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Bandeau
Fronton.
1.
Ornement oblong occupant toute la justification. Placé en
haut de page (au début d’une division principale d’un
ouvrage), il est nommé fronton.
2.
Bande de papier entourant le bas d’un livre à des fins
publicitaires.
Emplois
Barre
de fraction, voir : Fraction.
Alternative,
commutation, opposition,
réunion.
¶
Marque d’alinéa dans les vers composés à la suite :
c’est le seul cas où des espaces fortes séparent la barre
oblique des signes qui l’encadrent :
« Quand
nous en serons au temps des cerises, / Et gai rossignol
et merle moqueur / Seront tous en fête. / Les belles auront
la folie en tête / Et les amoureux du soleil au
cœur. » – Jean-Baptiste CLÉMENT,
le Temps des cerises.
Emplois
particuliers : mauvaise coupure de mot, signe
double.
Emplois
déconseillés : et/ou, dates, sous, sur.
Remarque.
— Plutôt que de surcharger cette malheureuse barre oblique
de significations et de tâches contradictoires, pourquoi ne
pas employer dans certains cas son double symétrique, sa
sœur, la barre inversée « \ », aujourd’hui
disponible dans toutes les polices ?
« Des
expériences ont été faites, qui prouvent abondamment
que la lettre g, par exemple, le g bas de casse s’entend,
était,
en dépit de son exquise complexité graphique, beaucoup plus
lisible qu’un g filiforme, issu de n’importe quel
stylo ou de
n’importe quelle pointe Bic. »
Jérôme PEIGNOT,
De l’écriture à la typographie.
Caractères
ainsi nommés, car ils se trouvaient dans la partie
inférieure des casses (boîtes compartimentées contenant
l’ensemble des caractères nécessaires au compositeur).
On
écrit avec les minuscules et les majuscules, on compose en
bas de casse et en capitales.
Les adeptes du « bas de casse » tracé à la main
sont néanmoins très nombreux. Demander à un écolier d’écrire
en « bas de casse » est une approximation
fantaisiste.
Cette
distinction (écriture-composition) est insuffisante :
l’essentiel réside dans la différence des rôles
(syntaxe-typographie), singulièrement pour le couple
majuscule-capitale (voir : Majuscule).
L’abréviation
bdc., formée à l’imitation d’etc., n’est pas régulière. On
peut lui préférer b. d. c. (malgré le
« d. », voir : Abréviation
§ 3.2.3) ou b. de c. (irréprochable mais
rare).
Les lettres et les signes les plus utilisés étaient rangés
dans les cassetins (compartiments) du bas de la casse,
proches du compositeur, afin d’être aisément saisis :
les minuscules non accentuées y côtoyaient les chiffres, les
espaces, les cadratins, la virgule, le point, etc. Dans de
nombreux modèles de casse, les minuscules accentuées
— à l’exception du « é » — étaient
reléguées dans le haut, avec les majuscules, les points
d’interrogation et d’exclamation, les parenthèses, etc. D’où
l’étrangeté de nos « à » ou de nos « ê »
bas de casse, qui au temps de la « typographie »
étaient le plus souvent rangés dans le haut des casses.
À
Typographie, le 20 août 1998.
J.
ANDRÉ :
J’ai envie de répondre : quels sont les concepts dont
on a besoin ?
J’ai
l’impression que ce dont on a besoin… on l’a… (tout au moins
en français…).
—
Le couple majuscule/minuscule, essentiellement syntaxique
(même s’il s’applique hélas à l’écriture manuscrite selon
des critères assez rudimentaires…).
—
Le couple majuscule distinctive/majuscule démarcative,
essentiellement syntaxico-orthotypographique.
—
Le trio capitales/petites capitales/bas de casse,
essentiellement orthomachin et typographique…
—
Les initiales (dans l’acception non typographique) et les
lettrines (acception typographique moderne).
Il
me semble que l’emploi de ces termes, surtout les deux
derniers, dans des acceptions archaïques doit être
prudemment limité et n’a qu’un intérêt historique. C’est un
peu comme si l’on ressortait les « lettres de
deux-points »… Tu vois d’ici le bordel…
La
question que tu poses avec les « Versal-truc » de
ton Vocabularium typographicum est donc bien (en
partie…) de savoir si ces distinctions et les acceptions
modernes qui s’y rattachent ont cours à l’identique dans
toutes les langues que tu envisages de traiter… Il est
possible que le « Versal » allemand puisse se
traduire par initiale, mais qui aujourd’hui emploie
initiale dans ce sens ? Alors… majuscule ?
En revanche et en espagnol, et à vue de nez (donc… pure
hypothèse), ce serait plutôt capitale… Je me répète,
mais pour mener ton projet à bien il te faut le concours de
germanophones et d’hispanophones (ou de germanistes et
d’hispanistes…) s’intéressant de près au vocabulaire
typographique… Je suis sûr qu’il y en a parmi nous…
À
Typographie, les 14 et 15 juillet 2001.
T.
BOUCHE :
Réponse très claire de Dournon : « Bas-de-casse
n. m. : partie inférieure de la casse d’imprimerie où
sont rangées les lettres minuscules. »
Très
clair, mais discutable… Et « bas de page », il
l’écrit « bas-de-page » ?
Le
bas de casse, c’est ce qui est situé dans le bas de la
casse…
Chaque
terme conserve son sens propre, par conséquent, les traits
d’union sont inutiles. En dépit d’exceptions à la con, il
est avisé de traiter différemment « pomme de
terre » (pomme-fruit qui pousse dans la terre) et
« pied-de-biche » (qui n’est pas un pied et qui
n’appartient pas à une biche)…
T.
BOUCHE :
Cette lettre (l’objet).
Oui,
éventuellement, car il ne s’agit plus d’un bas (voir
« bas-de-chausse » et
« hauts-de-chausse »…). C’est ici que l’essentiel
du basculement métonymique s’effectue. C’est la position de
Larousse (mais attention ! pas dans les emplois
« adjectivaux »… ce qui complique foutrement les
choses). Quant au Robert, il ne met jamais de traits
d’union à bas de casse, quel que soit le sens… c’est
simple et pratique…
T.
BOUCHE :
Sans « - » : caractère d’imprimerie
correspondant à la lettre minuscule.
Quitte
à fourguer des traits d’union (à mon sens inutiles), il
aurait pu en mettre ici… Le léger basculement de
« cette lettre » (l’objet) à « caractère
correspondant à minuscule » n’impose nullement une
modification de la graphie.
T.
BOUCHE :
En effet… après avoir écrit « Réponse très
claire », j’ai voulu faire un exemple, et me suis
rendu compte que la distinction entre l’objet et le type
n’était pas forcément évidente… Mais l’abréviation
consacrée de bas de casse (lettre) est b. d. c., pas
b.-d.-c.
Deux
bonnes raisons pour ne pas se faire chier avec les traits
d’union.
« Un
scaphandrier explore l’épave du Titanic.
Dans une cabine, il découvre quelques lambeaux
d’étoffe rouge, un dentier de vieille femme, des os de
loup, un petit pot qui aurait pu, jadis, contenir du
beurre. »
Gilbert
LASCAULT,
le Petit Chaperon rouge, partout.
Les noms communs s’écrivent avec une minuscule initiale :
une trière, une trirème, une galère, un galion, deux frégates,
trois caravelles, un trois-mâts (un vaisseau à trois mâts),
deux quatre-mâts, un croiseur, un dragueur de mines, un
porte-avions, des sous-marins, etc.
L’Arche de Noé, la Nef des fous.
Italique.
Le
Commandant Bourdais, le Dupetit-Thouars, le
La Pérouse, le Surcouf, le Victor Schoelcher.
Le
Mimosa, le Perce-Neige, le Touareg.
La
Boudeuse, La Confiance, La Découverte,
La Malouine, Le Béarnais, Le Rusé, Le
Vigilant.
Le
Foudroyant, Le Redoutable (sous-marin), le Redoutable
(cuirassé), le Terrifiant.
Le
France, l’Île-de-France, le Normandie.
Le
Mauretania, le Queen Mary, le Titanic, le
United States.
À
Typographie, du 8 au 22 novembre 1999.
C.
BROUILLET :
Dans « le premier voyage du d’Iberville »
(il s’agit d’un brise-glace), je serais portée à inclure
la préposition dans le nom du bateau — sinon, on aurait
dit « du Iberville ». J’écrirais donc
« le premier voyage du D’Iberville ».
Aurais-je raison ? Qu’en pensez-vous ? Merci de
m’éviter un naufrage dans ces eaux glacées !
Seuls
les services compétents pourront fournir le véritable nom du
brise-glace… L’impeccable composition des noms de navires
est une horreur où se mêlent des traditions maritimes et
typographiques, c’est dire si l’incohérence y est de règle…
Bon courage !
Être
imprimé de manière peu nette : ce tirage bavoche, ces
sous-titres bavochent.
Académie
1994, Larousse
1997, Lexis
1989, Maxidico
1996. (Sauf pour Larousse
1997, on peut considérer que les définitions
données sont courageuses.)
Hachette
1995 et Robert
1993 ignorent ce terme (ce qui peut se
comprendre). Larousse
1999 l’a éliminé de sa nomenclature.
Ce
verbe, dérivé de « baver », est en principe
intransitif. Les imprimeurs n’en ont cure — ils n’ont pas
tort — et l’emploient parfois transitivement : un
tirage bavoché.
Une
épreuve bavochée présente des bavochures.
Recto
d’un feuillet, donc page impaire, donc, pour le lecteur,
toute page de droite d’un livre.
Par
opposition, on nomme fausse page le verso d’un feuillet
(page paire, page de gauche).
Le
début des parties principales d’un ouvrage doit
« tomber en belle page ».
On
dit parfois {bonne page}, mais c’est introduire un risque de
confusion avec bonnes feuilles (ou bonnes pages…),
expression qui désigne les premiers tirages définitifs et,
par extension, des extraits d’un livre prépubliés dans la
presse.
« Le
célèbre imprimeur parisien Robert Estienne,
quand il édita la Bible en 1551, y introduisit les
fameux petits chiffres qui jalonnent, voire coupent
et disloquent les périodes. La méthode qui présida
à ce découpage échappe à toute analyse rationnelle :
tel membre de phrase est scindé en deux tronçons,
parfois, au contraire, deux propositions dénuées
de tout rapport sont associées ; il semble que,
bien souvent, de simples raisons typographiques
soient intervenues. »
DANIEL-ROPS,
Qu’est-ce que la Bible ?
1.
Majuscule
•••
Majuscule initiale lorsque Bible désigne le livre sacré des
chrétiens et des juifs : la Bible hébraïque, une
mauvaise traduction de la Bible, la sainte Bible *, la
Bible de Jérusalem, La Maison de la Bible, jurer sur la
Bible.
Doppagne
1991, Girodet
1988, Larousse
1933, Thomas
1971.
*
S’il s’agit de désigner une édition précise, l’adjectif
antéposé suit la règle concernant les titres (voir : Titre
d’œuvre) et prend la majuscule initiale : je lis
la Sainte Bible, traduction de Louis-Isaac Lemaître de Sacy
(Robert Laffont, 1990).
••
Si ce terme désigne explicitement un objet, il devient
profane et perd son droit à la majuscule : on achète la
Bible pour la lire mais un bibliophile peut acheter une
bible du quatorzième siècle, même illisible, parce que, à ce
prix-là, c’est tout de même une bonne affaire. Toutefois, si
l’objet conserve clairement son caractère sacré, il conserve
aussi sa majuscule : à force d’être lue, ma Bible est
devenue grise ; il a calé son fauteuil avec la bible de
son grand-père.
Larousse
1933.
Micro-Robert
1990 [bibles protestantes].
•••
Minuscule initiale dans tous les autres cas : du papier
bible, le Neudin est la bible du cartophile.
Académie
1994, Girodet
1988, Thomas
1971.
Larousse
1933.
•••
Les titres des livres bibliques prennent tous la majuscule
initiale : les Proverbes, le Cantique des cantiques,
l’Évangile selon saint Marc, l’Épître aux Hébreux.
Attention :
—
aux « titres » génériques : les évangiles
synoptiques, les épîtres de Paul ;
—
aux recueils : la Loi (la Torah, le Pentateuque), les
Prophètes, les Écrits, l’Ancien Testament, le Nouveau
Testament, l’Ancienne Alliance, la Nouvelle Alliance,
mais : les livres historiques, prophétiques,
sapientiaux ;
—
à l’Évangile (masculin), qui ne se comporte pas exactement
comme la Bible : le sacré et le profane ne sont hélas
pas ici des critères décisifs (voir : Évangile).
2. Titres en romain
•••
Comme tous les noms français ou francisés des livres sacrés
des religions monothéistes, les titres de ses livres et de
ses versions se composent en romain : La Bible, la
Genèse, le Deutéronome, l’Évangile selon saint Matthieu,
etc. La version des Septante, la Septante, la Vulgate.
Attention !
Les titres des livres non canoniques (selon le canon
retenu…) ne méritent pas de traitement de faveur et se
composent en italique : l’Évangile de Thomas,
les Actes de Pilate.
Impr.
nat. 1990.
3.
Abréviations
Il
n’y a pas de liste d’abréviations normalisées des titres des
livres bibliques. C’est normal, légitime, heureux. Ce qui
l’est moins, c’est que la plupart des traducteurs et des
éditeurs ne respectent aucune règle et confondent
visiblement la formation des abréviations et celle des
symboles scientifiques, des unités de mesure… (voir : Abréviation).
Le
tableau suivant (en PDF)
donne les « abréviations » employées dans cinq
éditions récentes de la Bible : la traduction d’Émile
Osty (Le Seuil, 1973), la Bible de Jérusalem (Desclée de
Brouwer, 1973), la traduction de Louis Segond, révision 1910
(La Maison de la Bible, 1959), la Bible en français courant
(Alliance biblique universelle, 1983), la traduction des
moines de Maredsous (Brepols, 1973).
Autres
abréviations.
A.
T. : Ancien Testament.
LXX
: version des Septante.
N.
T. : Nouveau Testament.
4. Références
Ici
le désordre n’est pas moins grand. Chaque éditeur a son
système, voire plusieurs.
L’orthodoxie
typographique demande que les parties principales d’un
ouvrage (livres, actes, parties, psaumes, chants, etc.)
soient numérotées en romain grandes capitales, les
subdivisions (chapitres, scènes, couplets, etc.) en romain
petites capitales, les subdivisions secondaires ou les
éléments de base (paragraphes, pages, vers, versets, etc.)
en chiffres arabes : II Rois, XVII,
8.
Tout
le monde numérote les livres bibliques en chiffres romains
grandes capitales — tout le monde (Code
typ. 1993, Gouriou
1990, Impr.
nat. 1990, Larousse
1985, Universalis
1990) sauf, on
vient de le voir, les divers éditeurs de la Bible
(ainsi que Ramat
1994) — et les versets en chiffres arabes.
En
revanche, pour les chapitres, il y a trois écoles.
4.1.
Certains auteurs considèrent que les chapitres
bibliques et les cent cinquante psaumes appartiennent à la
catégorie des « parties principales » et les
numérotent en romain grandes capitales. Légitimement pour
les psaumes, abusivement pour les chapitres, donc pour la
quasi-totalité de la Bible. Code
typ. 1993, Impr.
nat. 1990 : II Rois, XVII, 8.
4.2.
D’autres auteurs (Gouriou
1990, Larousse
1985, Tassis
1870, Universalis
1990) estiment, avec raison, que l’artificielle
et relativement récente* division en chapitres n’a rien
d’essentiel ; ils ont donc recours aux petites
capitales : II Rois, XVII,
8. Respectant les usages typographiques, c’est la meilleure
formule dans les ouvrages où les références bibliques sont
peu nombreuses.
Les
Psaumes sont sacrifiés sur l’autel de la cohérence
(Ps. XXIII)
ou conservent un statut particulier (Ps. XXIII).
*
Chapitres : XIIIe
siècle. Versets : XVIe
siècle.
4.3.
L’emploi des chiffres arabes n’est, en principe, guère
recommandable. Traditionnellement, c’est pourtant la formule
retenue par les divers éditeurs de la Bible, qui, en
l’occurrence, n’ont pas tort. Osty : [Mt 12,9-14].
Jérusalem : Mt 12 9-14. Segond : Mt. 12.
9-14. B.F.C. : [Matt 12.9-14]. Maredsous :
Mt. 12 :9-14.
Il
serait en effet absurde de composer en chiffres romains des
références renvoyant à des nombres toujours composés en
chiffres arabes dans le corps du texte (souvent en lettrine)
et dans le titre courant. Plutôt que de respecter à tout
prix les règles typographiques, il est parfois sain de
respecter le lecteur en ne lui compliquant ni la vie ni la
vue.
••
En conséquence, et contre l’avis de tous les codes, les
ouvrages contenant de nombreuses références
(invitant donc à de nombreuses recherches dans le texte
biblique) devraient adopter les chiffres arabes pour la
numérotation des chapitres…
Il
convient de bien séparer le chapitre du ou des versets à
l’aide d’une virgule suivie d’une espace : II Rois
17, 8. Le
gras, {le point} et le deux-points ont leurs
partisans : II Rois 17 8. {II Rois
17. 8}. II Rois 17:8.
Deux
renvois distincts sont séparés par un point-virgule, qui
signifie « et » : II Rois 17, 8 ; Rom.
6, 12-14. II Rois 4, 7 ; 4, 9 (chap. 4, v. 7
et 9). Gal. 4, 12 ; 6, 10 (chap. 4, v. 12, et
chap. 6, v. 10).
Lorsque
plusieurs chapitres ou plusieurs versets appartiennent au
même renvoi, ils sont séparés par un trait d’union, qui
signifie « à » : II Rois 4, 7-9 (chap.
4, v. 7 à 9). Gal. 4, 12-6, 10 (du chap. 4, v. 12, au
chap. 6, v. 10).
Les
mêmes règles s’appliquent avec la numérotation des chapitres
en chiffres romains petites capitales. Seule différence, une
virgule sépare le titre et le chapitre : II Rois, XVII,
8. Rom., VI,
12-14. II Rois, IV,
7,9. Gal., IV,
12 ; VI,
10. II Rois, IV,
7-9. Gal., IV,
12-VI,
10.
Citer la Bible
« La
bibliographie et les fiches ont remplacé [,]
dans la forme parasitaire d’existence qui est celle des
universités, la rhétorique et les locutions d’autrefois.
« Mais le fond reste le même : vivre aux dépens
des œuvres d’autrui. — La superstition du fait a
remplacé celle du mot. »
Paul VALÉRY,
Cahiers.
Les
livres sont classés par le nom de l’auteur. Les livres d’un
même auteur sont classés par ordre chronologique. Les revues
sont classées d’après leur titre.
Vérifier
la concordance — et la cohérence — avec les références qui
sont données dans les notes ou dans le texte courant.
I.
Abréviations
dans les bibliographies
À
Typographie, le 29 décembre 1997.
J.
MELOT :
La seule alternative que je m’autorise est soit III(5),
soit III (5), bien que d’autres soient […]
préférables.
Si
je n’aime guère ces parenthèses, c’est parce que selon les
normes afnorisées (NF Z44-063) elles indiquent dans ce
cas précis un double système de numérotation… Exemple :
t. III, fasc. 5 (1985, mai).
La
mention III (5) est certes
« compréhensible »… mais elle est ambiguë.
À
F.L.L.F., les 26 et 27 mai 2000.
M.
BEBOW :
En anglais, il y a une abréviation et al.
(« et alii ») dont on se sert quand il y a plus
de deux auteurs d’un livre. Est-ce qu’on s’en sert en
français ?
Cette
abréviation est stupide car :
—
elle abrège une expression qu’aucun francophone sensé
n’emploie à l’oral ;
—
elle est obscure pour quantité de lecteurs ;
—
elle élimine deux lettres (étroites…) et ajoute un point
(bénéfice : un signe) ;
—
elle est snobinarde, jargonnesque ;
—
elle pue de la gueule, etc.
Mais
ce n’est pas tout… et, surtout, cela ne suffit pas à la
condamner, car (bis) ces légers défauts sont partagés par
des abréviations que nous employons tous les jours sans
faire la fine bouche. Fortunément… y a un truc
spécifiquement typographique qui la condamne sans appel, du
moins dans les bibliographies (donc, ne pinaillons pas
partout). Elle se compose en ital… et que précède-t-elle,
bien souvent ? Un titre d’œuvre composé en ital !
Elle ruine donc partiellement le beau et utile contraste
entre deux éléments qu’il est bon de distinguer nettement.
Salope… (Remarquez… je fais le malin, mais pas plus tard que
la semaine dernière j’ai ainsi ruiné consciemment la biblio
d’un ouvrage dont l’auteur était attaché à quelques grigris
humano-scientistes… J’lui ai quand même fait sauter ses op.
cit., faut pas déconner…)
B.
LABIO :
C’est vrai, mais est-ce que le problème ne se pose pas de
toute façon ? Si on n’utilise pas l’abréviation, donc
si on écrit et alii en entier, comme il s’agit
d’une expression latine, ne faut-il pas aussi la composer
en italique ?
Si,
bien sûr.
B.
LABIO :
Cela dit, il me semble que, dans une bibliographie, il
faut mentionner tous les auteurs quel qu’en soit le
nombre.
Surtout
chez les scientifiques (durs ou mous, d’ailleurs…), quand
ils ont la bride sur le cou… Il paraît (ce n’est pas mon
secteur…) que l’on atteint parfois des sommets : des
listes d’auteurs plus longues que le texte publié… Jacques
André a évoqué des listes de deux cents blazes !
B.
LABIO :
On peut donc se dispenser de recourir à cette expression,
abrégée ou non.
On
peut aussi recourir à des formules telles que : sous
la direction de, ou : et collab…
À
Typographie, le 5 novembre 2001.
C.
DURPAIRE :
Je milite donc pour qu’on n’abrège plus jamais les prénoms
dans les bibliographies, sauf par exception motivée.
Nous
militons dans le même parti, mais j’appartiens à l’aile
dure : dans les bibliographies, je ne crois pas aux
exceptions motivées… sauf à une : l’ignorance…
Exception motivée et non alibi de la
« cohérence ». Or c’est ce dernier rôle qui dans
bien des cas lui est secrètement conféré : sous
prétexte que l’on ignore quelques prénoms, on n’emploie que
des abréviations… car, sinon, notre ignorance serait
apparente, perspective insupportable. Eh bien, non !
une bibliographie n’est pas qu’une parure, c’est un outil
destiné à des tiers : elle se doit donc d’être aussi
précise, aussi efficace que possible. Les prénoms devraient
y figurer sous leur forme complète, et s’il en manque, tant
pis, avouons notre ignorance partielle. On pourrait penser
que les « évidences » sont motivantes. C’est le
contraire !
J.
Renard et V. Hugo sont inadmissibles, surtout s’il s’agit de
Joris Renard et de Valentine Hugo.
J.
TOMBEUR :
Maintenant, écrire F. Renard (pour François
Renard, père de Pierre Jules Renard) et J. Renard dans
une même phrase, au lieu de François et Jules Renard,
ne me choque pas.
Je
ne visais pas les « phrases » mais les
bibliographies. Dans une biblio,
« F. Renard » est inadmissible, inacceptable…
Dans une phrase, c’est souvent à la limite de l’intolérable…
nuance…
II. Les noms des auteurs anciens
La
bibliothèque de l’Arsenal, la bibliothèque Mazarine
(Ambrosienne, etc.), la bibliothèque municipale de Concarneau
(de Morlaix, de Quimper, etc.), la bibliothèque
Sainte-Geneviève.
La
Réunion des bibliothèques nationales, la Bibliothèque
nationale,
la Bibliothèque du Congrès.
La
Bibliothèque verte.
Imprimerie :
dans la catégorie des travaux de ville, travail de peu
d’importance (factures, faire-part, etc.). On dit aussi
« bibelot ».
1.
Nom masculin désignant toute partie non imprimée d’une
page. Cette acception très étendue est indiscutable mais elle
n’est guère efficace : la différence de nature est
considérable entre le blanc des marges et celui qui est situé
dans la boucle du « g ». Les blancs les plus
dérisoires par la taille, ceux qui sont engendrés par le
dessin de la lettre, sont en l’occurrence les plus
décisifs : c’est pourquoi il ne convient pas de les
appeler ainsi.
2.
On appelait blancs les pièces qui, dans la forme, étaient plus
basses que l’œil des caractères (surface imprimante), et qui,
par conséquent, laissaient le papier — généralement d’une
couleur assez proche du blanc — vierge d’encre. Cette
définition exclut les blancs engendrés par la lettre elle-même
(œil et talus), à commencer par l’approche
« naturelle ». Les blancs « matériels » se
répartissaient en deux catégories très différentes. Les
espaces, les cadratins et les cadrats, dont la force variait
selon le corps utilisé, appartenaient aux casses de caractères
et intervenaient dans la composition des lignes (pour beaucoup
de typographes, c’étaient les seuls blancs à mériter ce
titre) ; les interlignes, réglettes, lingots et
garnitures dont les dimensions étaient indépendantes du corps
utilisé ressortissaient à la composition verticale et à la
mise en pages.
3.
Aujourd’hui, il n’y a plus de blancs « matériels »,
plus de cadrats ni de lingots, et la différence entre approche
et interlettrage est plutôt subtile. On appelle blancs les
diverses espaces, l’approche, l’interlignage ; et grands
blancs les marges, lorsqu’elles ne sont pas qualifiées avec
précision (marge de tête, de pied, etc.).
Blanchir
une composition, c’est par exemple introduire des interlignes.
On dit : « Jeter du blanc ».
« Un
célèbre docteur avait écrit un ouvrage plein
de science et de sympathie sur le sort et le traitement
des aliénés, ces pauvres corps sans âme. À la fin de la
dernière épreuve il calligraphie (de la belle écriture
ordinaire à messieurs les docteurs) cette note : À
mon avis
il faudrait guillemeter tous les alinéas, puis la
renvoie avec les mots sacramentels : bon à tirer.
Quelques jours plus tard il reçoit son volume, le
caresse de l’œil, le parcourt, satisfait, plein d’un
légitime
orgueil, in petto adresse mille compliments à
l’imprimeur, quand au dernier feuillet, ô horreur !
entre deux filets ornés il lit comme conclusion :
À mon avis il faudrait guillotiner tous les aliénés*. »
Joseph-Pascal-Michel LEFORESTIER,
Manuel pratique et bibliographique du correcteur.
*
L’anecdote est à mon sens trop lourde pour être vraie.
¶
Autorisation de procéder au tirage donnée à l’imprimeur par
le client (éditeur, auteur, directeur artistique, etc.). La
formule est apposée et signée sur une épreuve — dite, par
extension, « bon à tirer » — considérée comme
définitive (ou quasi définitive : « Bon à tirer
sous réserve de corrections pages x, y, z »).
Cette
formalité n’engage pas la responsabilité du client pour la
seule forme, mais aussi pour le fond de l’objet imprimé. Les
coquilles ne sont pas poursuivies, certains propos le
sont : quiconque signe un bon à tirer doit avoir pris
connaissance de l’intégralité du texte qui sortira des
presses.
Avec leur point abréviatif derrière un « a » qui
abrège « à », les sigles ou abréviations [B.A.T.]
et [b.a.t.] sont plutôt fâcheux. B. À T. ou b. à t. sont
corrects mais hélas bien rares. Les acronymes {BAT}, {Bat},
{bat} ne peuvent faire la joie que des affairés ou des batmen.
Ils
ont toutefois un petit mérite : terme (adjectif et
substantif) familier, bat (ou bath) signifie
depuis longtemps « bon » (« bat[h] au
pieu »), y compris chez les typographes.
Boutmy
1883 donne l’adverbe batt :
« Très bien ». Prudent, il ajoute :
« Orthographe douteuse. »
•
Dans les textes et les ouvrages spécialisés, on met une
majuscule initiale aux noms des embranchements, des classes,
des ordres, des familles et des genres.
Code
typ. 1993, Gouriou
1990, Impr.
nat. 1990.
Les
noms latinisés des genres et des espèces se mettent en
italique ; le nom de l’espèce ne prend pas la majuscule
initiale.
Code
typ. 1993 [majuscule s’ils dérivent d’un nom
propre].
••
Dans les textes non spécialisés, la minuscule initiale est
de rigueur : un bouquet de renoncules.
¶
Bourde typographique. Dans la composition d’un texte,
omission d’un mot, d’une phrase, d’un passage, voire d’une
ou plusieurs pages de la copie.
Remarque
destinée aux « auteurs-compositeurs » en quête
d’alibi : [l’omision d’une ou de pluseurs letres au
sein d’un mot n’est pas un bourdon, c’est une faute
d’ortographe…].
Typogr.
romand 1993 donne comme synonyme : sauton.
Naguère,
ouvrage imprimé dont le nombre de pages était inférieur à
dix.
Lefevre
1855.
Aujourd’hui,
on va jusqu’à quarante-huit pages…
« Et
puis lui dire que les fonctionnaires de la S.D.N.
étaient bien mieux payés que ceux du B.I.T. qui arrivaient
tous à l’heure, et qui bossaient, bossaient. »
Albert COHEN,
Belle du Seigneur.
Le
Bureau central de renseignement et d’action (B.C.R.A.), le
Bureau international de l’heure (B.I.H.), le Bureau
international du travail (B.I.T.), le Bureau des longitudes.
Robert
1993.
Robert
1985 {Bureau International du Travail.