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Mot
latin (« il commence ») francisé (un incipit, des
incipits) désignant les premiers mots d’un manuscrit, d’un livre
et, par extension, d’un texte quelconque.
Dans
les ouvrages de poésie rassemblant de nombreux poèmes dépourvus de
titre, une table des incipits est indispensable.
Du
latin incunabula (« langes, berceau,
commencement ») : ouvrage imprimé avant 1500.
Index Abréviation, Bibliographie, Particule.
I.
Problèmes généraux de classement
et de présentation
À
Typographie, du 12 au 25 janvier 1998.
J.
FONTAINE :
La question devrait être posée à Alain LaBonté, qui fréquente,
entre autres, la liste France-Langue et qui est une (sinon la)
sommité internationale sur le sujet, puisqu’il est le père d’une
ingénieuse norme de classement alphabétique et de tri qui est en
voie de s’imposer dans l’industrie.
Oui,
Alain est un type épatant, chaleureux et compétent ! Il
apporterait beaucoup à cette liste, à commencer par des
informations de première main sur Unicode…
J.
FONTAINE :
À titre d’exemple, voici une liste alphabétique conforme à la
norme : @@@@@, 0000, 9999, Aalborg, aide, aïeul, air,
Ålborg, août, caennais, cæsium, çà et là, C.A.F., Canon, cañon,
casanier, cølibat, coop, co-op, COOP, CO-OP, Copenhagen, cote,
COTE, côte, CÔTE, coté, COTÉ, côté, CÔTÉ, élève, élevé, Größe,
Grossist, île, Île d’Orléans, lame, l’âme, L’Haÿ-les-Roses,
McArthur, Mc Arthur, Mc Mahon, MÂCON, maçon, MODÈLE, modelé,
Noël, NOËL, notre, nôtre, pêche, péché, PÉCHÉ, pécher, pêcher,
relève, relevé, résume, résumé, RÉSUMÉ, révèle, révélé,
vice-president, vice-président, vice-president’s offices,
vice-presidents’ offices, vice versa, VICE-VERSA.
…
Aussi, ne lui répétez pas que je ne suivrai pas la norme en voie
de s’imposer dans l’industrie… D’abord parce que l’industrie ne
m’intéresse pas… ensuite parce que c’est une norme de tri
(donc un machin intermédiaire…), enfin parce qu’elle contredit sur
des points essentiels l’ordre alphabétique, le seul qui vaille en
matière d’indexation.
Cette
norme est valable pour les documentalistes, les techniciens, les
trieurs, les statisticiens, tout ce que vous voudrez, elle ne
concerne pas véritablement ceux qui s’efforcent de publier de bons
livres en français, avec de bons index. Enfin, c’est ce que
j’espère, car je commence à être inquiet…
Inutile
d’aller bien loin. Dans un dictionnaire ou un index, neuf mille
neuf cent quatre-vingt-dix-neuf (en supposant que ce nombre idiot
désigne ou détermine un machin quelconque, sinon que vient-il
foutre dans une telle liste…) se classe à « N »… avant Nuit
et Brouillard mais après le 1900 de Bertolucci ou le
1984 d’Orwell, qui se classent à « M »…
Donc,
tout dépend de quoi l’on parle… Ce qu’il y a de terrible avec le
mot « norme », c’est qu’il a tendance à amplifier
l’extension de ce qu’il désigne…
A.
LABONTÉ :
Le classement d’annuaires et le tri sont deux opérations
légèrement différentes.
C’est
un « détail » que j’ai déjà évoqué… et la différence est
si légère que je crois nécessaire de la souligner
lourdement !
Autre
exemple… Selon une norme de tri, Henri VI le Sévère sera
classé après Henri II le Magnifique… Mais dans un
dictionnaire encyclopédique bien conçu, ce sera l’inverse, car cet
Henri VI est un empereur germanique et cet Henri II
un roi de Castille et León…
Je
ne conteste pas la validité des normes de tri… je m’inquiète du
fait qu’elles puissent être confondues avec autre chose par les
feignants ou les cancres ! Le boulot n’est pas terminé. Trier
n’est pas ordonner… L’ordonnance varie selon le lieu, la langue,
les traditions, l’idéologie et toutes ces sortes de choses
humaines. Le tri est un processus bien utile, l’ordonnance est
parfois une manifestation du libre choix.
Nous
sommes évidemment d’accord sur ce point et même sur un autre qui
n’a pas encore été abordé : qu’est-ce qu’on trie ? (Je
n’évoque que ce que je connais, par exemple les index d’ouvrages
édités.) Si c’est une liste sur laquelle aucun choix
orthotypographique n’a été maîtrisé, cela ne servira pas à
grand-chose…
Exemples :
statut des particules françaises et étrangères, statut des titres
d’œuvres…
Il
y a deux ans, j’ai indexé un gros bouquin : 15 000
entrées d’index, essentiellement des titres et des patronymes.
Quelques minutes pour effectuer un tri automatique. Des jours et
des jours de boulot à la main pour mettre ça dans un ordre digne
de ce nom… Ordem e progresso, comme disent les Brésiliens,
qui jadis ont trop lu Auguste Comte…
D.
PEMERLE :
Exemples : le Viager, le Viagra, la Vidange, la Vie à
Paris, la Vie aux champs, la Vie aux Champs-Élysées, la Vie
zozotante, le Viêt Nam terre de contrastes, etc.
Ah…
ben… désolé, mais je ne suis pas d’accord sur ce coup… Moi, dans
un index, je classe ainsi : le Viager, le Viagra, la Vidange,
la Vie à Paris, la Vie aux champs, la Vie aux Champs-Élysées, le
Viêt-Nam terre de contrastes, la Vie zozotante, etc.
D.
PEMERLE :
Je ne me souviens plus quand on m’a transmis cette règle de
l’ordre alphabétique, ni de qui je la tiens. Je vais essayer de
la formuler. L’ordre alphabétique d’une succession de
« mots » est déterminé par la place qu’occupent dans
l’alphabet les lettres qui les composent. Un mot, c’est une
succession de lettres plus une espace (qui fait que ce qui la
précède est, justement, un mot).
Eh
bien, je ne suis toujours pas d’accord… et je ne suis pas le
seul ! Ouvre ton Robert des noms propres. Cherche à
« roman ». Tu verras la succession suivante : le
Roman bourgeois, Romanche, le Roman comique.
Prends
maintenant le Petit Larousse : Roman bourgeois
(le), Romanche, Roman comique (le).
Pour
moi, la première « règle » est simple : les
espaces, les apostrophes et les traits d’union, on n’en a rien à
foutre ! Pas de quartier ! Après, ça se complique un
peu, mais le gros est fait…
M.
BOVANI :
Je préfère un système qui permette de décider sans ambiguïté de
l’ordre de classement…
Moi
aussi…
M.
BOVANI :
Pas de quartier ?
Oc,
oc, j’ai été un peu violent, mais tu aurais dû remarquer que
j’avais pris la précaution d’écrire ceci : « Pas de
quartier ! Après, ça se complique un peu, mais le gros est
fait… » … car, après, effectivement, se pose le problème des
homographes et des quasi-homographes… et bien d’autres
encore *. Il ne s’agit pas d’éliminer les espaces, les traits
d’union et les apostrophes ! mais de ne pas en tenir compte
dans un premier temps (ce qui n’est pas la doctrine de Didier)…
Ensuite, évidemment, tous ces signes sont discriminants dans le
classement des quasi-homographes (comme les diacritiques, bien
entendu).
*
Oui, il y a quantité d’autres critères, selon le
« genre » du classement… Par exemple, un Jean IV
peut ici être placé avant un Jean III… alors qu’ailleurs
il le suivra…
B.
LEBIODA :
Quitte à faire hurler quant aux pratiques des bibliothécaires et
documentalistes, j’opte moi aussi pour la première version.
Si
vous classez Viêt-Nam, terre de contrastes après Vie
zozotante, pourquoi ne pas classer La Fontaine avant
Lafayette ?…
En
soi, vos pratiques ne sont bien entendu pas dénuées de
« sens »… mais est-il indispensable qu’elles s’éloignent
à ce point de ce qui se fait hors de vos murs ? L’usager (des
dictionnaires et de vos catalogues…) a-t-il quelque chose à gagner
dans cette diversité, dans ces contradictions, disons dans ce
bordel… ? Ici, il prend la saine habitude de considérer que
l’ordre alphabétique dépend essentiellement de la succession des
signes alphabétiques… là, on lui explique qu’il n’en est rien…
Avouez qu’il y a de quoi être perturbé… et de quoi se poser deux
ou trois questions…
D.
PEMERLE :
Mais comment peux-tu espérer classer des mots si tu ne tiens pas
compte de ce qui les fait mots, les délimite comme mots ?
Précisément
parce que (dans les exemples cités), on ne classe pas des phrases…
mais des mots, des locutions ou des expressions figées, des
dénominations propres (y compris les titres qui s’analysent comme
des phrases verbales…), bref, des unités (« lexicales »,
au sens large…) et non des structures (syntaxiques)… Tes
délimiteurs n’ont pas à être pris en compte ici. Sauf à vouloir
créer un bordel inextricable…
Ton
système peut fonctionner dans un cadre cohérent (par exemple dans
un index où ne figurent que des titres, ou dans une nomenclature
homogène). Dès lors que tu dois classer des éléments disparates,
tu ne peux plus l’appliquer systématiquement… Alors, autant ne
jamais l’appliquer… et utiliser la seule méthode qui fonctionne
toujours… Inutile d’imposer au lecteur des complications inutiles.
Il y en a suffisamment d’indispensables…
D.
PEMERLE :
Attends, je parlais des titres d’ouvrage dans les dictionnaires
qui s’y consacrent. Dans ce cas-là on a intérêt à voir en
succession continue tous les titres du genre la Vie à,
aux, de, de la, des, du, etc. Il me
semble, à moi, qu’il y a gain d’information, de commodité de
consultation.
J’ai
des doutes… Prends le Dictionnaire des littératures de langue
française (Bordas). Pour son index des œuvres, il emploie ta
méthode… Résultat, il est contraint de consacrer des dizaines de
lignes au « mode d’emploi » ! Précaution
révélatrice, me semble-t-il…
De
toute façon, lorsque la proximité de deux titres est un
« gain d’information », elle est également assurée par
un classement strictement alphabétique : je doute que l’oubli
des espaces éloigne beaucoup À la recherche de Marcel Proust
(Maurois) de À la recherche du temps perdu (Proust)…
D.
PEMERLE :
Tu auras remarqué qu’il y a des ouvrages avec plusieurs
index : des noms de personnes : des titres d’œuvre,
des notions ou des noms communs… Pas pour les beaux yeux du
lecteur, mais parce qu’il y a des classements peu compatibles.
Nous
sommes bien d’accord : il y a des « méthodes » de
classement incompatibles… Au lecteur de se démerder avec trois
index construits selon des méthodes incompatibles…
J.
ANDRÉ :
Ce midi j’ai eu l’occasion de chercher le mot portée
dans le Robert (édition de 1966, en 6 volumes).
Voici
les entrées que donnait ledit Robert :
Porte-drapeau … Portée : cf. ci-dessous (après Porte-voix)
… Porte-enseigne … Porte-voix … Portée …
Le
Grand Robert est le dictionnaire le plus surévalué du
siècle. À jeter d’urgence…
J.
ANDRÉ :
Que dit aujourd’hui le Robert ? Et les autres
dicos ?
Le
Petit Robert, qui est un des meilleurs dictionnaires du
siècle, fait comme tous ses collègues sérieux… Il classe
alphabétiquement… donc sans tenir compte des traits d’union…
J.
ANDRÉ :
En tout cas je retiens de ça que le Français (pardon le
francophone) moyen ne sait pas comment classer les choses et que
finalement la solution du Robert en 1966 (aider le
lecteur) n’est pas trop idiote !
C’est
précisément parce qu’elle engendre des hésitations que cette
solution est complètement idiote !…
J.
ANDRÉ :
P.-S. Il y a beaucoup de vrais mots comme ça qu’on hésite à
classer ?
Aucun !
Il suffit de connaître son alphabet dans le bon ordre : a, b,
c, d, etc., ce qui est généralement le cas des lecteurs… Et là,
aucune hésitation…
À
Typographie, le 4 juin 2001.
F.
PÉROTIN :
Convient-il de faire une différence entre le traitement
d’annuaires (plutôt importants) et celui des encyclopédies ou
des dictionnaires ?
Bien
entendu. Il convient même de différencier tout ce qui est
différent… Ainsi, dans un dictionnaire encyclopédique (français)
bien fait (c’est-à-dire visant et réussissant à faciliter les
recherches du lecteur), le prénom (et la particule sauteuse) n’est
pas la deuxième clé… Celle-ci n’a rien d’alphabétique… elle est
numérique : c’est la date de naissance !
Machin
(Paul) 1715-1788, Machin (Boris) 1812-1894, Machin (Arsène)
1902-1957.
Dans
un index, la chronologie passe à la trappe, et c’est
heureux : la recherche s’effectue sur un autre mode. Pour les
annuaires, je n’ai pas d’avis : j’ignore tout de ce monde et
de ses besoins. Autre exemple… Si, toujours dans un dictionnaire
encyclopédique, tu souhaites trier certains prénoms, la première
clé sera d’une nature très spéciale… Prends un machin aussi simple
que « Jean »… On ne mélange pas les saints, les papes,
les empereurs, les rois (de France, du Portugal…), etc. Même dans
un index, y a pas intérêt à traiter « mécaniquement »
les « Jean », les « Charles » ou les
« Philippe »… Bref, ici comme dans tous les autres cas,
la simplification du travail des professionnels (payés) ne devrait
jamais être obtenue (et même demandée…) au prix de la
complication de la vie des utilisateurs (payants).
II.
Renvois à des numéros de page
À
Typographie, le 14 avril 1998.
E.
CURIS :
Tartempion, 128 ou Tartempion 128. Si les deux
sont « corrects », petit sondage pour choisir :
lequel préférez-vous ?
Il
existe de nombreuses formules (virgule, deux-points, etc.), mais
l’une de celles que vous citez n’est pas correcte : la
seconde… Enfin… « correct » ou « incorrect »,
that is not the question. Ce qui compte, c’est l’efficacité.
Imaginez que vous ayez à indexer des machins se terminant par un
nombre (ou, pis, des nombres purs et simples…) :
Fahrenheit
451 613.
Fanny
512.
Certes,
vous pouvez jouer sur la graisse, l’ital, tout ce que vous
voudrez… Reste que ça « fonctionne » mal… Mieux
vaut :
Fahrenheit
451, 613.
Fanny,
512.
À
F.L.L.F., les 4 et 5 octobre 2000.
É.
SAVARY :
Dans un index alphabétique, à la fin d’un ouvrage spécialisé, on
trouve des références à des mots de la manière suivante :
Panoplie
45-55.
Bleue
47.
Verte
49.
Mon
problème concerne la notation des entrées se retrouvant sur une
page x et la page suivante seulement (a) et les entrées d’une
page x et suivantes (b).
En
anglais, (a) est noté : Mot indexé 5p. ; (b)
est noté : Mot indexé 5pp.
En
allemand, (a) est noté : Mot indexé 5f ; (b)
est noté : Mot indexé 5ff.
Cela
existe-t-il en français et dans ce cas, quelle en est la
notation ? Je ne connais que mot indexé 5 et suiv.,
mais cela ne réfère, à ma connaissance, qu’aux pages suivantes
sans distinction entre x+… ou x + 1 seulement.
Quelqu’un
peut-il m’aider ?
En
français, vous disposez de la fausse précision latino-pédante
(sq : et suivante ; sqq : et suivantes) et de la
légère imprécision sympathique et compréhensible par tous vos
lecteurs (et suiv. : et suivante ou… et suivantes).
S’il
s’agit d’un index, la véritable précision est là :
44
(page 44)
44,
45 (pages 44 et 45)
44,
46 (page 44 et page 46)
44-53
(de la page 44 à la page 53)
S’il
s’agit de références, ajoutez « p. » (espace insécable
après le point abréviatif) devant le ou les folios… et oubliez le
reste…
J.
FONTAINE :
Question existentielle : dans le cas de deux pages qui se
suivent, peut-on écrire 44-45 au lieu de 44, 45 ?
On
pourrait (dans d’autres cas, on le doit *…), mais ici (pages)
il y a un risque : celui d’endommager une convention bien
utile et très efficace.
Un
risque, donc, et quantité de problèmes… dont celui de la
« fractionnabilité » et celui des limites et de
l’intervalle. « De 14 h à 15 h, je lirai votre
livre de la page 14 à la page 15 » est une phrase certes
compréhensible mais assez troublante…
*
Par exemple : « Après la funeste expérience londonienne
(1842-1843), il se retira à Saint-Locdu, ville où ses deux
premiers ouvrages avaient été publiés (1836, 1837). » La
virgule entre les dates signifie « et », et le tiret
signifie « à ».
L’alternative
que vous évoquez (contiguïté/continuité) est bien réelle. Elle
s’exprime graphiquement dans certains cas. Dans d’autres, ce n’est
pas souhaitable… car l’information apportée serait dérisoire en
regard du trouble engendré.
S’agissant
des index, la présence effective du terme (ou du nom propre) dans
la page est effectivement une question fondamentale qui recoupe
celle de l’alternative. Choix décisif qui dépend de nombreux
paramètres (nature de l’ouvrage, de l’index, des termes indexés…),
donc, pas de réponse toute faite. Qu’indexe-t-on ? Les
occurrences (contiguïté) ou leur extension (continuité) ?
Dans certains cas, les deux… et là je vous suivrais
volontiers : une distinction graphique est envisageable, mais
ce n’est pas nécessairement un signe, ce peut être un format ou un
enrichissement typographique, du moins lorsque ces marques ne sont
pas employées à d’autres fins, plus importantes…
III.
Classement des noms à particule
À
France-Langue, du 25 au 30 juillet 1997.
Nobles
ou roturiers, tous les « de » précédant un patronyme
« français » sont en France des prépositions (et des
particules) qui ne prennent pas la capitale initiale et
qui ne déterminent pas l’ordre alphabétique…
A.
LABONTÉ :
D’ailleurs je crois que la norme Afnor ignore le
« de » nobiliaire mais laisse le « De »
lorsqu’il y a une majuscule, car peu importe ce que l’on dit,
les deux cohabitent.
Bien
sûr (pour les particules « étrangères » :
NF Z 44-062).
A.
LABONTÉ :
Cette pratique d’ignorer parfois la particule et de ne pas
l’ignorer d’autres fois est totalement anticonviviale et faite
pour des spécialistes du classement, certainement pas pour ceux
qui cherchent un nom de famille…
Pardonnez-moi,
mais je suis en désaccord avec ce jugement…
Que
proposez-vous pour améliorer nos pratiques ? De tenir compte
de toutes les particules ou d’aucune ? Dans
les deux cas, on va se heurter à des problèmes insolubles… et,
surtout, on heurtera les utilisateurs (voir le point suivant…).
Serait-il
plus convivial de classer Vigny (Alfred de) à « D » avec
De Valera, ou de classer De Valera à « V » avec
Vigny ?… Moi, je préfère qu’on les laisse à leur place… Ça
évitera de perturber les spécialistes et ceux qui cherchent un nom
de famille… […]
Penser
aux utilisateurs, c’est aussi respecter leurs habitudes… surtout
si elles sont bonnes. Je ne suis pas sûr que les (vrais)
utilisateurs soient coupés des traditions (je suis même sûr du
contraire…). En revanche, plusieurs normes Afnor (ou ISO) en
laissent quelques-uns perplexes…
Dans
ce domaine comme dans beaucoup d’autres, la tradition française,
élaborée par des générations de typographes, de lexicographes et
de grammairiens, me semble un amer beaucoup plus sûr que les
balises normalisées. Quant aux normes internationales… comme vous
le savez d’expérience, elles ne sont pas nécessairement le fruit
de réflexions et de négociations sereines…
À
Typographie, du 1er au 6 juin 2001.
F.
PÉROTIN :
Machin (Albert), Machin (Bertrand), Machin (Albert de),
Machin (Pierre de), Mâchin (Jules), Mâchin (Albert de).
Est-ce que cet ordre vous paraît correct ?
À
mon sens, non. Tu ne peux à la fois dire (avec raison) que
certaines particules (en l’occurrence « de ») ne jouent
aucun rôle dans le classement alphabétique des patronymes… et lui
en faire jouer un… La contradiction est flagrante. Plus grave,
cette façon de procéder complique la vie du lecteur d’index… qui
n’est déjà pas simple. Ici, les « de » ne devraient
intervenir dans le tri qu’à l’endroit où tu les as placés.
F.
PÉROTIN :
Sinon, quel autre ordre serait le bon pour cette liste ?
Machin (Albert), Machin (Albert de), Machin (Bertrand), Machin
(Pierre de), Mâchin (Albert de), Mâchin (Jules).
A.
LABONTÉ :
À mon humble avis, cette tradition européenne (car elle existe
dans la plupart des pays européens, et le renvoi des mêmes
particules varie selon les pays !!!) de renvoyer en fin de
rubrique la particule des noms de familles date d’une période où
l’on ne voulait pas encombrer certains tiroirs (bien réels) de
fichiers au détriment des autres.
Je
préconise pour ma part de considérer que la particule fait en
tout temps partie du nom de famille, et qu’elle se classe en
ordre alphabétique en début de rubrique… Ainsi, mon ordre de
préférence est plutôt : de Machin (Albert), de Machin
(Pierre), de Mâchin (Albert), Machin (Albert), Machin
(Bertrand), Mâchin (Jules)
Il
y a une autre raison, plus profonde et encore valide… [Ne pas]
classer La Fontaine, Balzac, Musset ou Vigny à « D »… Je
ne crois pas que le lecteur y retrouve aisément ses petits…
A.
LABONTÉ :
Dans ce cas, on a depuis longtemps oublié la particule.
Avec
Montherlant ou Saint-Exupéry, la particule est oubliée depuis
combien de siècles ?
A.
LABONTÉ :
Il est évident que toute rectification d’habitude comporte des
cas limites… Dans ce cas les renvois ou les duplications de
rubriques seraient sans doute non seulement utiles mais
nécessaires.
Mieux
qu’une habitude, c’est une convention motivée… et intimement liée
à une autre. À l’inverse des particules « Du » ou
« Des » (articles contractés), la particule française
« de » (préposition), nobiliaire ou non (ce critère n’a
plus aucune validité en France), ne détermine pas le classement
alphabétique et ne prend pas de capitale initiale.
Pourquoi ? Parce qu’elle n’intervient qu’après un prénom ou
un titre, une fonction ; en leur absence (fréquente…), elle
disparaît, elle n’existe plus ! […] Comment admettre qu’un
élément si peu stable, si souvent absent, détermine prioritairement
le classement alphabétique des patronymes ? ! (Les
articles, eux, ne sautent jamais : Du Bellay, De Klerk.)
Ce
ne sont pas des cas limites… c’est le gros des troupes… et pas
seulement pour les patronymes « français » affublés
d’une préposition sauteuse… Il faudra aussi classer Cervantès et
Unamuno à « D »… Goethe, Schiller, Bismarck et Musil à
« V »… Linné aussi… Si je ne connaissais pas certaines
de tes convictions, je soupçonnerais une influence néfaste… par
exemple celle des De La Roche…
A.
LABONTÉ :
Et les « von », s’ils sont ignorés en Allemagne, le
sont-ils en France ?
Oui,
et dans les mêmes circonstances que les « de » :
Karajan… mais (monosyllabique) von Braun.
A.
LABONTÉ :
Et les « van » ?
Ça,
c’est une autre histoire… surtout les « Van »…
A.
LABONTÉ :
Mais il y a des conventions qui, pour être bien établies pour
les spécialistes, ne le sont pas si sûrement que cela par la
plèbe chercheuse ou « classeuse ».
Il
n’y a que des « spécialistes » pour s’imaginer que des
non-spécialistes iront chercher La Bruyère à « D » et
Goethe à « V »…
A.
LABONTÉ :
Les cas historiques sont les cas historiques… Je n’y peux
malheureusement rien. Le fait est que la plupart des gens
ignorent que ces cas s’écrivent avec une particule.
Mais
non… La plupart des gens (qui cherchent le poète dans une liste
quelconque…) savent que Musset s’appelait Alfred de Musset.
É.
ANGELINI :
En fait je cherche une loi universelle pour que lambda s’y
retrouve dans diverses listes qui, apparemment, sont classées
par ordre alphabétique, mais qui, va savoir pourquoi,
n’obéissent pas aux mêmes règles (comme si, par essence,
certaines chaînes de caractères étaient plus égales que
d’autres…).
Je
crois que tu n’as rien compris à mes propos… qui recommandent
d’appliquer la norme ISO 14651 à tous les champs.
[…]
Je te suggère ceci : demande oralement à l’un de tes enfants
de chercher Musil dans le dictionnaire. Selon toi, nous
l’aiderions grandement en classant le brave Robert à
« V ». Moi, tourmenteur patenté de la jeunesse, je le
laisse à « M ». Chacun son truc.
É.
ANGELINI :
Ben moi aussi, où est le problème ?
Ah
d’accord… Je perçois enfin la cohérence de ton système… Jean de
La Fontaine, appelé le plus souvent La Fontaine, à D, mais Robert
von Musil, appelé le plus souvent Musil, à M.
Vive
la science.
É.
ANGELINI :
Ils pèsent les arguments des von Musil et des Musil
(Robert von). Selon les cas (cf. Mazo De La Roche) ils
doublonneront.
Rien
à voir. Le « De » de De La Roche n’est pas une particule
sauteuse (tu auras remarqué la majuscule). Comme certains
utilisateurs ignorent ce détail mais ont pris la saine habitude
d’ignorer la particule française « de » dans leurs
recherches, il est judicieux, dans ces cas extrêmement rares
(patronymes anglo-saxons d’origine française), de leur offrir un
renvoi. Le nombre d’entrées est très peu augmenté. En revanche,
avec ton système qui implique des renvois pour les patronymes
bénéficiant d’une particule sauteuse, ce nombre sera
considérablement et inutilement augmenté. Si tu cherches des
appuis au délire doublonnesque et au classement fantaisiste, le Petit
Robert des noms propres t’en fournira de plus
précieux : il déconne à fond sur les « Du »… mais
pas sur les « Des »… Curieux, non ?
É.
ANGELINI :
Explique-moi pourquoi mes enfants iraient chercher Musil
à V ?
Je
ne vois pas pourquoi je t’expliquerais cela… puisque je suis
persuadé que si tu leur demandes de chercher Musil ils iront,
comme des grands, à M… où, si tes suggestions étaient cohérentes
et prises au sérieux, les attendrait un simple renvoi vers V, d’où
une seconde recherche parmi quelques dizaines de von. Tu
fais mieux que leur simplifier la vie : tu leur fais gagner
du temps.
É.
ANGELINI :
Mais surtout, et tu me fournis bêtement des verges, explique-moi
pourquoi tes enfants iraient chercher von Musil à
M ?
Parce
que personne ne dit « von Musil ». Pas même toi… sauf
quand tu tentes de défendre une absurdité.
É.
ANGELINI :
Tu expliqueras à tes enfants toutes les finesses des particules,
des usages, des monosyllabes, des dates de naissance, des papes,
rois, princes et chiffres romains en combien de
temps ? !
Ne
mélange pas tout… Ça devient agaçant… J’ai donné l’exemple des
dates de naissance et celui des souverains pour illustrer la
différence, fondamentale, entre tri et ordonnance. N’essaye pas de
faire accroire que selon moi les procédés des dictionnaires
encyclopédiques devraient s’appliquer à toutes les listes :
j’ai affirmé le contraire.
IV.
Ordre alphabétique des caractères accentués
À
Typographie, le 12 janvier 1998.
J.
ANDRÉ :
Question annexe, y a-t-il un ordre alphabétique officiel (au
moins pour le français) des caractères accentués ?
E.
CURIS :
Il y a une norme ou une proposition d’algorithme de tri
fonctionnant pour les codes accentués et proposée par l’O.I.S.
[…] Il donne des références, entre autres, à la norme Afnor
Z 44-001. Je donne juste un extrait qui doit répondre à la
question :
« 2.
L’ordre de priorité des lettres accentuées du français peut
facilement être déduit à partir des principaux
dictionnaires ; tous les dictionnaires consultés respectent
l’ordre suivant : a A à À â Â,
c C ç Ç, e E é É
è È ê Ê ë Ë, i I
î Î ï Ï, o O ô Ô, u U
ù Ù û Û ü Ü, y Y ÿ. […]
« 3.
Les digrammes soudés (ligatures) comme æ et œ sont classés avec
les lettres doubles correspondantes, en les discriminant
toutefois par un indice de priorité particulier, pour assurer la
prévisibilité absolue du classement. »
J.
ANDRÉ :
Et quelle est la place du blanc, de l’apostrophe, du trait
d’union, etc. ? Quand on consulte des dictionnaires, on
voit qu’ils sont loin d’être unanimes !
S’il
s’agit du français et des dictionnaires, j’ai l’impression que la
question ne se pose pas… L’ordre alphabétique ne tient compte ni
des accents, ni des blancs, ni des apostrophes, ni des traits
d’union… Un problème ne peut se poser qu’en cas de parfaite
homographie (sauf les accents, bien sûr…). Exemple le plus simple
« a » et « à »… Priorité à la lettre
nue : « sur » avant « sûr ».
Question : y a-t-il des cas où l’homographie de plusieurs
termes rendrait nécessaire la hiérarchisation des accents ?
S’il
s’agit de catalogage et de documentation, c’est une autre affaire…
On aborde des rivages inquiétants où la langue perd ses droits.
Voir les normes : Z 44-001, Z 44-062,
Z 44-080…
À
F.L.L.F., le 3 décembre 2001.
L.
BENTZ :
Le problème est le classement selon le codage (E—É).
Quel
problème ? Je ne comprends toujours pas… Seule l’accentuation
systématique vous permet d’indexer aisément… même avec Word. Les
accentueurs alternatifs oublient un peu vite que les accents
interviennent dans le classement alphabétique des
quasi-homographes… Je vous le répète, la « théorie » et
eux, ça fait deux et même plus…
Supposez
deux homographes, à l’accent de l’initiale près. Disons Eden
et Éden (c’est l’argument « Anthony croqueur de
pommes »). Deux inconvénients à la non-accentuation des
majuscules… Si vous insérez bêtement les codes, les folios des
deux « Eden » seront associés : Eden : 5, 45,
233, 238, 347
Pas
malin. Va falloir les séparer « manuellement ». Énorme
perte de temps… Eden : 5, 45, 347. Eden :
233, 238.
Ah !
mais me direz-vous, je suis malin ! Je connais les caractères
cachés (ici entre crochets) et j’indexe Eden et Eden
[(Anthony)]. Bien. Reste le classement alphabétique.
Qu’obtenez-vous dans l’index ?
Eden :
5, 45, 347. Eden (Anthony) : 233, 238.
Problème…
C’est pas bon… car il faudrait : Eden
(Anthony) : 233, 238. Eden : 5, 45, 347.
Encore
une fois, va falloir tripoter la chose à la mimine. Vive la
science… Mais… me direz-vous, car vous êtes très malin, si
j’indexe Eden [(jardin d’)], j’obtiens le bon
classement ! Oui, car ici le hasard a bien fait les choses…
mais il n’est pas toujours de bonne humeur, le salaud.
Si
vous accentuez systématiquement les majuscules, vous obtiendrez
directement le bon ordre… Eden : 233, 238. Éden :
5, 45, 347, sans avoir, à chaque occurrence du patronyme et du
jardin, à introduire manuellement le prénom et la nature du lieu…
il suffira de le faire une fois… dans l’index lui-même : Eden
(Anthony) : 233, 238. Éden (jardin d’) : 5, 45,
347.
Même
avec Word, ça roule…
Indice
Exposant
L’Institut
de France, l’Institut géographique national (I.G.N.), l’Institut
national de la recherche agronomique (INRA), l’Institut national
de la santé et de la recherche médicale (INSERM), l’Institut
national de la statistique et des études économiques (INSÉÉ).
¶
1.
Dans l’imposition, réserver des pages sans composition, afin
d’obtenir un feuillet blanc après chaque feuillet imprimé.
¶
2. Insérer
une feuille blanche entre deux feuillets imprimés.
Interlignage, interligne, interligner Approche, Blanc, Espace.
Dans
la composition au plomb, l’interligne était une lame de métal
placée entre deux lignes.
Italique Citation, Devise, Épigraphe, Guillemet, Titre d’œuvre.
Adjectif
et nom commun masculin.
L’italique
sert à attirer l’attention sur un mot, à désigner ce qui n’est pas
de l’auteur, à composer les titres d’œuvres et de journaux, les
noms propres de véhicules, les notes de musique, les devises, les
lettres de l’alphabet.
1.
Jeux de scène
et indications diverses au lecteur
« GEORGETTE,
d’une voix altérée. — Pour que cela reste, pour qu’on
sache. Tout s’efface… C’est affreux. (À Édith.) Je te
demande pardon, ma chérie. Il est tard, je devrais être partie
depuis longtemps. Ne m’accompagnez pas ! (À Édith qui
s’est levée pour l’accompagner, d’une voix secouée par les
larmes.) Non, non, pas la peine. (Elle sort.) »
– Gabriel MARCEL,
« l’Insondable », Présence et Immortalité.
••
Dans les textes littéraires où les graphies singulières abondent,
l’italique dénonciateur n’a rien d’indispensable. Il est parfois
judicieux d’enfreindre la règle. En épinglant les vocables
étrangers, en introduisant de l’ordre dans le désordre, l’italique
ruinerait ici la confusion expressive :
« — Allô !
allô ! disait la téléphoniste, en agitant son récepteur et en
poussant à tout instant les fiches du standard… Ia wohl !
Allô ?… Donnez-moi… uno-otto-sei-uno… Citta… Bonsoir,
monsieur Vincent ! Merci à vous. Je sais : vous désirez
le quarante-trois ?… Prenez-le… C’est fini ?… Si, señor…
Si, si… Please ? Have the goodness to wait… yes…
J’écoute… » – Francis CARCO,
Palace Égypte.
•/••
On étend l’emploi de l’italique à tout ce qui s’écarte de la norme
française, par exemple à l’argot, à la transcription de parlers
français locaux :
« Queu
non, me répond-elle, veyai-vô, si le malhu arriv’, cha
s’rait bin difficil’ de l’passai pa’ c’te coulouère… Aleu on l’a
mis au chalon. » – Bernard ALEXANDRE,
le Horsain.
3. Italique
ou « guillemets » ?
On
s’imagine parfois qu’italique et guillemets sont interchangeables.
Cette conception est aujourd’hui erronée. Certes, les guillemets
furent inventés et longtemps utilisés pour pallier l’absence
d’italique, mais depuis plus de deux siècles leurs rôles
respectifs ont été théorisés et codifiés par les typographes, et
aujourd’hui l’italique ne manque plus. Les guillemets dénoncent
une acception particulière, plaisante ou péjorative, inédite…
L’italique n’induit aucune modification du signifié, il va même
jusqu’à l’évacuer (autonymie).
Fournier
1903 : « L’italique est au romain ce que
l’exception est à la règle […]. Il arrive que des auteurs,
attachant à certains mots une importance particulière, […]
pensent, en les soulignant, les recommander à l’attention spéciale
du lecteur. Cet expédient n’est quelquefois qu’un stratagème
maladroit fait pour trahir la prétention qui l’a suggéré
[…]. »
Emploi
comme marque d’insistance. — « Voici une invention bien
curieuse, que l’on vient de présenter à l’Institut, c’est le nouveau
boomerang français, dont le bois est taillé de telle sorte
que l’instrument, une fois jeté sur l’adversaire, ne revient
pas à celui qui l’a lancé. On évite ainsi tout risque
d’accident. » – Gaston de PAWLOWSKI,
Inventions nouvelles et Dernières Nouveautés.
4. ¶ Préparation
de copie
On souligne d’un trait continu ce qui doit être composé en italique :
5.
¶ Sauf si l’on souhaite obtenir un effet graphique particulier et plutôt détestable (lettres fortement inclinées), on évitera d’appliquer le style italique à une police italique :
Les
fractures (gothiques), les manuaires et les scriptes ne se mettent
jamais en italique.
Sont
à proscrire sans pitié les faux italiques obtenus par calcul à
partir de polices romaines qui disposent de vrais italiques (si le
fichier italique est installé, la substitution s’opère en principe
automatiquement). C’est le cas des elzévirs (Baskerville,
Garamond, Times, etc.), des didots (Bodoni, Didot, etc.) et de
certaines antiques (Gill Sans, etc.).
Romain
et véritable italique :
Attention
au faux italique engendré par les polices informatiques
uniquement romaines ! Considérable pour le a et le f
bas de casse, la différence est perceptible sur la plupart des
signes (surtout dans les polices à empattements, car l’italique
bas de casse en est dépourvu).
Romain
et faux italique, dit « romain incliné » ou
« penché », ou « oblique », ou « italique
électronique » :
6. ¶
Typographie soignée.
On
se méfiera des mauvaises rencontres, et on jettera un peu de blanc
entre une lettre haute italique et un crochet ou une parenthèse
romaine (voir : Crénage).
Exemples.
En
Cronos : .
En
Garamond : .
7. ¶ Italique
et romain
Tout
élément appelant l’italique dans un ensemble composé en romain
sera mis en romain dans un ensemble composé en italique :
Il
relit les Pensées de Pascal.
Il
a embarqué sur le Titanic.
Attention
à ne pas confondre élément et ensemble…
Si
(–) + (–) = +, ici il n’est pas vrai que [italique + italique
= romain]. Italique + italique = italique…
En d’autres termes, si, dans un élément exigeant l’italique,
figure un élément exigeant lui aussi l’italique, celui-ci ne sera
pas mis en romain.
Exemple. —
Titre d’œuvre incluant le titre d’une autre œuvre :
Il
relit les Remarques sur les Pensées de Pascal.
Il
relit les Remarques sur les Pensées de Pascal.
Le
problème est très différent lorsqu’un titre d’œuvre est inclus
dans un titre d’article, car on se retrouve dans le cadre de la
règle générale :
Dans
les Études critiques sur l’histoire de la littérature
française, il a un faible pour « Le problème des Pensées
de Pascal ».
Dans
les Études critiques sur l’histoire de la littérature
française, il a un faible pour « Le problème des Pensées
de Pascal ».
Des
points et des virgules
À
Typographie, le 26 janvier 1998.
T.
BOUCHE :
La question se pose aussi pour les points. (Jamais vu la
différence entre un point de Futura et de Futura oblique ?)
Si,
et pas que pour le Futura… dont les points, ronds en romain,
s’« ovalisent » légèrement en ital ; il y a plus
net, par exemple les caractères dont les points romains carrés
deviennent en ital des parallélogrammes (Helvetica, Univers…).
C’est franchement désastreux dans des corps de titrage, c’est
encore perceptible et gênant du corps 10 au corps 12… pour les
jeunes lynx, en corps 8 ou 9. Ou alors, en corps 5 à 8, avec un
compte-fils.
Problème
(encore une mouche qui va souffrir…) : supposons une phrase
(pas un titre, sinon la question ne se poserait pas…) en Helvetica
romain corps 14 (!) s’achevant sur un titre d’œuvre en ital qui
s’achève lui-même par un point abréviatif… par exemple l’Abbé
C. de Bataille. Le point sera-t-il en romain ou en
ital ? À mon sens, en ital (pour indiquer que le point
appartient au titre), et ça se verra ! […]
Un
autre exemple, où deux signes successifs seront traités
différemment… « Voici des abréviations qui se composent en
italique : op. cit., loc. laud., ibid. »
Les quatre premiers points sont évidemment en ital, les deux
virgules sont romaines…
Et
le dernier point ? En ital aussi (tout le monde n’est pas
d’accord sur ce point…). En revanche, si nous avions (ce serait
une erreur pédagogique…) « loc. laud., ibid… »
les points de suspension seraient romains.