (élèves ou anciens élèves de
Saint-Cyr). Un Saint-Cyrien, des Saint-Cyriens (habitants de
Saint-Cyr-l’École).
Abréviations
Noms
communs : placés devant des noms propres, saint(s) et
sainte(s) ne s’abrègent jamais. On ne tolérera les formes
« St Jean » ou « Ste Berthe » que dans les
calendriers…
Lefevre
1883.
Toponymes :
lorsqu’ils entrent dans la composition d’un toponyme, Saint,
Sainte, Saints et Saintes ne s’abrègent jamais.
Frey 1857,
Lefevre
1855.
Écrire
[St-Étienne, Stes-Maries-de-la-Mer] est une faute grave.
Exceptions admises : composition des noms de petites
localités sur les cartes géographiques ou de rues minuscules sur
les plans…
Patronymes :
ici, pas d’exception ! L’abréviation est proscrite dans
toutes les occurrences !
Exemples
de graphies monstrueuses : [St-Simon, St-Saëns].
Jamais de majuscule mais toujours un trait d’union.
La marque du pluriel divise les experts. Certains n’accordent
jamais : Girodet
1988, Impr.
nat. 1990, Larousse
1992, Lexis
1989. Certains accordent parfois : Robert
1985 (selon des critères historiquement justifiés mais
très étranges : des saint-germain, des
saint-nectaires). D’autres enregistrent que l’usage est
indécis : Grevisse
1986, Hanse
1987 (qui encourage l’accord du second élément), Robert
1993, Thomas
1971 (qui note une tendance à l’invariabilité).
Si
vous n’accordez jamais, vous ne commettrez aucune faute
impardonnable mais vous aboutirez à des incohérences ou, pour
certains lecteurs, à des finesses (« Il a englouti trois
camemberts et quinze saint-nectaire »…) ; si vous
accordez systématiquement, vous ne serez pas davantage à l’abri
des bizarreries (les saint-émilions n’ont rien à voir avec les
vins de Saint-Estèphe) et vous commettrez des fautes condamnées
par Robert
1985 avec les saint-pierre[s], les saint-michel[s],
les saint-germain[s]…
L’Académie
travaille à un dictionnaire mais le « S » est encore
loin… Jusqu’à nouvel ordre, j’ai un faible pour l’invariabilité.
Gâteaux :
saint-honoré, saint-michel.
Fromages :
saint-benoît, saint-florentin, saint-marcellin, saint-nectaire,
saint-paulin, sainte-maure.
Vins :
saint-amour, saint-émilion, saint-estèphe, saint-jeannet,
saint-péray.
Fruit :
saint-germain.
Attention
aux majuscules et à l’eau de Saint-Yorre, à la bouteille de
Saint-Galmier ; constructions comparables : vin de
Saint-Émilion, bouteille de Saint-Estèphe.
Animaux
Pluriel :
des saint-bernard, des saint-germain (mais un braque
Saint-Germain), des saint-pierre. Attention aux majuscules des
coquilles Saint-Jacques…
Robert
1985, 1993 ;
voir ci-dessus « Produits ».
Saints et saintes divers…
Un
saint-frusquin, des saint-frusquin ; les saints de glace.
Lexis
1989, Robert
1985, 1993.
Une
sainte-barbe, des saintes-barbes (magasin à poudre).
Larousse
1885, 1992.
Inv. Larousse
1970, Lexis
1989.
À
la saint-glinglin.
Robert
1985, 1993.
Une
sainte nitouche, des saintes nitouches.
Larousse
1933, Lexis
1989, Impr.
nat. 1990, Robert
1985, 1993.
Larousse
1999 {sainte-nitouche}.
Attention
à Saint frères, entreprise des frères Pierre, François et Aimable
Saint…
Typographie
au plomb
La
Sainte-Touche est le jour de la paie ; la saint-jean,
l’ensemble des petits outils nécessaires au compositeur
(composteur, pinces, pointe, typomètre) ;
Saint-Jean-Porte-Latine, la fête des typographes.
Religion
•••
Eucharistie, jours et objets saints. Pas de trait d’union,
minuscules : la sainte ampoule, le saint chrême, le saint
ciboire, les saintes espèces, les saintes huiles.
La
sainte messe, le saint sacrement, la sainte table, les saintes
reliques.
La
semaine sainte, le jeudi saint, le vendredi saint.
Doppagne
1991, Girodet
1988.
Académie
1994, Gouriou
1990 {Semaine sainte, Vendredi saint}, Impr.
nat. 1990.
•••
Institutions.
Trait
d’union et majuscules : le Saint-Office, le Saint-Siège, la
congrégation du Saint-Sacrement.
•••
Lieux (géographiques).
Pas
de trait d’union, minuscule : un lieu saint, un saint lieu,
une terre sainte.
••
Lieux où le Christ a vécu, c’est-à-dire la Palestine.
Majuscule
au substantif : les Lieux saints, la Terre sainte.
Girodet
1988, Gouriou
1990, Impr.
nat. 1990, Lexis
1989.
Tassis
1870 {la terre sainte}.
Un
saint-sépulcre, le Saint-Sépulcre (Jérusalem).
Le
Saint, le Saint des Saints (Temple de Jérusalem).
Lexis
1989.
Larousse
1992 {saint des saints}.
La
Sainte-Chapelle, les saints apôtres, les saints Innocents.
La
sainte Église, la Sainte-Trinité, la Sainte Vierge.
La
sainte Bible, l’Écriture sainte.
Le
Saint-Esprit, l’Esprit saint.
Le
Saint-Père.
Robert
1985, 1993,
Impr.
nat. 1990, Larousse
1992 {saint-père}.
La
Sainte Face, la sainte Famille.
Girodet
1988, Robert
1993, Impr.
nat. 1990 {Sainte Famille}.
Histoire
Le
Saint-Empire,
Impr.
nat. 1990.
Le
Saint-Empire romain germanique,
Robert
1985, 1993,
Larousse
1970.
La
sainte Russie,
Robert
1985, 1993.
Un
saint-simonien, des saint-simoniens, une saint-simonienne, des
saint-simoniennes, le saint-simonisme.
Gouriou
1990, Larousse
1992, Lexis
1989, Robert
1985, 1993.
Hanse
1987 {Saint-Simoniens}.
La
Sainte-Alliance.
Impr.
nat. 1990, Robert
1985, 1993.
Satellite
Astre
Scène
Acte
d’une pièce de théâtre
La
distinction entre second (il n’y a pas, ou plus, ou pas
encore de troisième) et deuxième (il y a nécessairement un
troisième et éventuellement des suivants jusqu’à l’infini) est
certes arbitraire, certes récente, certes peu respectée, elle est
belle, émouvante, utile, et mérite donc d’être préservée. Les
exceptions et les aberrations fournies à la pelle par les armées,
les administrations ou les compagnies de transport, les dynasties
de tout poil n’y changent rien : la seule vertu de la Seconde
Guerre mondiale est précisément qu’elle n’est pas encore la
deuxième, le seul défaut de ma seconde fille est qu’elle ne sera
jamais la deuxième.
Girodet
1988, Impr.
nat. 1990, Robert
1985, 1993,
Thomas
1971.
Académie
1994, bien sûr, Grevisse
1986, Hanse
1987 (dont les démonstrations sont d’admirables
exemples de purisme *).
*
L’exemple du couple « second-deuxième » illustre la
faiblesse de la traditionnelle opposition
« purisme-laxisme ». Dès que l’usage introduit une
subtilité, de prétendus laxistes ont recours à une argumentation
« puriste » pour la repousser avec mépris (« C’est
récent… »), sans la moindre citation d’auteur
« respectable » qui viendrait gêner l’opération. Dès
lors qu’il s’agit d’entériner un abandon supposé, les citations de
maîtres « récents » affluent.
Sic Crochet, Latin, Parenthèse.
(Sic)
de l’auteur dans son propre texte.
[Sic]
du commentateur, de l’éditeur, ou de l’auteur dans le texte d’un
tiers.
Exemple.
— « Les ragoûts, notamment l’irish tsew [sic],
pourraient se classer après les meilleurs ragoûts d’Europe, qui
sont les ragoûts grecs […]. » – Paul MORAND,
Londres.
Siècle Date.
« On ne
peut guère loger à plus
de vingt dans un siècle. De là les
grandes disputes pour la célébrité. »
Henri MICHAUX,
« Idées de traverse », Passages.
•••
L’adjectif ordinal des siècles s’écrit en toutes lettres ou en
chiffres romains (composition en chiffres romains petites
capitales) : le deuxième siècle avant Jésus-Christ, le
vingtième siècle, le IXe siècle
av. J.-C., le XIXe siècle.
Code
typ. 1993, Greffier
1898.
Gouriou
1990, Impr.
nat. 1990, Leforestier
1890 (uniquement en chiffres romains petites
capitales).
Abrégé
typ. 1993, Guéry
1990 (chiffres romains grandes capitales).
Les
chiffres arabes [12e siècle] et les grandes
capitales * [XVIIIe siècle] sont à proscrire,
quelle que soit la nature du texte.
*
Les codes (Code
typ. 1993, Gouriou
1990, Impr.
nat. 1990) s’accordent sur ce point ; or les
meilleurs dictionnaires des difficultés de la langue semblent
ignorer cette règle : Girodet
1988, Hanse
1987, Thomas
1971.
Exception. — Dans un titre en vedette ou un fragment de
texte composé en grandes capitales, les siècles suivent le
mouvement : ROME AU XIXe SIÈCLE.
Attention
à la graphie des ordinaux romains : Ier,
IIe,
IIIe siècles.
Formes fautives, hélas très fréquentes : [Ie,
IIeme,
IIIème,
IVo siècles],
voir : Chiffres
romains.
Les adjectifs cardinaux exprimant un « nombre de
siècles » ne s’écrivent jamais en chiffres romains :
cette plaisanterie a duré deux siècles après la naissance du
Christ.
••
L’abréviation de « siècle » en s. n’est admissible que
dans les notes et les références.
••• Nombre
Singulier :
le huitième et le neuvième siècle, le
XIXe
et le XXe siècle,
du XIIIe
au XVe siècle.
Pluriel :
les huitième et neuvième siècles, les XIXe et XXe siècles.
(Songer
aux chevaux : le huitième et le neuvième cheval, les huitième
et neuvième chevaux.)
• Sans article
Singulier
quand les siècles ne sont pas immédiatement successifs. XVe-XVIIe siècle
signifie « du XVe
au XVIIe siècle ».
Pluriel
quand les siècles sont immédiatement successifs. XVe-XVIe siècles :
« des XVe
et XVIe siècles ».
Exceptions : datations incertaines.
Singulier
dans les datations incertaines. XVe-XVIe
siècle : « du XVe
ou du XVIe siècle ».
Ve
ou XVIe siècle :
« du Ve
ou du XVIe siècle ».
Impr.
nat. 1990.
Girodet
1988, Hanse
1987, Thomas
1971.
••• De siècle en siècle
Dans
la plupart des cas, la minuscule initiale s’impose : le
siècle de Périclès, le siècle de Louis XIV, le siècle des
philosophes, le siècle de l’atome.
Hanse
1987, Larousse
1933, 1970,
1992,
Lexis
1989, Littré
1872.
Impr.
nat. 1990 {Siècle des philosophes}. Gouriou
1990, Robert
1985 {Siècle de Périclès}.
Le siècle des lumières (XVIIIe siècle),
ou le siècle des Lumières pour ceux qui préfèrent « les
Lumières ».
Hanse
1987 (siècle des lumières).
Girodet
1988, Impr.
nat. 1990, Larousse
1985, Robert
1985, 1993
{Siècle des lumières}.
Exception.
— Le Grand Siècle (France, XVIIe siècle :
le siècle de Louis XIV),
le Siècle de Louis XIV (VOLTAIRE).
Girodet
1988, Gouriou
1990, Impr.
nat. 1990, Larousse
1992, Robert
1985, 1993.
Hanse
1987, Larousse
1933, Lexis
1989 {grand siècle}.
[Grand siècle].
Exception.
— Le Siècle d’or (Espagne, XVIe siècle),
siècle d’or (pour toutes les autres attributions).
Girodet
1988, Gouriou
1990.
Hanse
1987, Larousse
1985, Robert
1993.
Attention… L’année 1900 appartient au XIXe
siècle et l’an 2000 au XXe siècle.
Le
XXIe siècle
et le IIIe millénaire commencent le 1er janvier
2001.
Siège
Guerre
Sigle Abréviation, Acronyme.
« Elle
tourne le bouton de la T.S.F. et la voix
d’André Claveau me parvient, lointaine,
brouillée par des grésillements. »
Patrick MODIANO,
les Boulevards de ceinture.
1. Vocabulaire
Jadis,
un sigle était une lettre initiale employée comme signe
abréviatif. Cette acception est archaïque (sauf pour les
paléographes). Puis on a distingué les sigles simples (une lettre)
et les sigles composés (plusieurs initiales). Aujourd’hui, alors
que la siglaison est en pleine expansion, aucune définition
précise n’est unanimement retenue.
Robert
1985 : « Initiale ou suite d’initiales
servant d’abréviation » et Larousse
1997 : « Lettre initiale ou groupe de
lettres initiales constituant l’abréviation de mots fréquemment
employés. » Donc, p. (« page ») et N. D. É.
(« Note de l’éditeur ») seraient des sigles.
Impr.
nat. 1990 : « Les sigles sont des groupes de
lettres désignant certains organismes dont le nom comporte
plusieurs mots. Ils sont formés de la première ou des premières
lettres ou encore de la première syllabe de chacun des
constituants ou des plus importants. » I.V.G. (interruption
volontaire de grossesse) et T.G.V. (train à grande vitesse) ne
seraient donc pas des sigles.
Gouriou
1990 : « On donne aujourd’hui le nom de
sigles à des groupes de lettres couramment employés pour remplacer
la désignation trop longue de certains organismes. » Même
observation : T.V.A. (taxe sur la valeur ajoutée) et B.C.B.G.
(bon chic, bon genre) ne seraient donc pas des sigles.
Robert
1993 : « Suite des initiales de plusieurs
mots qui forment un mot unique prononcé avec les noms des
lettres. » Les acronymes (OTAN, Benelux) ne seraient donc pas
des sigles. O.-R.-L. (« sigle d’un seul mot » :
oto-rhino-laryngologie) pas davantage.
Cherchons
dans les grammaires.
Grevisse
1986 : « Les sigles sont des abréviations
qui sont constituées d’initiales, mais qui sont traitées comme des
mots, soit qu’on donne aux lettres leur nom : une H. L. M. ,
— soit qu’on leur donne leur valeur habituelle : L’OTAN . »
Cette définition a deux mérites : elle distingue les sigles
« épelés » des acronymes et elle élimine les
« vraies » abréviations (réduction uniquement
graphique). En revanche, elle n’élimine pas tous les symboles et
exclut les sigles « mixtes » (T.F. 1) et beaucoup
d’acronymes (Benelux).
Dans
les lignes qui suivent, sigle est employé dans un sens
précis : réduction graphique puis orale d’un mot ou
d’une suite de mots.
(Certaines
exclusions sont arbitraires mais inévitables : obéissant à
des règles qui leur sont propres, les symboles et les codes
concoctés par les « normalisateurs » sont traités dans
des articles distincts : Chimie,
Franc,
Pays, Unité
de mesure, etc.)
Rappel :
Troncation :
réduction orale > réduction graphique (vélocipède > vélo).
Abréviation :
réduction graphique, pas de réduction orale (Madame > Mme).
Siglaison :
réduction graphique > réduction orale (Société protectrice des
animaux > S.P.A.).
Logotypes
et sigles.
2. Formation et emploi
Avant
d’énoncer quelques conseils, résumons la situation :
—
Code
typ. 1993, Larousse
1985 et 1992 :
E. D. F., O. T. A. N., Unesco ;
—
Grevisse
1986 : E. D. F., OTAN, UNESCO (Grevisse
1975 : O. T. A. N.) ;
—
Hanse
1987 : E. D. F., Otan, Unesco ;
—
Impr.
nat. 1990, Larousse
1999 et le
Monde : EDF, OTAN, Unesco ;
—
Perrousseaux
1995 : EDF, Otan, Unesco ;
—
Robert
1991 : O. T. A. N., Unesco et U. N. E. S. C.
O. ;
—
Universalis
1990 : O. T. A. N., U. N. E. S. C. O.
Peut-on
sérieusement parler ici d’usage, voire d’usages ? Dans la
mêlée, deux écoles s’affrontent. Jadis, le point abréviatif
s’imposait dans tous les sigles, même dans les acronymes. Cet
usage est encore respecté par certains ; il n’est pas
fautif ; il n’est pas subtil. Aujourd’hui, la mode est à
l’élimination systématique des points, même si le sigle n’est pas
un acronyme. Cette manie est absurde et inélégante.
Que
faire ?
••
Se souvenir de deux grands principes (§ 2.1 et 2.2) qui peuvent
nous préserver de l’incohérence et de la confusion ambiantes.
2.1.
Si chacune des lettres qui le composent est une initiale et si le
sigle n’est pas un acronyme, c’est simple. Toutes les
lettres sont des majuscules et doivent être suivies d’un point
abréviatif : R.A.T.P., S.N.C.F.
2.2.
Si chacune des lettres qui le composent est une initiale et si le
sigle est un acronyme, c’est simple. Toutes les lettres
sont des majuscules et doivent être jointes, sans point
abréviatif : OTAN, OTASE.
Grevisse
1986.
Rappel.
— Les sigles pouvant mais ne devant pas se lire
comme des mots « ordinaires » ne sont pas des
acronymes : O.L.P. (Organisation de libération de la
Palestine), R.A.F. (Royal Air Force), R.A.U. (République arabe
unie).
L’A.N.P.E.
illustre l’un des inconvénients de la suppression aveugle des
points abréviatifs : le np d’[ANPE] ou d’[Anpe] est
choquant. Ici, l’homophonie nous sauve : l’A.N.P.E. aura du
mal à devenir un acronyme (lampe).
Exemples.
— M.P.L.A. (Mouvement populaire de libération de l’Angola)
n’est pas un acronyme. O.U.A. (le sigle de l’Organisation de
l’unité africaine n’est pas un acronyme, bien qu’il soit
« possible » de lire oua aussi aisément que oui).
UNITA (Union nationale pour l’indépendance totale de l’Angola) est
un acronyme.
Cette
distinction, prônée par des grammairiens respectables, n’est pas
reçue par d’éminents lexicographes ; elle est, par ailleurs,
très durement critiquée par des typographes et des journalistes.
Elle ne règle certes pas l’ensemble de la question mais elle a
deux qualités inestimables : elle fait coïncider la graphie
et la prononciation, ce qui, en français, n’est pas si
fréquent ; elle déblaye largement le terrain. Demeurent en
effet quelques cas difficiles mais par bonheur marginaux.
2.3.
Certains acronymes retiennent plusieurs lettres (ou la syllabe,
voire plusieurs syllabes) initiales de certains (ou de tous les)
mots qu’ils abrègent… Le Benelux est ici l’exemple
classique : Belgique, Nederland, Luxembourg. On n’a jamais
écrit le {BeNeLux] ni le [B.E.N.E.L.U.X.]…
Afnor
(Code
typ. 1993), ou {AFNOR} (Impr.
nat. 1990) ? Flottement incompréhensible
puisqu’il s’agit de l’Association française de normalisation.
Considérant que le point abréviatif n’est pas là pour marquer
l’abréviation, certains n’hésitent pas à écrire [A.F.N.O.R.].
Diable ! Qu’abrègent donc les points placés après O et
R ? Aidé par le Conseil supérieur de la langue française, un
ministre de l’Éducation nationale, après avis favorable de la
Délégation générale à la langue française et du Conseil
international de la langue française, a signé un arrêté où figure
cette phrase : « Des variantes sont mentionnées dans les
principaux cas de divergences avec les formes recommandées par
d’autres institutions publiant des listes analogues
(particulièrement O.N.U., A.F.N.O.R., I.N.S.E.E., I.G.N.). »
S’agit-il de listes publiées par l’ONU, l’Afnor, l’INSÉÉ,
l’I.G.N. ? Compte tenu des parrainages évoqués, traduisons
A.F.N.O.R. par « Association française pour la nouvelle
orthographe rectifiée ».
2.4.
Pour certains, après la majuscule initiale, les minuscules
seraient admissibles dans les acronymes longs, faciles à
prononcer, non équivoques, très connus. L’exemple classique, cité
par tous les ouvrages de référence sous des formes diverses, est
l’{Unesco}. Mais où commencent la longueur et la renommée ?
Trois lettres semblent suffisantes à certains : on a déjà vu
l’{Onu}. Pour d’autres, l’URSSAF (six lettres) semble en revanche
trop courte ou insuffisamment connue. Les partisans de la
simplification par la suppression du point abréviatif semblent
s’accommoder de l’Unicef et de l’UNITA. Cette distinction n’est
pas seulement fautive, elle est ridicule, inapplicable et
génératrice d’exceptions arbitraires. Le passage de
l’{U.N.E.S.C.O.} à l’UNESCO est à la fois compréhensible
(l’acronyme reste un sigle) et « utile » (coïncidence de
la graphie et de la prononciation) ; celui qui mène à
l’{Unesco} est nuisible : il introduit une ségrégation
injustifiable dans un domaine qui est déjà remarquablement bien
pourvu en facéties arbitraires.
2.5.
Certains acronymes (laser, ovni, radar…) sont devenus de
véritables noms communs.
2.6.
Mixité.
Il
arrive qu’un sigle soit composé d’un sigle ordinaire et d’un
acronyme : T.F. 1.
2.7.
Fin de phrase, ponctuation.
Le
dernier point abréviatif est absorbé par le point final et par les
points de suspension : il a adhéré au R.P.R… et son frère au
C.D.S.
Il
résiste à tous les autres signes de ponctuation : il a adhéré
au R.P.R. ; son frère au C.D.S. !
Attention
aux appels de note : il a adhéré au R.P.R. 1.
Son frère au C.D.S. 2. L’effet de cet appel coincé
entre deux points est déplorable, quelle que soit sa forme :
R.P.R. **. C.D.S. (a). Si la phrase n’est pas
modifiable (citation), il n’existe pas d’autre solution que de se
résigner (voir : Appel
de note).
2.8.
Genre.
En
principe, le genre du sigle est déterminé par ce qu’il
désigne : une C.R.S. (Compagnie républicaine de sécurité), un
C.R.S. (membre d’une Compagnie républicaine de sécurité) ; le
C.R.S. Dupneu appartient à la 2e C.R.S ; une
H.L.M. (Habitation à loyer modéré).
2.9.
Points abréviatifs.
Il est évident que les points ne sont pas indispensables pour
comprendre que C.G.T. ou C.N.P.F. sont des sigles ; que leur
présence n’est pas requise pour voir dans UNESCO un sigle et un
acronyme : personne ne prononce « snepf » ou
« seine-pfeu », personne n’épelle « u, n, e, s, c,
o ». Les chasseurs de points en tirent argument pour
justifier l’uniformisation par le carnage. Il y a là une légère
supercherie. Ils feignent d’ignorer les centaines de sigles — et
les milliers à venir… — qui, tout en étant lisibles au long, ne
sont pas destinés à devenir des acronymes. Lire, c’est entendre.
Exemples : C.E., [CE] ; F.O., [FO] ; H.É.C.,
[HEC] ; O.I.T., [OIT] ; O.M.S., [OMS]. Le jour où la
majorité des francophones prononcera « ce, fo, hèque, ouate,
omsse », la question pourra être réexaminée. Rien n’est
définitivement acquis ; les points n’ont pas empêché
l’U.R.S.S. de devenir l’« ursse » ni de s’effondrer.
Les
majuscules ne doivent pas faire oublier les capitales. Imaginons
le titre d’un article dans lequel un syndicat donnerait son point
de vue sur la construction de l’Europe : « F.O. et la
C.E. » Selon les adversaires du point, nous aurions : en
bas de casse [FO et la CE], peu clair mais compréhensible car les
deux sigles sont familiers, et en grandes capitales [FO ET LA CE],
beaucoup plus difficile à saisir.
L’Imprimerie
nationale cautionne — pis, recommande — cette pratique. Cohérente,
elle s’affuble d’un sigle évocateur : IN. Et le Journal
officiel se fait appeler JO.
L’argument
esthétique — « Ces points sont laids…, typographiquement
parlant, RATP a meilleure allure que R.A.T.P. » — est
irrecevable. Pourquoi se limiter ainsi aux sigles ? Puisque
ces points sont si vilains, pourquoi les conserver dans les
abréviations (T. S. V. P., [TSVP]), pourquoi ne pas faire profiter
J.-C. des bienfaits de la cure ? …
Redoutons que vienne le jour où les néotypographes et les adeptes
de la [PAO] (prononcer « P.A.O. ») trouveront les
accents inesthétiques sur les bas de casse.
Les
points n’ont jamais empêché les dérivations : la C.G.T., qui
n’est même pas un acronyme, fournit des cégétistes résolus avec
une aisance comparable à celle de l’ONU fourbissant des
résolutions onusiennes. Quant à l’UNESCO…
2.10.
Accents.
Rares
sont ceux qui accentuent les majuscules. Les sigles n’échappent
pas au désastre. Larousse
1997 recommande (avec raison) A.-É.F. pour
Afrique-Équatoriale française et préconise {E.D.F.} pour
Électricité de France… c’est-à-dire « eu-dé-eff ». Que
notre pourvoyeur national d’électrons se soucie peu de la langue,
on l’admet volontiers ; que nos dictionnaires le suivent, on
le comprend moins. Car {E.D.F.} — ou {EDF} — amène bien des
écoliers à écrire [electricité]. Si nos factures étaient envoyées
par É.D.F., elles auraient au moins un mérite.
2.11.
Espaces.
¶
Dans un sigle, pas d’espace après les points abréviatifs
(voir : Abréviation).
2.12.
Sigles étrangers.
On
rencontre parfois certains sigles « étrangers » composés
en italique. Cette mise en forme est à proscrire si le sigle est
une dénomination propre (C.B.S.) ou si l’acronyme est devenu un
nom commun « français d’adoption » (laser).
Exemples.
— S.P.Q.R., GATT (General Agreement on Tariffs and
Trade).
Seuls
les acronymes non adoptés et les abréviations étrangères
admises * (voir : Abréviation)
doivent être composés en italique : op. cit.
*
À l’exception des unités, des abréviations des titres de civilité,
des éléments de dénomination propre.
Larousse
1997 : point abréviatif pour tous les sigles français,
y compris les acronymes (O. T. A. N.), à l’exception de quelques
acronymes syllabiques (AFNOR) ; pas de point abréviatif pour
les sigles étrangers, même s’il ne s’agit pas d’acronymes (AEG,
AFL-CIO). Larousse
1999 fait dans la rusticité et croit supprimer tous
les points (mais il en reste…).
UNESCO.
Robert
1991 : entrée U. N. E. S. C. O. et
« Unesco » dans la définition. Pour les
extrémistes : cet {Unesco} est le sigle de United Nations
Educational, Scientific and Cultural Organization. Les
Anglo-Saxons mettent des majuscules où ils l’entendent et abrègent
les mots comme ils l’entendent, en l’occurrence UNESCO, cela
importe peu, les majuscules des sigles représentent indifféremment
des initiales majuscules ou minuscules (OTAN, Organisation du
traité de l’Atlantique Nord) ; il est toutefois curieux de
constater que l’un des rares sigles à bénéficier quasi
officiellement de minuscules est en même temps l’un des rares à
abréger une succession de mots qui ont tous des majuscules
initiales.
3. •• Apposition
3.1.
L’apposition est une construction directe, très ancienne, que
le français moderne admet toujours, sous certaines
conditions *. Le sigle en apposition a une valeur de
qualificatif : légitimes sont les limousines B.M.W. et les
francs C.F.A. « L’État R.P.R. » est irréprochable ;
un [dirigeant R.P.R.] l’est beaucoup moins ; un [congrès
R.P.R.] est une monstruosité.
*
Il y a des berlines Renault, des bœufs mode, des auteurs
Gallimard, un style Henri II, des fauteuils Régence, un musée
Picasso, la mère Michel, Alexandre Dumas fils, un Institut
Pasteur, un boulevard Ney, etc. Il n’y a pas encore [de toiles
Picasso, d’articles Dépêche du Midi, de beau-frère
Mitterrand, de manutentionnaire Grasset, de journaliste Figaro,
d’avenue Grande-Armée, d’Institut monde arabe, de romans Modiano,
de guichet Crédit agricole].
Sur
l’inépuisable sujet des pseudo-appositions et des juxtapositions
monstrueuses, on relira Étiemble
1964 avec profit et délectation.
Cette
construction directe devrait demeurer rare. Elle est en pleine
expansion. Pour se remémorer les règles françaises de la
juxtaposition syntaxique — et les strictes limitations de ce sport
—, on consultera les bonnes grammaires.
3.2.
Les « mauvais exemples » qui suivent illustrent un
curieux et récent dédain des règles relatives à la construction
« normale » du complément de nom. Nulle dénomination
propre n’est épargnée, mais les sigles sont particulièrement
visés.
S’il
existe des normes Afnor, il pourrait bien y avoir des [résolutions
ONU] ; si l’on admet, dans tous les emplois, {des retraités
S.N.C.F., des guichets B.N.P., des agents É.D.F., des unités
C.N.R.S.}, il faut s’attendre à la venue [des étudiants UNEF, des
vendeurs B.H.V., des casernes C.R.S., des médecins O.M.S., des
locataires H.L.M., des troupes OTAN, des réunions OPEP, du siège
social B.M.W., des opérations C.I.A. et même des fonctionnaires
UNESCO, des tracts C.N.P.F., des retraités K.G.B., etc.]. Nous
n’en sommes pas encore là, certes… Quoique…
3.3.
On donne aujourd’hui une valeur de qualificatif à des sigles
qui n’en ont vraiment pas besoin : une [manifestation
C.G.T.]. L’autoriser, c’est favoriser l’oubli de l’adjectif
« cégétiste », c’est appauvrir la langue en renonçant
aux dérivations lexicales des sigles : une manifestation
cégétiste, une manifestation de la C.G.T.
Conclusion :
« un retraité de la S.N.C.F. lisant un tract du C.N.P.F. dans
un refuge de la S.P.A. » est préférable à [« un ministre
C.D.S. évoquant des listes Afnor dans un congrès U.D.F. »].
4. Siglorrhée
Il faut bien avouer que, dans la siglaison, le créateur de mots
est considérablement gêné par les lettres.
La
S.D.N. (Société des Nations) a été remplacée par l’ONU
(Organisation des Nations unies). Le D, inopportun dans
l’acronyme, devait disparaître. Les anglophones ont ramené leur
nombre à deux : UN (United Nations). Rattrapons-les
et adoptons NU, après tout, le machin n’est qu’un simple appareil.
Pour
certains groupes humains, le sigle est une aubaine : il donne
un contour net aux dénominations insignifiantes. Il masque des
éléments qui, dans leur forme développée, pourraient surprendre,
amuser, choquer, scandaliser. Une base de données
« européenne », finement nommée EURODICAUTOM, recense
150 000 abréviations et acronymes ; elle s’enrichit de
plusieurs milliers d’entrées par an, pour l’essentiel
anglo-américaines.
Pour
les néocommunicateurs franglophones, « FTP » ne signifie
pas Francs-Tireurs et Partisans mais File Transfer Protocol.
Ces « FTP qui communiquent des fichiers » ne peuvent
amuser que les nostalgiques de la Gestapo (acronyme de Geheime
Staats Polizei). Pour les constructeurs de l’Europe,
« FTP » signifie « Financement de la technologie
selon sa performance » ; c’est un machin ressortissant
au programme SPRINT (Strategic Programme for Economic
Sciences). La graphie et la signification françaises de
« F.-T.P. » sont à redécouvrir d’urgence.
Les
normalisateurs ne sont pas à l’abri de la confusion
généralisée : de nos jours, « ISBN » signifie International
Standard Book Number ET Integrated Satellite Business
Network…
Quelques
sigles…
A.-É.F. | Afrique-Équatoriale française | |
A.E.L.-É. | Association européenne de libre-échange | |
Afnor | Association française de normalisation | |
A.F.-P. | Agence France-Presse | |
A.N.P.E. | Agence nationale pour l’emploi | |
A.-O.F. | Afrique-Occidentale française | |
ASEAN | Association of Southeast Asian Nations | |
Assedic |
Association pour l’emploi dans l’industrie et le commerce |
|
Benelux | Belgique, Nederland, Luxembourg | |
BIRD, B.I.R.D. | Banque internationale pour la reconstruction et le développement | |
B.I.T. | Bureau international du travail | |
B.N. | Bibliothèque nationale | |
C.É.A. | Commissariat à l’énergie atomique | |
C.E.C.A. | Communauté européenne du charbon et de l’acier | |
C.É.E. | Communauté économique européenne | |
CEDEX | Courrier d’entreprise à distribution exceptionnelle | |
C.S.C. | Confédération des syndicats chrétiens | |
C.E.S.L. | Confédération européenne des syndicats libres | |
C.H.U. | Centre hospitalier universitaire | |
C.I.S.C. | Confédération internationale des syndicats chrétiens | |
C.I.S.L. | Confédération internationale des syndicats libres | |
C.N.R.S. | Centre national de la recherche scientifique | |
CNÉS | Centre national d’études spatiales | |
C.R.S. | Compagnie républicaine de sécurité | |
ÉNA | École nationale d’administration | |
ÉNSAD | École nationale supérieure des arts décoratifs | |
FAO, F.A.O. | Food and Agriculture Organization of United Nations | |
F.F.I. | Forces françaises de l’intérieur | |
GATT | General Agreement on Tariffs and Trade | |
GMT, G.M.T. | Greenwich Mean Time | |
H.É.C. | Hautes Études commerciales | |
H.L.M. | Habitation à loyer modéré | |
I.G.N. | Institut géographique national | |
INRA | Institut national de la recherche agronomique | |
INSÉÉ | Institut national de la statistique et des études économiques | |
INSERM | Institut national de la santé et de la recherche médicale | |
ISBN, I.S.B.N. | International Standard Book Numbering | |
ISSN, I.S.S.N. | International Standard Serial Number | |
M.P.L.A. | Mouvement populaire de libération de l’Angola | |
O.A.S. | Organisation armée secrète | |
OAS, O.A.S. | Organization of American States (français : O.É.A.) | |
O.C.D.É. | Organisation de coopération et de développement économiques | |
O.É.A. | Organisation des États américains | |
O.I.T. | Organisation internationale du travail | |
O.L.P. | Organisation de libération de la Palestine | |
O.M.P.I. | Organisation mondiale de la propriété intellectuelle | |
O.M.S. | Organisation mondiale de la santé | |
ONU, O.N.U. | Organisation des Nations unies | |
OPEP | Organisation des pays exportateurs de pétrole | |
OTAN | Organisation du traité de l’Atlantique Nord | |
OTASE | Organisation du traité de l’Asie du Sud-Est | |
O.U.A. | Organisation de l’unité africaine | |
R.A.T.P. | Régie autonome des transports parisiens | |
S.N.C.F. | Société nationale des chemins de fer français | |
S.P.A. | Société protectrice des animaux | |
U.E.O. | Union de l’Europe occidentale | |
U.E.R. | Union européenne de radiodiffusion | |
UNESCO | United Nations Educational, Scientific and Cultural Organization | |
UNITA | Union nationale pour l’indépendance totale de l’Angola |
I. Ponctuation, accents et petites capitales
À
Typographie, le 26 juin 1997.
C.
PELLETIER :
En revanche, les sigles ne prennent pas d’accent.
Pourquoi ?
Les recommandations de l’Office de la langue française sont
cohérentes, sauf sur ce dernier point. Il est vrai que d’autres, à
commencer par l’Imprimerie nationale, disent la même chose. Le Code
typographique patauge et passe de l’É.D.F au C.E.A…
Lorsque
l’on écrit que « les capitales doivent être accentuées »
et que l’on instaure ensuite une exception, il est nécessaire de
donner une explication. Est-elle d’ordre typographique,
esthétique, linguistique, anecdotique ? Elle n’est sûrement
pas pédagogique, car l’E.D.F. (eudéhef) a beaucoup fait pour
qu’electricité, eléctricité (et electronique, bien épaulé par
l’anglais e-mail…) gagnent du terrain dans les copies et
les manuscrits…
Ce
n’est pas à ceux qui accentuent les sigles de s’expliquer
« théoriquement » : contre l’usage dominant (en
cela ils ont tort), ils ne font qu’obéir bêtement à la règle
générale…
Si
vous me demandez mon sentiment personnel sur la question, je n’en
vois qu’un de franchement discernable : la perplexité…
En
fait, je n’ai qu’un espoir : la multiplication des logotypes
(navré, mais le pluriel logos me trouble encore…)
utilisant les « qualités » graphiques des accents… Par
mimétisme, les sigles correspondants (puis, peut-être, les autres)
les retrouveront…
À
Typographie, le 2 juillet 1997.
T.
QUINOT :
Je me pose cette question en particulier en ce qui concerne mon
école : suivriez-vous plutôt l’Imprimerie nationale
en écrivant l’ENST (en petites capitales) ou notre
déléguée à la communication vénérée, qui impose l’Enst ?
L’Imprimerie
nationale ne préconise pas d’employer les petites capitales
dans la composition des sigles… et elle a bien raison, car les
petites capitales ne sont pas des majuscules… Si par exemple vous
composez un nom d’auteur en petites capitales, vous mettrez une
grande capitale à l’initiale… Si ensuite arrive un sigle
intégralement composé en petites capitales, il aura bonne mine… Je
sais… ça se fait…
Quant
à votre déléguée à la communication (orale ?), comment
prononce-t-elle le sigle (ou l’acronyme ?) de votre
établissement : l’euhennesté, l’anste, l’enne-sté ?
À
mon sens, ça ressemble à un sigle (épelé), et l’on devrait écrire
l’É.N.S.T. Si en dépit des apparences c’est un acronyme, va pour
ENST…
Mais
sûrement pas Enst, car ce n’est pas un acronyme syllabique
ou pseudosyllabique (comme Benelux ou Afnor) […].
Encore moins enst, c’est évident, le bas de casse intégral
étant réservé aux acronymes lexicalisés…
G.
PEREZ :
Pourquoi ne pourrait-on pas mettre les sigles en petites
capitales (au lieu de plusieurs capitales qui sont vraiment trop
voyantes pour une expression que l’on veut justement
abréger) ?
P.
CAZAUX :
C’est un usage qui tend à se répandre, d’écrire comme des noms
propres, à savoir avec cap et b. de c., les sigles qui peuvent
se prononcer, et pas seulement les acronymes, qui, je crois, ont
été conçus pour cela. Et après tout, pourquoi pas, surtout dans
un texte où il y en a plusieurs, ce qui évitera des accrocs dans
le gris typographique.
Comme
vos réactions sont assez proches, je me permets de vous adresser
une réponse commune.
On
« peut » composer les sigles en petites capitales ou en
bas de casse… et beaucoup le font. Si je n’aime guère (je veux
dire « pas du tout ») cette façon de faire, c’est pour
des raisons à la fois linguistiques et typographiques…
En
français, sigle et acronyme sont deux termes qui ont acquis des
acceptions précises. Leur mode de formation est parfois identique
(pas toujours), leur lecture est radicalement différente. Le point
capital, pour le lecteur, ce n’est pas le gris typographique,
c’est l’adéquation entre l’oral et l’écrit. Elle n’est pas si
fréquente en français… Ne ruinons pas un des rares cas où elle
pourrait être effective…
Un
sigle qui « peut » mais « ne doit pas » se
lire comme un mot ordinaire n’est pas un acronyme… Exemple :
l’O.U.A. Rien n’empêche de lire « oua », avec une
aisance comparable à celle qui nous fait dire « oui »…
Surtout si l’on compose OUA ou, pis, Oua… Voilà
pourquoi il est judicieux de composer les vrais sigles (épelés) en
grandes capitales suivies d’un point abréviatif (C.G.T.),
sans espace, les acronymes formés d’initiales en grandes capitales
collées (OTAN), les acronymes syllabiques ou
pseudosyllabiques en bas de casse avec l’initiale en grande
capitale (Afnor) et les acronymes lexicalisés en bas de
casse (radar).
Ça
complique la vie du scripteur mais ça facilite celle du lecteur…
Or les « règles » typographiques sont faites pour cela…
non pour autre chose.
J’aime
aussi les beaux gris typographiques. Si je tombe sur un texte qui
grouille de formules chimiques ou mathématiques, je ne vais tout
de même pas me désoler et supprimer les indices, les exposants,
remplacer les capitales par de petites capitales… Vous voulez mon
sentiment personnel ? Si les capitales des sigles ruinent le
gris, c’est sans doute qu’il y a trop de sigles dans le texte… et
c’est bien fait si le gris est moche… C’est cohérent…
Quant
aux petites capitales, ce ne sont pas des majuscules mais des
« minuscules » (syntaxiques) habillées en capitales…
C’est ce qui fait leur intérêt typographique. Je veux bien (façon
de parler…) que l’on compose les sigles en petites capitales, si
l’on accorde une grande capitale à la première initiale… Cette
effarante « première initiale » résume bien l’absurdité
du procédé…
À
Typographie, le 7 janvier 1998.
J.
ANDRÉ :
Même réponse qu’à notre oulipien il y a quelques jours : il
y a des règles générales et des cas particuliers, ou plutôt dans
ce cas des règles d’école, des cas limites.
Mais
justement… je n’utilise pas les cas particuliers pour prouver que
j’ai raison (les généralités suffiraient)… je les emploie pour
démontrer que les autres ont tort, méthode qui n’est pas
totalement illégitime. Par exemple, vous pourriez très bien tenter
de me proposer des cas particuliers visant à rendre apparente
l’absurdité des points abréviatifs dans les vrais sigles…
Le
problème posé était : s’agissant de la graphie des sigles, y
a-t-il une règle ? Quelle est-elle ? et où la
trouver ?…
S’appuyer
uniquement sur les codes typographiques en oubliant un des grands
dictionnaires de la langue me semble pour le coup privilégier des
points de vue particuliers…
En
outre, c’est vous (j’entends : les tenants de la suppression
du point abréviatif) qui accordez arbitrairement un statut inédit
et particulier aux vrais sigles. C’est à vous de démontrer que
l’opération se justifie… C’est loin d’être fait… Il ne suffit pas
de dire que l’usage (de qui ?…) est avec vous… car il est
foutrement incohérent, et l’on pourrait multiplier les références
établissant que les sources les plus sérieuses sont plutôt
favorables au maintien du point… Dans un titre en toutes caps,
qu’est-ce que vous préférez ? Qu’est-ce qui est le plus
lisible (car le plus en concordance avec l’oral) ?
GREVE
DE FO AU JO
GRÈVE DE F.O. AU J.O.
J.
ANDRÉ :
Ce que je voulais dire : dans cette liste il y a des gens
très pointus qui disent des choses très pointues mais qui
oublient de parler d’abord du cas général avant de parler des
cas limites. S.V.P. (s. v. p. ?), faites un rappel de ce
qui devrait être connu avant d’approfondir les cas
spéciaux !
Sur
cette liste, j’ai déjà expliqué mon point de vue sur la question
sans recourir à l’excès aux cas particuliers… « Les radars de
l’OTAN sont contrôlés par la C.I.A. et l’Afnor. » Ici tout
est clair : formation et prononciation… Sous quel prétexte
faudrait-il que nous renoncions à cette clarté ?
À
Typographie, le 11 octobre 1999.
G.
STRIL :
J’ai sous les yeux le Lexique des règles typographiques en
usage à l’Imprimerie nationale. Selon lui : « On
notera que certains sigles très répandus et de prononciation
aisée (acronymes) peuvent se composer en bas de casse avec
capitale initiale. »
Cette
phrase m’a toujours laissé perplexe (façon polie d’exprimer mon
sentiment)… Qu’est-ce qu’un sigle très répandu ? Qui en
décide ? Très répandu où ? Dans un milieu donné ?
Partout ? Qu’est-ce qu’une prononciation aisée ? Qui en
décide ? Que signifie cette parenthèse effarante ? Qu’un
acronyme est un sigle courant et de prononciation aisée ? Eh
ben, mon colon… c’est du propre…
Que
signifie ce « peuvent » ? J’entends : que
signifie-t-il dans des « règles en usage à… » ? En
quoi une telle formulation aide-t-elle le lecteur (du Lexique)
à y voir clair et à prendre un parti digne de ce nom ?
G.
STRIL :
Mais plus loin, il précise que « ce serait une erreur que
de vouloir supprimer systématiquement les points chaque fois
qu’on rencontre une abréviation sous la forme de lettres
capitales. »
Rien
à voir. Le Lexique, et c’est une de ses nombreuses
qualités, ne confond pas « sigle » et
« abréviation ». Heureusement. L’article
« Abréviations » est très bon, les graphies sont
irréprochables. En revanche, l’article « Sigles » est
lamentable… La définition même de « sigle » est bête à
pleurer. Sur une telle base, difficile de développer une
« doctrine »… Résultat : un article très bref… mais
intégralement débile.
G.
STRIL :
Il n’empêche que, dans un texte courant, tous ces sigles en caps
prennent une importance énorme à la lecture.
Bien
fait ! Tant mieux ! Ils veulent des sigles, ils les
aiment, en raffolent ? Eh bien en voilà, des grands, des
beaux, des frais, des bien visibles ! Faut pas avoir honte de
ce que l’on aime ! Moi, j’aime pas les sigles, j’aime pas
ceux qui les aiment… alors, grandes caps et points
abréviatifs ! Roulez…
G.
STRIL :
Et je suis d’avis de les « acronymer » chaque fois que
possible.
Opération
difficile…
À
F.L.L.F., le 1er mai 2000.
B.
LOMBART :
Vous prenez donc vos distances vis-à-vis des Règles de
l’Imprimerie nationale.
Sur
ce point, oui, et je ne suis pas le seul (mais nous sommes de plus
en plus minoritaires, le mal gagne… […]).
Le
Lexique de l’I.N. (de l’« IN » ?…) est
excellent (aujourd’hui, le meilleur du genre), mais l’article
consacré aux sigles est lamentable… à commencer par la
« définition » du terme ! Difficile de
« légiférer » intelligemment quand on ne sait pas de
quoi l’on parle.
B.
LOMBART :
« En ce qui concerne leur écriture [des sigles et des
acronymes], la seule unification possible et qui est applicable
à tous les cas est l’emploi de lettres capitales sans
point… » (p. 159).
Eh
oui… il ne s’agit pas d’une réflexion sur les diverses pratiques
mais d’une tentative d’unification à la louche… qui d’ailleurs
s’effondre dès la page suivante (Benelux…). Pas sérieux…
B.
LOMBART :
De plus, cela lève toute ambiguïté dans le classement
alphabétique ou informatique (on trouverait R.A.T.P.
mais CEDEX…).
Non,
non, aucun problème de classement. En revanche, belles ambiguïtés
pour le lecteur, les seules qui comptent.
Un
petit résumé :
Les
sigles (purs ou acronymiques) sont composés en grandes capitales
(ce qui indique qu’ils sont formés d’initiales). Les points
abréviatifs indiquent que les sigles purs sont épelés (F.O.,
O.U.A.). Leur absence dans les acronymes indique (et
entraîne) la lecture au long (OTAN, FAQ). Les
acronymes syllabiques ou pseudosyllabiques, n’étant pas composés
(exclusivement) d’initiales, ne prennent la capitale qu’à leur
première lettre (Afnor, Benelux). Les acronymes
lexicalisés ne prennent évidemment aucune capitale et suivent le
plus souvent les règles d’accord de leur catégorie grammaticale (des
ovnis)…
Cela
semble contraignant en regard de la belle simplicité de l’I.N. ?
Pas du tout ! Ici, comme toujours, c’est la loi qui garantit
votre liberté ! Vous prononcez « ô haine, hue » et
tenez à le faire savoir ? Écrivez O.N.U. Vous
préférez prononcer « eau nue » ? Écrivez ONU…
N’abandonnez pas votre liberté à des professionnels (typographes…
ou pédagogues) qui ne cherchent qu’à simplifier leur boulot… Pour
celui qui écrit, la grande règle (la seule, au fond…), c’est le
respect du lecteur…
À
Langue-Fr., le 15 mars 2001.
J.
FONTAINE :
Je me demande si une dispense de ponctuer un sigle pur pourrait
être envisageable ?
Comme
vous le savez, pour l’avoir lu ailleurs, mon ambition n’est pas
d’édicter des « règles » (il en traîne un peu partout,
souvent contradictoires), mais d’expliquer la pertinence, le
bien-fondé (parfois l’obsolescence, parfois l’ineptie…) des
conventions orthotypographiques. Libre * à chacun d’adopter
une marche adaptée à ses besoins : l’essentiel est qu’elle
soit rationnellement motivée… et non le fruit de l’ignorance ou du
laisser-aller.
*
Disons… libre à ceux qui ne paient pas des emmerdeurs pour
entraver leur fantaisie…
J.
FONTAINE :
Dans le cas suivant : quand il n’y a aucun risque que le
lecteur puisse le prononcer « acronymiquement ». Y
a-t-il vraiment danger que des sigles comme CSN, FTQ,
STCUM soient prononcés comme des mots par le lecteur parce
que les points manquent ?
D’accord
(sauf peut-être pour STCUM), il n’y a aucun
« danger », et le risque d’une prononciation
« incorrecte » est infiniment moins grand que dans
« couenne »… mais y a-t-il un risque de prendre
« Sturm und Drang » pour une expression française ?
Pourquoi dès lors la composer en italique lorsqu’elle figure dans
un texte français ? Y a-t-il un risque de prendre
« jean-paul sartre » pour une succession de noms
communs ? Pourquoi dès lors l’alourdir avec des
majuscules ? Pour respecter une convention motivée. Mettre en
avant l’absence ponctuelle de danger est un peu dangereux…
J.
FONTAINE :
Ce genre de sigles purs à la prononciation non ambiguë, souvent
assez longs, abondent dans les textes spécialisés ; les
ponctuer systématiquement alourdit sensiblement le texte.
Hum…
À mon sens, il est illusoire de vouloir faire accéder un texte
farci de sigles à une quelconque légèreté… et en particulier au
simple masque de la légèreté typographique. Pour alléger le
brouet, certains vont jusqu’à composer les sigles en petites
capitales… ce qui prouve qu’ils n’ont pas compris que les petites
caps ne peuvent pas représenter des majuscules, mais on
est prêt à tout pour rendre apparemment digeste ce qui ne l’est
pas.
J.
FONTAINE :
Une telle dispense pourrait sembler une complication inutile
dans l’édifice, mais elle n’est pas qu’un alibi pour rédacteur
paresseux car elle l’oblige quand même à exercer son jugement, à
éviter les incohérences trop criantes à l’intérieur d’un même
texte et à avoir d’abord en tête le confort du lecteur. La
non-ambiguïté et la non-lourdeur sont les deux mamelles du
confort du lecteur (cette phrase en est un exemple a contrario).
À quel sein se vouer d’abord ?
Les
ambiguïtés involontaires (quelle que soit leur nature) peuvent
toujours être éliminées. La lourdeur, non (sauf à tout récrire…).
Supprimer les points abréviatifs n’allège que très médiocrement
les tombereaux de sigles mais ruine dans certains cas la
distinction — pourtant essentielle à l’oral — entre sigle et
acronyme.
S’il
y a deux seins, deux désirs, je les vois plutôt ainsi : on
multiplie amoureusement les sigles… mais on aimerait bien que cela
se remarque le moins possible, que cela reste discret, élégant,
léger. C’est à mon sens une erreur que de participer à ce jeu-là…
Ils veulent des sigles, des acronymes ? Pour faire comme tout
le monde et son maître ? Très bien… mais faut pas qu’ils
tentent de nous faire gober que leur manie est sans conséquence,
d’autant que la conséquence graphique, habilement surévaluée,
n’est qu’un symptôme dérisoire.
II. La siglite aiguë
À
F.L.L.F., le 26 décembre 1999.
C.
WEIL :
AAA signifie, non pas American Automobile Association,
mais Acute Anxiety Attack (crise aiguë d’angoisse).
…
et, dans d’autres domaines : Amateur Athletic Association,
anti-aircraft artillery, Australian Association of Accountants,
etc.
C.
WEIL :
ABS : non Anti Blocking System, mais Acute Brain
Syndrome.
…
et : acrylonitrile-butadienne-styrene, Australian Bureau of
Statistics, etc.
C.
WEIL :
AC : non Alternating Current, mais Adrenal Cortex.
…
et : Air Corps, appeal case, assistant commissioner,
Companion of the order of Australia, etc.
C.
WEIL :
ACE : non balle de service qui fait le point au
tennis, mais Angiotensin Converting Enzyme (enzyme intervenant
dans la régulation de la pression artérielle).
…
et : advanced cooled engine, Advisory Centre for Education,
Association of Conference Executives, Association of Consulting
Engineers, etc.
C.
WEIL :
AD : non Anno Domini, mais, par exemple, Alcohol
Dehydrogenase.
…
et : accidental damage, active duty, air defence, art
director, assembly district, assistant director, average
deviation, etc.
C.
WEIL :
AEG : non firme allemande de matériel électrique,
mais Air Encephalogram (encéphalographie gazeuse).
…
et : ad eundem gradum…
Etc.
Comme le signalaient il y a quelques mois certains intervenants,
la siglaison fait surtout des ravages en France… Il serait
toutefois très injuste d’oublier l’apport considérable de l’Europe
à la recherche. Pour rester dans le domaine que vous évoquiez, l’A.D.N.
est évidemment un accord européen relatif au transport
international des marchandises dangereuses par voie de navigation
intérieure. (Il est vrai que la scientifique internationale
communauté et la District Nursing Association lisent les Dernières
Nouvelles d’Alsace.)
À
F.L.L.F., le 10 juillet 2001.
M.
GOLDSTEIN :
Le cadre de la normalisation officielle de l’ISO
(International Standard Organisation).
Il
est dangereux de présenter les choses ainsi (même si l’erreur est
fréquente et commise par le Larousse et, plus encore, par
le Robert…), car ISO n’est pas un acronyme formé à
partir des initiales d’une inexistante « International
Standard Organisation »… c’est du grec ! Toutes choses
égales, par ailleurs…
ISO…
ou Organisation internationale de normalisation (OIN… oin,
normal, c’est à Genève), ou International Organization for
Standardization (IOS… là, c’est encore grec, mais y a
erreur).
Indication
chiffrée, imprimée au bas de la première page d’une feuille, afin
de faciliter l’assemblage.
Soleil
Astre
Soulignement Italique, Préparation de copie.
•••
Manuscrit, copie et correction sur papier : on souligne d’un
trait continu ce qui doit être composé en italique.
¶ Insistance graphique
••
Inutile et hideux, le soulignement des mots est à
proscrire dans la composition. L’italique ou le gras
sont là pour mettre certains termes en valeur.
Ramat
1994, Williams
1992.
Richaudeau
1989.
Si
l’italique et le gras ne suffisent pas,
restent : •• les capitales, GRANDES ou PETITES ;
•
les variations de corps,
de police…
Remarque.
— S’ils ont des rôles spécifiques aisément perceptibles par
le lecteur, plusieurs types de mise en valeur peuvent cohabiter au
sein d’un ouvrage, mais l’on se gardera de les accumuler sur un
même [« ÉLÉMENT »]
du texte…
•
Lorsque l’italique et le gras sont utilisés à d’autres fins, le
soulignement d’une ou de quelques
lettre(s) soulignée(s) au sein d’un mot (sans jambage inférieur…)
est admis, car utile et pédagogique.
Attention !
Soulignement et filet sont deux choses bien
distinctes : les filets sont utiles et beaux…
Souverain
Titre
honorifique
Square
Jardin
Substantif
> majuscule : Art nouveau, Directoire, Empire, Modern
Style.
Adjectif
> minuscule : baroque, gothique, roman, rococo.
Impr.
nat. 1990 (époque : majuscule ; genre :
minuscule).
Sud
Point cardinal
Argovie | AG | |
Appenzell Rhodes-Extérieures | AR | |
Appenzell Rhodes-Intérieures | AI | |
Bâle-Campagne | BL | |
Bâle-Ville | BS | |
Berne | BE | |
Fribourg | FR | |
Genève | GE | |
Glaris | GL | |
Grisons | GR | |
Jura | JU | |
Lucerne | LU | |
Neuchâtel | NE | |
Nidwald | NW | |
Obwald | OW | |
Saint-Gall | SG | |
Schaffhouse | SH | |
Schwytz | SZ | |
Soleure | SO | |
Tessin | TI | |
Thurgovie | TG | |
Uri | UR | |
Valais | VS | |
Vaud | VD | |
Zoug | ZG | |
Zurich | ZH |
Symbole Abréviation.
Aussi
variés et contradictoires que les acceptions données au mot symbole
par les sémiologues, les grammairiens, les typographes, les
métrologues, les chimistes ou les astrologues.
Sources
d’erreurs possibles lors de la saisie :