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Alliage
Fraction,
Pourcentage.
1.
••
La composition précise des alliages non précieux s’indique en
pourcentage (p. 100 ou symbole %) : un alliage fer-carbone à
2 p. 100 de carbone.
••
Introduisant une expression différente des proportions, le symbole
‰ ne devrait pas être employé dans les textes non
spécialisés : un alliage de fer-carbone à 0,6 % de
carbone, plutôt que {6 ‰}.
Impr. nat. 1990.
•••
Le titre des métaux précieux s’indique en millièmes
(éventuellement sous forme de fraction) ou, pour l’or, en carats.
Carat :
un vingt-quatrième d’or fin dans un alliage d’or, soit 41,666
millièmes. L’or fin, ou pur, est donc à 24 carats ; l’or
à 18 carats est au titre de 750 millièmes (ou 750/1000) ;
l’or à 14 carats au titre de 585 millièmes (ou 585/1000).
Pour le titre de l’argent, le denier (1/12)
a hélas été abandonné…
•••
Les nombres qui précisent la composition d’un alliage se composent
toujours en chiffres arabes.
[Or
à quatorze carats] > or à 14 carats. Mais : deux
carats, ce n’est pas beaucoup…
Code typ. 1993,
Gouriou
1990, Impr. nat. 1990.
L’Alliance
(Grande-Bretagne : parti social-démocrate, parti libéral),
l’Alliance atlantique, l’Alliance française, l’Alliance pour le
progrès, la Quadruple-Alliance, la Sainte-Alliance, la
Triple-Alliance, la Triplice, l’arche d’Alliance.
« Les
enfants c’est comme les années,
on ne les revoit jamais. »
Louis-Ferdinand CÉLINE,
Mort à crédit.
Pour
les emplois respectifs d’an et d’année, voir les bons
dictionnaires des difficultés du français (Girodet 1988,
Thomas
1971).
••
Les décennies (au sens strict, sans expression du siècle)
s’écrivent et se composent en lettres : les années soixante
ne valent pas les années trente. Mais : les années 1790
furent révolutionnaires.
••
Les années s’écrivent et se composent en chiffres arabes :
Mme P. est née en 1928.
•
Les notaires et les poètes font une fois de plus bande à
part : mille neuf cent vingt-huit.
Remarque.
— La composition en lettres s’impose surtout dans les vers
réguliers (voir : Date).
•
Les chiffres romains étaient jadis employés sur la page de titre
pour composer l’année de publication d’un ouvrage.
•/••
En principe, on n’abrège pas les années (suppression du
millésime et du siècle), singulièrement celles qui
n’appartiennent pas au siècle en cours. •• Cette
règle ne s’applique pas aux textes (ou aux portions de texte)
ayant pour vocation de reproduire la vivacité de l’oral :
Paul est mort en 34, deux ans après sa femme.
Dates
historiques
Quelques
formes tronquées sont entrées et se sont maintenues dans l’usage
courant. XVIIIe siècle :
89, 93. XIXe siècle :
48. Le XXe
siècle est encore riche en abrègements admissibles dans
les textes non spécialisés : 14, 14-18, 17, 39-45, 68, etc.
Dès les premières années du IIIe millénaire, la liste
va raccourcir inexorablement.
•••
Sont très fautifs les pourtant très fréquents [1939-45],
[1914-18] > 1914-1918, 14-18, qui associent une « année
complète » à une « année réduite ».
Exemple
de graphie défectueuse, due au Conseil supérieur de la langue
française : « […] l’Académie française a corrigé la
graphie du lexique en 1694, […], 1878, 1932-35. »
••
On ne tronque pas les années par aphérèse mais on peut les
masquer par apocope. L’abrègement de discrétion est
légitime : « J’étais à Paris en 18… » – Edgar
Allan POE,
« la Lettre volée », Histoires extraordinaires.
Ou : j’étais à Vichy en 194…
•••
Espace
Attention
à ne pas confondre l’année (même approximative…) et un nombre
d’années.
Année :
pas d’espace après le chiffre des milliers, en l’occurrence le
millésime (règle commune de la numérotation).
Nombre
d’années : espace après le chiffre des milliers
(règle commune du dénombrement).
Exemples.
— L’écriture fut inventée vers
3300 av J.-C. ; l’écriture fut inventée
3 300 ans avant Jésus-Christ.
Expressions
diverses
Le
jour de l’an, le nouvel an, le premier de l’an, les Années folles,
l’année sainte.
Adjectif :
l’Ancien Monde, le Nouveau Monde, l’Ancien Régime, l’Ancien
Testament.
Substantif :
le Conseil des Anciens, la Querelle des Anciens et
des Modernes.
Abréviations.
ad | Anno Domini (de préférence en petites capitales). | |
bc | Before Christus (de préférence en petites capitales). | |
d.t.p. | DTP desktop publishing. | |
e.t.s. | electronic typescript. | |
f., ff. | following page(s). | |
s.c. | small capitals : petites capitales. | |
s/s | same size : même taille. |
Capitales
et bas de casse.
Le
Royaume-Uni, pour l’heure, porte bien le premier élément de son
nom, et les États-Unis ont une nette inclination pour le
clinquant : cela explique en partie la place qu’ils accordent
aux majuscules dans les titres, voire dans les toponymes.
Titres.
The
Queen of England (la reine d’Angleterre), the Prince of Wales (le
prince de Galles), the Duke of Wellington (le duc de Wellington),
Sir Winston Churchill (sir Winston Churchill).
Noms
géographiques.
The
Straits of Gibraltar (le détroit de Gibraltar).
Ponctuation.
Principales
différences entre les usages anglais et français :
¶
Espaces : l’anglais ignore la plupart des espaces
qui font notre joie… Quand la typographie française introduit une
espace insécable entre deux signes, l’anglo-saxonne les colle.
Français !
|
English! |
Français ? | English? |
Français : | English: |
Français ; | English; |
« Français » | “English”, ‘English’. |
Sont
mis en annexe (et constituent l’annexe ou les annexes) des
éléments qui fournissent des informations complémentaires
(appendice, documents, tableaux) mais qui ne sont pas
indispensables à la compréhension du texte courant.
Les
postfaces, les notes, les bibliographies, les index, les tables ne
font pas partie des annexes.
Lorsqu’elles
sont très nombreuses, les annexes peuvent être précédées d’un
sommaire.
•
Si un ouvrage contient plusieurs annexes, on les numérote en
chiffres romains grandes capitales. La pagination générale n’est
pas interrompue.
Ne
pas confondre avec addenda
(ajout d’éléments oubliés lors de la composition, voire de
l’impression de certaines pages), addition
(note marginale, sans appel) ou supplément..
•
Dans les notes, les références, etc., l’abréviation ann. est
admissible.
Impr.
nat. 1990.
La forme « an. », proposée par Guéry
1996 est particulièrement désastreuse : pour
obtenir une graphie équivoque (an. III), elle viole un des grands
commandements de l’art d’abréger en coupant un mot entre deux
consonnes (voir : Abréviation).
Le
préfixe « anti », du grec anti (contre), est
aujourd’hui très productif, bien plus que le préfixe
« pro ». En revanche, « anti », du latin ante
(avant), n’enrichit plus notre langue depuis longtemps :
l’ordonnance de l’antidote (contre) est antidatée (avant).
•••
Les mots composés avec le préfixe « anti » s’écrivent
presque tous sans trait d’union : antiaérien, antiallergique,
antigaulliste, antihéros, antiroman, antirouille, antimatière,
antiscientifique, antitabac, etc.
Académie
1994, Conseil
sup. 1990, Larousse
1999, Le
Beau-Bensa &
Rey-Debove 1991, Robert
1993.
Robert
1985 {anti-américanisme, anti-scientifique, etc.}.
Remarque.
— Larousse
1885 et Littré
1872 ne donnent aucun nom commun associant le trait
d’union et le préfixe « anti », ce qui réduit
considérablement le mérite d’une des rares
« rectifications » heureuses du Conseil supérieur de la
langue française, qui découvre là une porte ouverte depuis
longtemps.
Exceptions
(peu nombreuses et toutes logiques).
—
Mots dont le deuxième élément commence par « i » :
anti-impérialiste, anti-infectieux, anti-inflammatoire,
anti-inflationniste, anti-intellectualisme ;
—
mots composés de plus de deux éléments :
anti-sous-marin ;
—
mots où le préfixe « anti » est doublé :
anti-anticorps ;
—
préfixation d’une locution ou d’une dénomination formée de
plusieurs mots : anti-nouveau roman ;
—
noms dont le deuxième élément est un nom propre (si le mot composé
est lui-même un nom propre ou un titre, les deux éléments prennent
la majuscule initiale) : l’Anti-Atlas, l’Anti-Elbourz,
l’Anti-Liban, l’Anti-Taurus ; l’Anti-Dühring
(Friedrich Engels), l’Anti-Lucrèce (Melchior de Polignac),
l’Anti-Machiavel (Frédéric II de Prusse) ; le sérum
anti-Inaba-Ogawa ; comme tous les ouvrages de ce genre, l’Anti-Caton
(Jules César) est un « anti » (nom masculin
invariable) ;
—
mots dont le deuxième élément est un sigle ou un symbole :
anti-C.G.T., anti-OTAN, anti-g, anti-O. Les acronymes devenus des
noms communs suivent la règle générale : antiradar,
antisida ;
—
•
mots (••
à éviter) dont le deuxième élément est étranger :
anti-dumping (
Robert
1985 donne « anti-dumping » à l’article
« Anti- » et {antidumping} à l’article
« Dumping », mais il est vrai que l’anglais est une
langue difficile).
Remarque.
— Les formes {anti-héros, anti-roman} peuvent être considérées
comme des anglicismes sournois (anti-hero, anti-novel). >
antihéros, antiroman.
Bien que retenue par Girodet
1988, Hanse
1987, Impr.
nat. 1990, Robert
1985, Thomas
1971, la catégorie des mots rares ou « formés
pour la circonstance » est une bizarrerie qu’il faut oublier,
sauf si l’on se plaît à engendrer des exceptions innombrables et
illogiques : cet anticommuniste est un {anti-nataliste}
véhément.
Conseil
sup. 1990,
Larousse
1999, Robert
1993.
Littré
1872, citant Boileau, donne
« antipindarique », terme rare et de
« circonstance » s’il en est.
Girodet
1988, {anti-jeunes, anti-tabac}, Impr.
nat. 1990 {anti-bruit, anti-roman, anti-théâtre}, Robert
1985 {anti-poison} mais antigrippe, {anti-drogue,
anti-hasard, etc.}.
On
peut, à la rigueur, accepter une dérogation si le trait d’union
épargne une ambiguïté indésirable : anti-gone (pour
« ennemi des petits Lyonnais »).
Pluriel.
Naguère, les subtilités grammaticales s’effaçaient ici devant le
bon sens, qui n’a pas toujours tort : un qualificatif pouvait
fort bien conserver la marque du pluriel après un substantif au
singulier et la refuser après un substantif au pluriel : une
crème [antiride] est à coup sûr inefficace pour effacer les
rides (> crème antirides) ; en revanche, des peintures
antirouille suffisent amplement à combattre la rouille.
Ces facilités (aucune compétence grammaticale n’était requise) ont
été remises en cause par des rectificateurs qui, soucieux de
simplifier la vie des masses écrivantes, prônent la variabilité
systématique. Je ne suis guère enclin à les suivre aveuglément. Il
est vrai qu’aucun parti n’est satisfaisant, car il était (et
reste) d’usage de revenir à la variabilité avec les
substantifs : un phare antibrouillard, des phares
antibrouillard, un antibrouillard… des antibrouillards.
Girodet
1988.
Thomas
1971 note une tendance à la variabilité mais se
demande joliment « Qui oserait écrire : des lunettes
antisoleils ? »
Conseil
sup. 1990.
Parole
prononcée par un acteur et que seul le spectateur est censé
entendre.
Les
apartés se composent en italique.
Interruption
d’une phra… Elle se traduit graphiquement par les points de
suspension.
« Chier
dans le cassetin aux apostrophes, v.
Cette phrase grossière et malséante peut se
traduire en langage honnête par : Quitter
le métier de typographe. »
Eugène BOUTMY,
Dictionnaire
de l’argot des typographes.
1.
•••
L(a)’apostrophe est la marque de l(a)’élision lorsqu(e)’elle
s(e)’indique graphiquement. (Le plus souvent, l’élision orale ne
se traduit pas dans l’écriture : elle est presque une experte
avisée [ell(e) est presqu(e) un(e) expert(e) avisée], voir :
§ 3.)
Dans
la langue écrite, l’élision est la suppression de la voyelle
finale d’un mot devant un mot commençant par une voyelle ou un h
muet. L’apostrophe remplace ici deux signes : la voyelle
amuïe (non prononcée, devenue muette) et l’espace qui la suivait.
Elle ne peut finir une ligne : c’/est l’avis d’/une experte,
l’/élision s’/effectue dans « l’/hiatus » et dans
« l’/hyène ».
2.
•••
L’apostrophe joue occasionnellement d’autres rôles.
2.1.
Dans la transcription du langage parlé, elle est la marque
d’amuï/sements divers, voire d’ellipses audacieuses.
Élision
irrégulière : t’as pris le métro ?
Syncope :
salut p’tit gars !
Ellipse
irrégulière : en voilà un qu’a pas de pot…
(« qu’ » pour : « qui n’ »).
Dans
ces emplois, l’apostrophe remplace un nombre variable de signes
(lettres et espaces), voire de mots.
Dans
les cas où il n’y a pas de liaison, l’apostrophe est suivie d’une
espace et peut éventuellement finir une ligne : pauv’ type.
Si
le mot amputé est réduit à une ou deux lettres, l’apostrophe en
fin de ligne n’est pas admissible : i’/commence à me gonfler.
Si
la liaison s’effectue — ou lorsqu’on souhaite indiquer une
agglutination occasionnelle —, pas d’espace après l’apostrophe,
qui ne peut finir une ligne : c’t’enfoiré m’charrie.
Toutefois, si la chaîne ainsi formée s’allonge démesurément ou si
la liaison s’effectue après un mot plurisyllabique, une espace
viendra clarifier la situation : c’t’aimab’ enfant est une
véritab’ enchanteresse.
Cette
façon de faire est ancienne ; comme elle est de surcroît
subtile, il convient de la respecter.
Greffier
1898, Lefevre
1855.
Lecerf
1956.
La
liberté de la transcription connaît une limite : il est
déconseillé d’introduire une apostrophe là où
« normalement » elle n’intervient pas dans le français
écrit.
Ainsi
« il n’y a pas de raison » peut devenir « y a pas
d’raison » mais il serait déraisonnable d’écrire [y’a pas
d’raison].
« Mon
camarade est couché dans un pré
Y
a pus qu’des os
Y
n’est pas enterré
Le
trou d’son nez on y mettrait son doigt
Et
ses deux œils c’est comme du chocolat. »
Max
JACOB,
Saint Matorel.
2.2.
Irréprochable dans la troncation de certaines dénominations
propres, l’apostrophe finale est d’un maniement délicat dans celui
des adjectifs et des noms communs.
Évidemment
fautive dans les mots entrés dans l’usage courant (cinéma, photo,
radio, vélo, etc.), elle est inutile et dangereuse dans la plupart
des autres cas, quelle que soit la lettre finale ; l’accord
au pluriel (obligatoire, s’il ne s’agit ni d’une élision ni d’une
ellipse, mais d’une troncation, voir : § 2.1)
ne s’obtient en effet qu’au prix d’une monstruosité typographique
(en français…) : {le prof’}, [les prof’s] > le prof, les
profs ; {la fac’}, [les fac’s] > la fac, les facs.
Toutefois, une condamnation sans appel serait regrettable, car
l’apostrophe est parfois utile pour éviter les ambiguïtés :
Karpov s’est réveillé à deux heures du mat’. Dans cet emploi,
l’apostrophe remplace un nombre variable de signes, elle est
suivie d’une espace (ou d’un signe de ponctuation), elle peut
finir une ligne (voir : Troncation).
Ne
prennent pas l’apostrophe : quelque (exception :
quelqu’un), presque (exception : presqu’île), le onze, la
onzième, le oui, le uhlan, le yacht, le yatagan, la yole, le
yucca.
La
plupart des dictionnaires ne disent rien sur la question. Académie
1994, Larousse
1904, 1933
n’hésitent pas à affirmer que l’apostrophe est « en forme de
virgule ». Ils ont raison, car dans toutes les bonnes polices
il y a une belle similitude de dessin entre l’apostrophe et la
virgule. C’est normal : à l’origine, l’apostrophe n’est
qu’une virgule libérée de la pesanteur qui la clouait sur la ligne
de base.
Les
polices qui ne respectent pas cette troublante gémellité sont
rares et généralement médiocres.
Dans
la composition chaude, l’apostrophe et la virgule étaient
utilisées pour former les guillemets anglais. Ouvrants : deux
virgules retournées ; fermants : deux apostrophes.
¶ Le petit trait vertical « »,
qu’on appelle parfois « apostrophe dactylographique »,
n’est pas une apostrophe. Ce n’est même pas le symbole de la
minute d’angle, qui s’écrit ainsi : « ».
Ce
n’est typographiquement rien.
I. Usages de l’apostrophe
À
Typographie, le 12 janvier 1998.
É.
ANGELINI :
À propos de graphies étranges […], pouvez-vous me dire si des
mots comme bat’d’af, caf’conc’, rythm’n’blues,
rock’n’roll, j’m’en-foutiste, etc., traitent
l’apostrophe et les espaces voisines comme pour l’apostrophe
dans le mot aujourd’hui ?
Oups…
pas simple ! C’est la question de l’apostrophe hors de
l’élision régulière… C’est quasiment plus d’la typo, mais d’la
littérature. Ça mériterait plusieurs pages d’explications (en
corps 7…). Les termes et les expressions qu’vous citez
n’appartiennent pas à une catégorie unique… Café-concert
et je-m’en-foutiste sont des mots composés (d’où caf’conc’,
j’m’en-foutiste) mais Bataillon d’Afrique n’en est
pas un (d’où Bat’ d’Af’, avec espace…).
En
outre, ces formes ont été figées (sauf, toujours lui, le j’m’en-foutiste)…
en des temps (sauf le rock’n’roll anglo-saxon) où l’on
aimait bien les apostrophes.
À
France-Langue, le 3 février 1998.
O.
BETTENS :
Grand’mère est-il réellement encore aussi vivant que cela
dans les productions manuscrites ? Y a-t-il d’autres
lecteurs de France-Langue qui résistent encore au trait
d’union ?
Quand
j’étais gamin, au début des années cinquante, j’écrivais grand’mère…
car ma grand-mère paternelle, ancienne hussarde noire de la
République devenue directrice d’école, m’avait signalé cette
particularité graphique lors d’un des échanges épistolaires (de
mon côté, assez sommaires…) occasionnés par le nouvel an ou les
anniversaires.
La
malheureuse ne se tenait plus au courant de l’actualité
orthographique : à l’époque, elle était déjà à la retraite
depuis longtemps. Elle l’avait bien mérité : pour un
traitement médiocre, elle avait consacré sa jeunesse à enseigner
aux petits Tarnais la langue de Voltaire et de Victor Hugo (celle
de Péguy aussi, car son attachement à la laïcité n’excluait pas
une vigoureuse piété).
Tout
ça pour vous dire que plus tard, avec des maîtres plus jeunes,
lorsque j’ai découvert que cette apostrophe était devenue fautive
car depuis toujours débile, j’ai été très déçu. Je m’en suis remis
mais, aujourd’hui encore, les grands-mères sont celles des
autres, alors que grand’mère, c’est la mienne (pardon
grand’mère, les deux miennes)…
À
Typographie, le 4 novembre 2000.
J.-D.
RONDINET :
Est-ce que je me trompe, en pensant que l’Ievoli-Sun et
… de l’Ievoli-Sun seraient préférables dans tous les
cas ? Pour des raisons d’euphonie, j’appliquerais ici la
« règle du y en langue étrangère » (cf. André
Jouette à « Élision ») : le yeti, le
Yémen, le Yevoli, le Ievoli… et non l’yéti,
l’Yemen, l’Yeveli, l’Ievoli…
Pas
d’accord… Quitte à recourir à l’analogie (ce qui n’est pas
nécessairement une bonne idée orthochose…), autant qu’elle soit
analogue : Ievoli commence par I, non par Y.
Or… on dit et écrit place d’Iéna, l’Ienisseï… non
de Iéna, le Ienisseï.
Si
donc j’avais à le faire, je dirais et écrirais l’Ievoli-Sun…
Quant
à la règle du « y en langue étrangère », elle
n’existe sans exception que dans le chef fatigué de Mr
Jouette… Même s’il avait songé à préciser « Y +
voyelle » (en gros : « y semi-consonne ») —
passque pour « y voyelle », sa « règle » peut
faire très mal… —, il resterait quelques tranches de jambon d’York
pour s’amuser…
À
F.L.L.F., le 25 janvier 2002.
J.-B.
YUNES :
[Écrit-on] « Que se passe-t-il ? » ou « Que
se passe-t’il » ?
L’apostrophe
marque une élision. Ici, il n’y en a pas… donc… pas d’apostrophe,
mais un trait d’union après un « t » strictement
euphonique.
À
F.L.L.F., le 17 avril 2002.
C.
CHALAND :
Personnellement, je dirais « un article d’Alain »
si l’auteur de l’article se prénomme Alain et « un article
de Alain » si l’article a été écrit par le philosophe.
Vous
auriez grand tort… Alain lui-même vous le dirait qui intitula les
premières séries de ses chroniques Cent un propos d’Alain…
II. Pratiques typographiques
À
Langue-Fr., le 25 avril 2000.
P.
SCOTT
HORNE :
Lorsqu’il faut diviser puisqu’Anne entre deux lignes,
peut-on écrire puisqu’[Anne ?
Non,
surtout pas ! (Mais… rejoignez donc les rangs innombrables de
ceux qui prohibent ici l’« élision graphique » :
votre vie de compositeur en sera grandement simplifiée…)
À
F.L.L.F., le 10 juillet 2001.
D.
B. : Je vous invite aussi à regarder la page de titre du Dictionnaire
historique de la langue française, sous la direction de Alain Rey,
là où j’aurais mis d’Alain Rey.
…Et
vous auriez eu raison. Sauf s’il s’agit d’une indication (licence
fréquente et compréhensible dans les pages de titre) composée sur
(au moins) deux lignes :
Sous la
direction de
Alain Rey
Surtout si l’on a :
Sous la
direction de
Alain Rey
Jean Girodet
En
revanche, cette pratique (hélas fréquente) est gravement fautive
sur une seule ligne de titre et, bien évidemment, au sein d’une
phrase et même d’une bibliographie. Sauf… si le prénom est
abrégé : sous la direction de A. Rey.
Cela
dit, comme l’a dit je ne sais plus qui, l’ineptie est un machin
sans fond ni borne : on a déjà pu voir des poésies
de Arthur Rimbaud, des romans de Anatole France et
même des textes de Hugo, parolier de « Les
Misérables »…
À
F.L.L.F., le 21 mai 2002.
N.
SICARD :
Comment écrire entre guillemets (à la française) un mot précédé
d’une apostrophe ? On inclut l’apostrophe ou non ?
Si
vous incluez l’apostrophe, vous incluez aussi le déterminant
élidé : c’est là le « vrai » problème… Dans la
plupart des cas, ce serait une erreur…
N.
SICARD :
1) des mesures contre l’« insécurité ».
Oui.
II. Dessin de l’apostrophe
À
Typographie, les 1er et 2 février 1998.
J.
FONTAINE :
En typographie française, la forme de l’apostrophe est courbe.
Presque
toujours mais pas nécessairement. Tenez, puisque l’on en parle,
l’apostrophe du Futura n’a rien de courbe (tout comme celle de
l’Optima, de l’Univers, du Frutiger, etc.). Vous me direz que ces
caractères ont des parents germaniques, mais cela n’empêche pas de
les employer en typographie française (d’autant que, dans le cas
de l’Univers, la commande et la fonte étaient françaises…).
J.
FONTAINE :
Analogue (ou identique ?) à celle d’une virgule.
Oui,
et c’est là le point (parfois, j’ai honte…) essentiel !
Identité parfaite !
F.
H. VILLEBROD :
En dehors des us et coutumes typographiques locaux, y a-t-il
vraiment, à ce point, une typographie dite française, qui édicte
de tels impératifs concernant la forme ou la taille relative
d’une virgule ?
J’ai
dû mal m’exprimer. Si elle s’inscrit dans la tradition française,
l’identité (absolue !) de forme entre l’apostrophe et la
virgule n’est évidemment pas une spécificité. De Baskerville à
Gill, d’autres l’ont respectée…
Mais…
qu’entendez-vous par « us et coutumes locaux » ?
F.
H. VILLEBROD :
Quant à une apostrophe (ou guillemet anglais simple) absolument
identique en forme et en taille à la virgule, ça doit être dans
ce cas une solution de facilité regrettable du créateur, car à
cause d’un effet d’optique, phénomène fréquent en typographie,
l’apostrophe doit être redessinée un peu plus petite que la
virgule et souvent avec quelques modifications dans la forme
afin de préserver la couleur ou afin de mieux épouser à leur
niveau respectif le contour différent des caractères
avoisinants.
Je
serais très intéressé par toute information (historique,
technique) avalisant cette disparité.
Comme
la question me tourmente plus que de raison, je cherche (et je
commence à trouver…) des caractères où apostrophe et virgule ont
des formes différentes. Il me semble que l’on peut les classer en
trois catégories, selon que cette disparité est d’origine
technique, historique ou inexplicable…
Voici
les premières prises de cette pêche…
Techniques :
OCRA et OCRB…
Historiques :
quelques fractures, scriptes et manuaires (mais les meilleures
respectent l’identité…).
Inexplicables :
le Trajan… et quelques linéales étranges.
Pour
l’heure, je n’ai pas encore trouvé de caractère authentiquement
typographique où cette disparité soit perceptible à l’œil nu… Je
n’exclus cependant pas d’éventuelles surprises. C’est en tout cas
vrai pour le romain. Il arrive, mais c’est rare, que l’italique
soit plus capricieux (ex. : New Aster ital, où la virgule est
plus « creusée » que l’apostrophe).
Damned !
Une police plutôt réussie (I.T.C. Kabel) dont l’apostrophe et la
virgule sont monstrueusement étrangères l’une à l’autre… Il faut
dire qu’à mon sens les signes de ponctuation ne sont pas le point
(nul…) fort de ce caractère.
Pour
aller dans le sens de François Villebrod, on observe parfois (au
microscope, c’est-à-dire en corps 72…) de très légères
modifications (allégement ou raidissement de l’apostrophe), mais
ces cas sont bien rares. Si j’en ai le temps (et si j’en vois la
nécessité pour mon travail de dans deux ans), j’établirai une
liste des caractères les plus courants qui, chez certains
électrofondeurs, présentent cette particularité.
À
Typographie, le 15 décembe 1999.
P.
JALLON :
L’apostrophe courbe n’est pas reconnue par les normes
informatiques Latin 1 et Latin 9. Question peut-être
stupide : pourquoi les normalisateurs n’ont-ils pas inclus
l’apostrophe courbe au moins dans le Latin 9 ?
Parce
que l’« apostrophe courbe » n’existe pas… Ce qui existe,
c’est l’« apostrophe » (courbe ou non…) et la chiure de
mouche.
L’appel
de note est une balise qui indique au lecteur qu’une information
complémentaire — relative au mot ou au groupe de mots précédents —
est située hors du texte courant (en bas de page, en marge, en fin
de chapitre ou de volume).
On
dit également « renvoi de note », mais c’est introduire
un risque de confusion avec les vrais renvois tels que « »,
« Voir » ou « Cf. », qui eux n’envoient pas
nécessairement le lecteur vers une note mais, selon les cas, vers
une zone précise du texte courant ou de ses annexes, vers un autre
ouvrage, une publication…
Visuellement,
l’appel de note devrait avoir deux qualités. Le problème est
qu’elles sont contradictoires. Il doit être discret, afin de ne
pas perturber la lecture de celui qui n’aime guère s’interrompre
pour des broutilles ; il doit être repérable, afin de
faciliter la tâche de celui qui, après avoir lu la note, tente de
retrouver le lieu où il a abandonné le texte courant. Quelle
qualité faut-il privilégier * ? La discrétion.
*
Cela dépend bien sûr de la nature du texte. Ici, je privilégie
l’hypothèse où il doit être lu, destination qui ne semble pas
invraisemblable.
D’abord,
parce que les notes sont, par nature, des éléments secondaires. Il
n’est donc pas opportun de les faire apparaître comme des bornes
majeures du texte. Si leur contenu n’est pas accessoire, on voit
mal ce qui justifie son bannissement hors du texte courant.
(Enfin… si, on le voit très bien : dans la plupart des cas,
c’est l’incapacité ou la renonciation * à intégrer une
information essentielle au bon endroit. Bien sûr, des auteurs ont
su jouer de la mise en note excessive avec esprit ; je
n’évoque ici que les appels de note « ordinairement
excessifs », les plus nombreux.)
*
Et non le renoncement.
L’argument
du retour aisé n’est guère convaincant. Il ne s’applique
pleinement qu’aux notes de bas de page (sous réserve qu’elles
soient en nombre limité), beaucoup moins aux notes marginales (en
principe situées à la hauteur de l’appel), pas du tout aux notes
placées en fin de chapitre ou de volume (le retour sera
nécessairement malaisé). Inutile de pénaliser le lecteur qui
refuse de rompre le fil, sans réel profit pour celui qui, l’ayant
brisé, ne pourra de toute façon le renouer sans un petit effort et
n’est plus à une fraction de seconde près.
1. Chiffres
Chiffres
supérieurs : 1.
Les
chiffres supérieurs composés dans un corps inférieur de 2 points à
celui du texte courant sont les plus discrets des appels de notes.
Multipliables à loisir, ils sont recommandables dans la
quasi-totalité des cas.
Deux
restrictions expliquent ce quasi :
—
dans les ouvrages où des chiffres sont mis en exposant, la
confusion est inévitable ;
—
dans les compositions en petit corps (5
ou 6 points), le
corps de l’appel (4 points…) est illisible pour
une part non négligeable des lecteurs 23.
Chiffres
supérieurs entre parenthèses : (1).
Le
recours à ces lourds appels n’est envisageable que dans les cas
évoqués plus haut (confusion avec les exposants), mais les lettres
supérieures entre parenthèses : (a)
sont dans ces occurrences préférables, voir : § 2.
Les parenthèses sont dans le corps de l’appel : (1)
et jamais dans le corps du texte : (2).
Les
chiffres du même corps que celui du texte courant ne peuvent
être employés qu’entre parenthèses : (1) ou entre
crochets : [1], cela se conçoit aisément. L’emploi de
ces très lourds appels devrait être limité aux textes composés
dans un petit corps..
Les
lettres supérieures se composent en romain : a.
Les
lettres supérieures entre parenthèses se composent en italique
avec des parenthèses, du même corps, en romain : (a).
Les
lettres du même corps que celui du texte courant se composent en
italique et imposent l’emploi de parenthèses
romaines : (a) ou de crochets : [a].
3. Astérisques
Ce
n’est pas le plus discret mais, à petites doses, c’est le plus
beau des appels de notes. C’est également celui qui connaît les
plus sévères restrictions d’emploi…
•••
L’inconvénient — ou l’avantage ? — principal de l’astérisque
est qu’il ne peut être multiplié à loisir. Son usage est ainsi
limité aux textes ne présentant jamais plus de trois notes par
page : *, **, ***. Trois astérisques
successifs ne passent pas inaperçus dans le gris du texte :
cette limite est donc théorique. Si l’on doit retrouver ce genre
de constellation à chaque page, mieux vaut changer de signe
d’appel. L’élégance de l’astérisque ne se manifeste pas dans la
profusion. C’est le signe idéal pour les appels de notes d’auteur,
s’ils sont rares. Au-delà de trois astérisques, on pénètre sur le
terrain du jeu, du burlesque ou du ridicule
typographique : ****. La perception du lecteur connaît
des limites qu’il est courtois de respecter : *****.
Impr.
nat. 1990, Vairel
1992.
Guéry
1990.
••
On renoncera à l’astérisque comme appel de note si l’on tient à
l’utiliser comme signe abréviatif ou comme symbole : [Mme
de B*** habitait à ***]. Il faut choisir.
•
Même remarque pour tous les ouvrages spécialisés où l’astérisque
joue déjà un rôle particulier. On a longtemps préconisé
l’astérisque comme appel de note dans les ouvrages de
mathématiques ; c’est aujourd’hui discutable (produit de
convolution, absence du zéro dans les ensembles de nombres
fondamentaux).
¶
On peut tourner la difficulté en adjoignant à l’astérisque des
parenthèses supérieures, dans un corps inférieur à celui du
texte : (*).
Attention !
d’autres difficultés surgiront, voir : § 4.
Hideuses dans cette occurrence, les parenthèses dans le corps du
texte sont très déconseillées : (*).
Impr.
nat. 1990.
Code
typ. 1993.
Supérieures
ou non, les parenthèses sont un pis-aller.
Leur
rencontre avec d’autres parenthèses (appel de note à la fin d’une
phrase mise entre parenthèses) est un spectacle peu réjouissant
(n’est-ce pas ? (*)).
(Certainement (**)).
Impr.
nat. 1990 suggère de les transformer alors en crochets
(comme ça ? [1]).
À mon sens, cela n’arrange rien pour le lecteur, troublé par un
changement inopiné de code. Pis, cela introduit une confusion
supplémentaire dans les ouvrages où les crochets encadrent une
autre catégorie d’appels de notes. Si l’on tient absolument à les
isoler du texte courant par des parenthèses ou des crochets,
autant appliquer aux appels de notes une règle par ailleurs bien
établie, en réservant les crochets pour les renvois
bibliographiques ou les notes de l’éditeur. Cela n’évitera pas
pour autant les rencontres malheureuses, car, au sein d’un
commentaire de l’éditeur [entre crochets], on imagine mal la
présence d’un appel de note dû à l’auteur… donc [commentaire [*]]…
C’est sans issue. Sauf à supprimer sans pitié parenthèses et
crochets dans les appels de notes.
Jadis, les typographes (Dumont
1915, Lefevre
1855) plaçaient l’appel après la phrase ou le membre
de phrase entre parenthèses : ceci est un exemple (à ne pas
suivre) (*).
Cette
façon de faire n’est pas meilleure :
—
elle enfreint la règle qui proscrit avec raison deux mises entre
parenthèses immédiatement successives ;
—
dans la plupart des cas, il est impossible de déterminer si
l’appel de note concerne le texte entre parenthèses ou l’ensemble
de la phrase ;
—
l’appel ne peut jamais s’appliquer à un seul mot.
L’élimination
des parenthèses de l’appel permet ces distinctions : ceci est
un exemple (à suivre *) ; ceci est un autre exemple (à
suivre) ** ; ceci est encore un exemple (à suivre ***, lui
aussi).
5. ¶ Autres signes
••
Les logiciels de traitement de texte permettent de choisir
n’importe quel signe comme appel de note. Les vignettes, les
symboles, les pictogrammes sont parfois de la fête. Il est prudent
de renoncer à cette liberté et de se contenter des signes qui
traditionnellement remplissent ce rôle.
•
Toutefois, dans certains ouvrages scientifiques, une entorse à
l’orthodoxie typographique sera toujours préférable à un risque de
confusion.
Jadis, l’astérisque, la croix et le pied-de-mouche étaient
utilisés dans cet ordre comme
appels : * ** † ¶.
Cette
façon de faire est heureusement oubliée… L’usage anglais était
(est…) un peu différent, mais pas
meilleur : * † ‡ ¶.
Si
ça ne suffit pas, on double la
dose : ** †† ‡‡ ¶¶. (La croix est ici un
poignard, dagger.)
Leclerc
1939.
6. Conclusion
Quelle
que soit sa forme, l’appel de note se place avant la ponctuation.
Il est précédé par une espace fine insécable.
L’approche
typographique est la distance qui sépare l’œil et les bords
latéraux de la « lettre » ; c’est donc le blanc
latéral fixe qui est ménagé de part et d’autre d’un signe,
afin que son œil ne touche pas celui des voisins. Aujourd’hui,
l’approche naturelle peut être modifiée, ce qui rend byzantine la
distinction entre approche et interlettrage. Anglais : kerning.
Académie
1994 :
« Blanc laissé sur chaque côté d’une lettre pour l’isoler des
autres dans la composition. »
Les
définitions données par Littré
1872 et Robert
1993 sont erronées. Hachette
1995 et Larousse
1999 ignorent l’acception typographique de ce terme.
En composition chaude, l’approche désignait également la
séparation fautive de deux lettres, due à un corps étranger ou à
la déformation accidentelle de la matière.
À
Typographie, du 6 au 11 décembre 1998.
A.
HURTIG :
Pour être plus sérieux : un crénage entre l’apostrophe et
le guillemet ouvrant devrait être standard.
Augmenter
l’approche ? Ce ne serait pas du luxe… mais juste un
chouïa… pas trop hein ! s’agit pas de se retrouver avec
l’équivalent d’une fine ! (Tiens, justement, je vais m’en
octroyer une.)
Pour
le reste, il me semble que l’on accorde une importance excessive
aux approches de paire. Plus on en intégrera aux polices… plus
les paires et les triplettes délaissées sembleront malhonnêtes.
De nos jours, j’ai le sentiment que certains typographistes
crènent un peu trop les paires indignes (AV, Te, etc.). Le gris,
oui ! L’homogénéité ferrigi… ferrugineuse, non !
Crénons, mais avec modération.
Par
ailleurs…
…
On peut se demander par quel miracle nos prédécesseurs
parvenaient à obtenir de la belle typo… (Je ne parle pas ici de
titrage…)
T.
BOUCHE :
« Pour le reste, il me semble que l’on accorde une
importance excessive aux approches de paire » :
peut-être, ou peut-être non. C’est que probablement les talus
d’approche, donc les approches de paires, sont dépassés depuis
la dématérialisation des types. Soit on chiade de bons talus,
et les corrections d’approche sont exceptionnelles et motivées
(ou évitées par des ligatures supplémentaires), mais alors il
ne faut pas vouloir jouer trop « serré ». Soit on
sacrifie à l’esthétique de l’étroit, du dense, où chaque µm
blanc est pourchassé, et il faut ajuster toutes les paires
possibles pour conserver une homogénéité potable. Dans ce cas,
les talus d’approche sont en fait parfaitement inutiles,
seules les paires ont un sens, mais aucun modèle de gestion
des fontes ne fonctionne comme ça, je crois.
« On
peut se demander par quel miracle nos prédécesseurs
parvenaient à obtenir de la belle typo… » : on peut
se demander par quel miracle nous trouvons beau tout ce qui
est désuet.
Qui
trouve beau tout ce qui est désuet ? Le plomb n’est pas
désuet, il est mort. Avec lui, on a composé des machins
affligeants, nuls, hideux, à chier, mais aussi des chefs-d’œuvre
d’élégance, d’équilibre, de lisibilité… sans avoir à se
préoccuper des approches de paire qui passionnent nos
contemporains. Il y a bien une raison… et tu as commencé à
l’évoquer dans ton message. J’ajouterai ceci : il est plus
facile de multiplier les approches de paire que de définir avec
précision et talent l’approche naturelle d’un caractère…
beaucoup plus facile…
Dans
bien des cas, les approches de paire sont destinées à corriger
des approches naturelles mal conçues… D’où l’on pourrait tirer
un énième principe : le nombre d’approches de paire
indispensables à une police est inversement proportionnel à la
qualité des approches naturelles de celle-ci…
T.
BOUCHE :
Alors pourquoi s’en priver ?
Parce
que les résultats ne sont pas identiques…
Je
reviens sur ce point : plus tu multiplies les approches de
paire, plus tu rends choquantes celles que tu as oubliées… et
plus tu cours le risque d’engendrer un interlettrage élastique.
Les approches naturelles participent aussi à la reconnaissance
des caractères et même des paires (par les petits yeux des
humains). S’amuser à les triturer à l’excès n’aide certainement
pas la lecture. Il me semble qu’ici nous sommes tous d’accord
pour croire encore qu’un texte composé n’est pas avant tout
destiné à être vu (ah ! le beau gris !) mais à être
lu.
T.
BOUCHE :
Faire l’hypothèse qu’il existe de bonnes approches naturelles
que nos apprentis sorciers contemporains ont la paresse de
débusquer rend évidemment caduque la correction massive des
approches. Seulement, c’est une hypothèse qui n’est pas
toujours vérifiée, ton principe est uniquement un théorème au
champ d’application limité.
Cette
hypothèse n’est pas « toujours » vérifiée, mais elle
l’est dans de très nombreux cas… J’irai jusqu’à dire (comme toi
dans le passage suivant) : dans la plupart des cas où le
nombre d’approches de paire est pathologiquement élevé.
T.
BOUCHE :
Il est de bon ton de nos jours de crier haro sur les créneurs
fous. On a vu en effet quelques excès, du genre « Mes
typos sont de haute qualité, elles ont au moins 1 500
paires chacune. » Et dans la plupart des cas on observe
que ces paires sont […] si nombreuses parce que les approches
sont erronées dès le départ (du genre approches toujours
symétriques, ou approches des italiques ne tenant pas compte
de la pente).
Serions-nous
encore une fois d’accord ?
T.
BOUCHE :
Cette idéologie artisanale n’a plus aucune raison d’être.
Puisque sa raison d’être a disparu avec l’avènement de la
photocompo.
Tiens
donc… Puis-je te rappeler que c’est toi qui as écrit ceci :
« Dans ce cas, les talus d’approches sont en fait
parfaitement inutiles, seules les paires ont un sens, mais aucun
modèle de gestion des fontes ne fonctionne comme ça, je
crois. » Dernier mot… Faut-il préciser (oui, on ne sait
jamais…) que je ne suis pas parti en guerre contre toutes les
approches de paire ? !… Tout le monde sait qu’elles
sont évidemment nombreuses à constituer une véritable
bénédiction (singulièrement avec certaines caps, entre elles ou
devant des bas de casse, bref, les classiques du genre).
T.
BOUCHE :
Il est alors facile d’exhiber ce que tu considères comme des
exceptions pathologiques, et ce que je prends pour des cas
d’espèce qu’on ne peut laisser de côté.
Ce
ne sont pas les cas d’espèce que je qualifie de
« pathologiques » mais les approches de paire
proliférantes dont la seule utilité est de corriger des défauts
de conception.
T.
BOUCHE :
Euh… oui… où est le problème ?
Ici :
« Ce fait n’a pas empêché les modèles de gestion des
caractères à deux dimensions de reproduire le schéma artisanal
hérité du plomb. […] J’imagine qu’on va nous trouver enfin
quelque chose de meilleur dans les années à venir. » Ma
critique ne porte pas sur demain mais sur aujourd’hui !
T.
BOUCHE :
Je ne suis pas opposé à un système où le blanc entre deux
caractères consécutifs soit toujours dynamiquement ajusté en
fonction du corps, et de chacun des deux caractères…
Comme
tu le sais, des tentatives ont été faites. Tu les trouves
convaincantes ?
T.
BOUCHE :
… qui rendra ton point de vue non seulement réactionnaire,
mais hors sujet !
Insinuerais-tu
que mon point de vue est par nature figé, incapable d’évoluer en
tenant compte des avancées techniques ?… Non à la
rétroactivité des jugements, surtout quand ils viennent du
futur ! Réactionnaire… Tu veux vraiment la castagne ?…
Provocateur…
T.
BOUCHE :
Donc à tirer une croix sur ces « approches
naturelles » qui — soit dit entre nous — sont une
calamité en début ou fin de ligne ou de mot.
Bof…
une calamité pour le fil à plomb ouiziouigue mais non pour mes
yeux…
À
F.L.L.F., le 17 août 2000.
F.
MOLINA :
Vous devez savoir que dans une police de caractères bien faite
et équilibrée, chaque caractère dispose d’un crénage prédéfini
et finement ajusté : des réglages réunis dans une table
qui lui permettent de bien se positionner, tout naturellement,
avant et après n’importe quel autre signe de la police.
Oh
non, je l’ignorais et vivais dans l’erreur : je pensais
bêtement que chaque caractère avait ses approches naturelles et
qu’une table d’approches de paire permettait d’ajuster plus
finement les occurrences problématiques.
C’est
un débat qui agite les milieux professionnels. Nous vous
attendons sur la liste « Typographie », où de tels
développements ne seront pas hors sujet. Je suis de ceux qui
pensent qu’une table d’approches de paire hypertrophiée (la
table, pas la paire) est la marque des polices mal dessinées et
dont les approches naturelles ont été mal conçues, en bref
qu’elle n’est que du bricolage.
Le
record serait évidemment battu avec votre description, car, si
je vous ai bien compris, vous croyez que les tables prévoient
une approche de paire pour chaque caractère en contact avec
n’importe quel autre caractère de la police ? Je ne suis
pas mathématicien, alors je laisse à d’autres le soin de
calculer le nombre de paires…
Les
approches naturelles participent aussi à la reconnaissance des
caractères et même des paires (par les petits yeux des humains).
S’amuser à les triturer à l’excès n’aide certainement pas la
lecture.
F.
MOLINA :
Dans de telles polices, le point d’exclamation, par exemple,
se détache juste ce qu’il faut de la fin du mot…
C’est
inexact. Du moins pour la composition du français par de vrais
typographes. Le blanc antérieur des ponctuations hautes est une
simple approche pour le monde non civilisé, donc (avant tout)
une affaire de dessinateur de caractères… alors que pour nous
c’est une espace, donc une affaire de compositeur. La différence
n’est pas mince. C’est en gros la même qu’entre contrainte et
liberté.
Armée.
L’armée
française, l’armée de l’air, l’Armée rouge.
L’Armée
du salut (
Robert
1994,
[Armée du Salut] Guéry
1996).
La
Grande Armée (Napoléon Ier).
Une
afat, des afats (auxiliaire féminin de l’armée de terre).
Régiment.
« Il
entra dans le régiment de Royal-Cavalerie […]. » – François
René de CHATEAUBRIAND,
Mémoires d’outre-tombe.
Numéro.
Les
numéros des régions militaires se composent en chiffres romains
grandes capitales : la IVe région militaire.
Bref
Larousse 1995, Impr.
nat. 1990.
Le
numéro des unités de toute nature est composé en chiffres
arabes : la 5e armée, le 2e
bataillon.
Impr.
nat. 1990.
Bref Larousse 1995
(chiffres romains pour les armées).
Pour
éviter les confusions, on suggère parfois (Impr.
nat. 1990) de composer en chiffres arabes le numéro
des unités françaises ou alliées et en chiffres romains grandes
capitales ceux des unités ennemies. Pourquoi pas ? mais il
n’est pas certain que ce procédé aide beaucoup le lecteur à
reconnaître les siens.
Ou
arobas, arrobase, arobase (Larousse
1997), arrobe, arobe (Robert
1993), arobass, arobastre, arobasque (Paput
1997)…
Ou
« à commercial ».
À
Typographie, le 10 mars 1998.
T.
BOUCHE :
Le Small Bob connaît aussi arrobe (ou arobe,
mais pas arose), même étymologie mais cette fois 12 à
15 kg et/ou 10 à 16 litres.
12
litres, c’est pour l’huile… 16 litres, c’est pour le pinard…
Selon
Albert Dauzat, ce serait même attesté depuis le XVIe
siècle… En tout cas (ce soir, je n’ai pas les moyens de fouiner
plus avant…), arrobe figure dans Claude-Marie Gattel (1813).
À
Typographie, le 16 mars 1998.
J.
ANDRÉ :
Donc arrobe n’a rien à voir, sauf une ressemblance
glyphique, avec le @ de nos claviers. Si vous adoptez arrobe
pour @, alors soyez cohérent dans les confusions et
adoptez dièse pour #.
Ce
n’est pas une ressemblance, mais une identité… C’est le même
caractère et le même glyphe. Dans ton catalogue Deberny, cela doit
être perceptible… La comparaison avec
(dièse) et # (octothorpe) n’est pas pertinente (là, il y a une
vague « ressemblance » graphique, mais pas d’identité…).
J.
ANDRÉ :
Je dis qu’il y a ressemblance de glyphes entre le @ de
l’arrobe et le @ de nos scribes médiévaux, mais pas
identité de caractères. Je ne vois pas comment ni pourquoi la
préposition « à » pourrait être devenue une unité de
poids.
Mais
je ne parle pas de cette identité ! Il s’agit de l’identité
entre le symbole de l’arrobe (ancienne unité espagnole) et
celui du à commercial qui figure sur nos claviers !
C’est le même, exaguetly ze saime ! Moi, j’ai rarement vu un
caractère typographique français reproduisant la ligature
manuscrite ad… En revanche, j’ai vu de nombreux @ (pour arrobe)
typographiques.
J.
ANDRÉ :
Comment trancher ? En demandant à un spécialiste d’écriture
arabe de nous dire d’où vient ce symbole pour ar roub
que l’on trouve donc apparemment sur les amphores et autres
poids, mais je suis persuadé que ça n’a rien à voir avec le
latin ad.
Effectivement,
cela n’a rien à voir, mais ce n’est pas le problème… Il y a
coïncidence de forme entre l’abréviation latine ad et le
symbole de l’arrobe. La confusion a eu lieu jadis, et pas chez
nous… On en hérite. Et alors ? Qu’est-ce que ça peut
faire ?
Il
y a filiation de sens et de forme entre l’abréviation ad
et le à commercial, c’est une évidence, mais, parallèlement, il y
a une identité de forme entre le symbole de l’arrobe et celui du à
commercial…
Arrobas
n’arrange rien, car, contrairement à ce que tu dis, ce n’est pas
une nouveauté… c’est le pluriel de l’espagnol arroba…
c’est-à-dire de l’unité de mesure…
À
Typographie, le 9 février 2000.
J.
ANDRÉ :
Dans le spécimen de la fonderie Benjamin Krebs Nachfolger, de
Frankfurt am Main, édition datée de 1899 (oui, c’est bien un 8),
parmi les signes divers style dingbats, on trouve à côté d’un @,
un « n » entouré comme le a, mais la boucle se termine
par un retour vers la gauche pour faire une sorte de g. Dans le
spécimen du fondeur Nebiolo de Turin (même époque ?) on
trouve, également dans les segni diversi, deux @
(un romain et un italique) et deux r-robaces : ,
un romain et un italique.
À
quoi servaient ces signes ? Existent-ils encore ?
Le
est le symbole du réal (real). Lors des discussions sur l’arrobe,
j’avais utilisé l’exemple du réal pour montrer que l’origine
(graphique) de @ n’est pas si limpide que d’aucuns le prétendent.
À
France-Langue, le 5 juillet 2000.
Y.
MANIETTE
(citant un « érudit ») : « [… ] et autres
arrobâneries. Ce sont des imprimeurs bien de chez nous qui ont
tout simplement désigné ce caractère par ses éléments
descriptifs évidents “a-rond bas” (de casse) ».
Cette
arrobânerie a la vie dure, bien qu’elle ne résiste pas à
l’analyse… Il n’est pas envisageable qu’un terme de jargon ait par
miraculeuse coïncidence correspondu exactement au nom français (arrobe)
d’une unité de mesure espagnole (arroba) représentée depuis
longtemps par le signe @…
À
Typographie, du 8 au 23 janvier 2002.
T.
BOUCHE :
Je trouve assez impayable que les Italiens détiennent les
preuves de l’origine italienne de l’arrobe, les Espagnols aussi,
et voici maintenant (coup de théâtre, dois-je dire…) les
Français qui se mettent sur les rangs ! […] Resterait
évidemment à étayer par quelques faits plus tangibles que des
références douteuses ou manquantes ! En particulier, je ne
sais pas, prouver la migration de comptables français en
Allemagne.
Ça,
c’est prouvé… enfin, plus précisément, disons qu’il est prouvé que
notre « à » a servi un peu partout et en particulier en
Allemagne. Le monsieur du C.N.R.S. n’a pas de documents sous les
yeux (ce qui est tout de même fort de café pour une
« expertise »…), mais moi j’en ai, et ils montrent que
cette pratique a au moins perduré jusqu’aux premières décennies du
XXe
siècle… Ainsi, dans la Correspondance commerciale allemande
(1923) de Louis Weber trouve-t-on des « à » romains
noyés dans des chiffres en fraktur (et en allemand, évidemment)…
Outre
la légèreté de la documentation (le passage sur l’étymologie
d’arrobe est une pièce d’anthologie), un fait est frappant dans
cette expertise : l’absence de référence à la typographie…
Il
y a pourtant des choses à voir dans les documents imprimés par nos
ancêtres, par exemple des arrobes espagnoles ayant au micron près
la tronche des nôtres.
Un
point intéressant cependant : le rejet (certes mal
documenté…) de la piste latine… Moi, j’aimerais que l’on étudie
sérieusement un point : à quel moment et en quel lieu s’est
effectuée la « confusion-jonction » de « à »
(ou ad, ou at…) et du symbole de l’unité
espagnole.
C’est
le seul point mystérieux, car une chose est sûre :
graphiquement, l’arrobe d’aujourd’hui n’est rien d’autre que celle
d’hier. Le signe ne signifie plus la même chose, mais la filiation
graphique est patente. Il faut avoir le nez collé au parchemin
pour réfuter cela.
Pour
l’instant, je ne vois pas très bien où l’expertise va mener nos
académiciens… À appeler l’arrobe à commercial ? Ce ne
sera pas une grande nouveauté…
T.
BOUCHE :
Une question, tout de même, qui me préoccupe depuis quelque
temps : d’où vient que les Espagnols utilisent arroba
sans la moindre hésitation depuis que ce machin a refait
surface ? Pourquoi la valse-hésitation en France sur des
tas de mots biscornus alors qu’arrobe se trouve encore
dans le dictionnaire, et que l’unanimité s’est faite
outre-Pyrénées ?
Il
n’y a pas d’hésitation à avoir. Ce machin s’appelle arrobe
ou arobe, un point c’est tout ! Laisse l’Académie
s’amuser…
P.
ANDRIES :
Est-ce qu’on peut avoir une référence bibliographique complète
(avec no de la page) ?
Jean
Dumont, Vade-mecum du typographe, 4e éd.,
Bruxelles, 1915, p. 164.
J.
ANDRÉ :
La question reste : d’où vient ce symbole comptable @ ?
D’une ligature latine ad (apparemment pas attestée),
d’un à comme l’a montré Lacroux ?
Tu
me confonds avec un expert cnrsien… Moi, je n’ai rien montré du
tout, sauf ceci : graphiquement, @ n’est pas autre chose que
le symbole de l’arrobe…
J.
ANDRÉ :
Et pourquoi était-il apparemment quasi inconnu en France (je
parle du @ commercial, pas du poids espagnol
présent dans des spécimens de fonderie) ?
C’est
le même symbole ! Pourquoi veux-tu les dissocier, les
distinguer à tout prix ? Je ne te comprends pas… Tu crois
sincèrement à une « coïncidence » ? Pas moi…
J.
ANDRÉ :
Ça fait dix ans que je le dis et je le redirai tant qu’on ne
m’aura pas prouvé la filiation entre ce poids et ce qu’on a sur
nos claviers !
Tu
inverses la charge de la preuve… Quels sont les faits, les faits
indiscutables ? @ (à commercial) et @ (unité
de poids) sont des symboles strictement identiques. Je ne crois
pas à une coïncidence et n’affirme rien d’autre.
À
toi de prouver que cette identité est le fruit du hasard et qu’il
n’y a aucune « filiation ». Tant que tu ne l’auras pas
fait, je répéterai que ton opinion n’est qu’un préjugé… Ce préjugé
est peut-être une intuition géniale, mais c’est à toi d’en faire
la démonstration…
J.
ANDRÉ :
Patrick Andries nous citera aussi plein d’autres glyphes
d’Unicode qui correspondent à des caractères complètement
étrangers l’un à l’autre.
Oui,
il est certain que le P latin et le P cyrillique ne sont pas le
même caractère… mais nul ne conteste leurs liens généalogiques.
J.
ANDRÉ :
Mais pour moi, je répète, le problème est d’expliquer pourquoi
une unité de poids espagnole, même si elle est importante pour
le sud des Amériques (merci Thierry), servait à Londres en 1930.
[…] Et je répète qu’effectivement on trouvait ce symbole dans
les spécimens des fonderies des années 1930…
Bien
avant.
J.
ANDRÉ :
… au milieu des symboles monétaires et pondéraux, alors que dans
les spécimens des fonderies américaines il se trouve parmi les
symboles comptables.
Chez
Jean Dumont comme chez Henri Leduc, l’arrobe ne figure pas parmi
les symboles « pondéraux », avec d’autres unités de
mesure ! mais avec des symboles monétaires !
c’est-à-dire avec des symboles « comptables » !
Cela ne te trouble pas ?
J.
ANDRÉ :
Nos claviers sont issus des machines comptables (le B de I.B.M.
veut dire Business, non ?).
Non…
de machines à écrire : l’arrobe figurait sur le
clavier de certaines machines à écrire bien avant la naissance
d’I.B.M.
Le
clavier dit « américain » (Qwerty avec l’arrobe…) est
adopté comme « standard » dès 1888 par un congrès de
fabricants réunis à Toronto…
II.
Arrobase ou @ ?
Arrobas ou arrobe ?
À
Typographie, le 10 mars 1998.
T.
BOUCHE :
Je trouve bizarre cet acharnement à vouloir donner un nom à un
glyphe (voire un caractère)…
Ouaip !
J’suis d’accord. Ce que je trouve surtout bizarre c’est que des
experts « choisissent » un terme dont ils se demandent
comment on peut bien l’écrire et, surtout ! le prononcer…
Voici
d’ailleurs ce que j’ai envoyé à la D.G.L.F. : « Elle
mentionne que le mot arrobe est normalisé. En réalité
c’est encore en cours et nous pouvons avoir notre mot à dire.
Les experts du groupe pensent désormais suivre l’usage d’arobase.
Mais comment l’écrire et le prononcer ? arobase ?
arobas avec un s sonore (comme dans crocus
ou albinos) ? Merci de me renvoyer une réponse très
simple, comportant juste la graphie/phonie que vous utilisez.
[…]
« @,
arrobe, à commercial/arrobe, a commercial… Dommage que
vous souhaitiez une réponse simple… J’aurais aimé vous expliquer
ces choix… qui dépendent des circonstances et des emplois.
Alors, juste une piste : cela fait bien longtemps que esperluette,
perluette (ou esperluète, perluète) et et
commercial cohabitent… non sans raison… Après tout, il
s’agit de nommer un signe graphique… »
J.
ANDRÉ :
Mais Deberny &
Peignot l’écrivai(en)t bien (en 1926 en fait) Arobas !
Eh
ben, ils étaient bien seuls (à l’époque…) ! Ce qui est
normal, puisqu’ils se fourvoyaient (comme le Petit Larousse
aujourd’hui… mais pas encore Little Bob). Arobas,
ce n’est ni français ni espagnol. D’où sort ce s final
après un singulier (l’unité, en espagnol, c’est l’arroba) ?
Je m’avance imprudemment, je n’ai pas vraiment étudié la
question sur ce point, mais… à vue de nez, cela doit tenir à ce
petit fait : avant le symbole, rares étaient les
occurrences de nombres égaux ou inférieurs à l’unité… Alors,
forcément… Un peu comme si £ était le symbole de la pound…
Parmi
d’autres, voici ce que l’on peut lire dans les manuels de Jean
Dumont (1915) et d’Henri Leduc (1948) : @ arrobe (il
s’agit de l’unité, évidemment).
Pour
l’anecdote, voici ce que je découvre chez ce cher Théotiste L.
(1850, 1883), dans le chapitre consacré à la composition de
l’espagnol : « (a.) : alias, arroba. » Ça
ressemble fichtrement à du bricolage : les deux parenthèses
tentent de restituer la boucle de l’abréviation manuscrite
latine…
Pour
revenir au problème posé par la rue de la Manutention… Le
symbole @ a eu, et a encore plusieurs emplois. Il est inutile de
chercher un nom à l’unité et au symbole qui la représente, c’est
une affaire réglée depuis longtemps, y compris en français.
Il
s’agit donc de nommer le même signe dans son emploi aujourd’hui
le plus fréquent. Mais le nommer pour quoi faire ? Pour le
désigner, à commercial (quatre syllabes), légitime
depuis fort longtemps, est tout indiqué, en couple avec arrobe.
Ou
pour l’exprimer à l’oral, par exemple dans les adresses
électroniques ? Ici, autant faire court… et arrobe
(deux syllabes), de ce point de vue également, est bien meilleur
que les improbables arrobas, arrobase ou arobace
(trois syllabes)… mais à rond n’est pas idiot non plus…
Ce
que je crains, sans plaisanter, le sujet ne s’y prête pas, c’est
que les « arobes » gênent un certain nombre de
locuteurs.
Bref,
contre le Petit Larousse, restons typophiles, restons
fidèles à la trilogie @, arrobe, à commercial !
À
Typographie, le 16 mars 1998.
En
français, le symbole @ a un nom depuis longtemps (arrobe).
Pourquoi diable faudrait-il lui en attribuer un nouveau ?
Parce que certains utilisateurs sont branchés sur un secteur
sans mémoire ? C’est mettre le doigt dans un machin pas
très net, en dépit des apparences néolexicales…
J.
ANDRÉ :
Justement non, car, tu le dis bien, æ a un nom, est
connu, a un usage dans notre pays, mais pas @.
Justement,
si… @ a un nom (arrobe) et un usage anciens chez les
francophones… Arriba « arrobe » ! Arrobes !
Por arrobas ! (Traduque : « Des arrobes comme
s’il en pleuvait ! »)
À
France-Langue, le 16 décembre 1999.
P.
ANDRIES :
Certainement pas pour l’orthographe irrégulière de arrobas
(avec un s sonore…), personne n’écrit ce mot. On écrit « @ ».
Ah…
sur ce coup, je soutiens Patrick à fond. […] Quand j’ai dialogué
avec lui sur ce sujet, arrobas figurait déjà dans le Petit
Larousse et était déjà présenté dans les milieux dits
« informés » comme la forme la plus répandue… et arrobe
(ou arobe) était déjà « un terme français depuis un
demi-millénaire »… Les mêmes gens bien informés nous
serinent que arrobe désigne uniquement l’unité de mesure
et non le caractère @. C’est absurde. Depuis longtemps, @ est à
la fois le symbole de l’unité de mesure et l’abréviation latine
de ad… et, en français, le nom de ce caractère est arrobe…
Ensuite, chacun est libre de le prononcer comme il
l’entend : arrobe, arrobas, arrobase, arromachin,
areuh-areuh, chez, at, escargot, le truc, là…
L’usage…
devra-t-il faire modifier le nom ISOfficiel du « Digramme
soudé minuscule latin oe »… que tout le monde appelle eudanlo
ou ligaturoheu ?
III. Dessin de l’arrobe
À
Typographie, le 10 mars 1998.
J.
ANDRÉ :
Quand je parlais de @ romain, je voulais dire basé non
sur le a cursif ou italique que l’on trouve dans je crois
quasiment tous les @ que je connais mais sur le a romain
que vous voyez probablement sur votre écran.
Les
beaux @ (en plomb…) ont un « a » italique ou, plus
précisément, un « a » d’anglaise. Ce détail n’est pas
insignifiant… et devient évident quand @ est voisin d’un caractère
comparable… à ceci près… que le « a » est remplacé par
un « r » d’anglaise, parfaitement identifiable :
est le symbole du réal.
En
revanche, les @ romains (en plomb…) puent souvent le bricolage à
plein nez…
À
Typographie, le 18 juin 1998.
J.
ANDRÉ :
En fait quasiment tous les @ sont des italiques (basés
sur le a italique). Il faudrait alors que le @ italique
soit basé sur le a romain (comme cela existait pour
l’arrobe en plomb de Deberny &
Peignot) tout en conservant la rondeur du ballon de foot et non
de celui de rugby !
Pinaillage
matinal, avant de se mettre à bosser un peu… Bien qu’il ait
existé * des « @ romains », le « a » de
l’arobe dominante n’est pas à proprement parler
« italique », pas plus que ne l’est le « a »
d’une quelconque anglaise.
*
Il y en a peut-être encore ?
Au
sein d’un texte, les numéros des arrondissements (divisions
administratives de grandes villes) se composent soit en toutes
lettres, soit en chiffres romains ordinaux, grandes capitales.
Exemples.
— Elle habite le treizième arrondissement : il préfère
le quatorzième ; le XVe arrondissement est
séparé du XVIe par la Seine ; cet hôtel du XVIIe siècle
(petites capitales) est situé dans le XVIIe arrondissement
(grandes capitales).
Code
typ. 1993.
Bref
Larousse 1995, Gouriou
1990 (uniquement en chiffres romains).
Berthier
&
Colignon 1979 (lettres, chiffres arabes ou
romains ; nette préférence pour les chiffres arabes), Impr.
nat. 1990 (uniquement en chiffres arabes).
Sur
les enveloppes, l’arrondissement est aujourd’hui intégré au code
postal (ou figure sur la même ligne). Impossible d’échapper aux
chiffres arabes.
75015
PARIS
75727
PARIS CEDEX 15
Impr.
nat. 1990.
1.
Patronymes
1.1.
L’article qui appartient à un patronyme * (La
Bruyère) s’écrit avec une majuscule initiale ; il ne peut
être contracté ** ni supprimé, il détermine l’ordre
alphabétique : La Mettrie, La Tour du Pin, Le Goff, Le Nain.
Après une particule, il conserve la majuscule : Roger de La
Fresnaye. La minuscule était déjà un archaïsme au XIXe siècle ;
c’est aujourd’hui une faute (
sauf dans une composition « non modernisée » de textes
anciens).
Code
typ. 1993, Greffier
1898, Impr.
nat. 1990.
Gouriou
1990 [Jean de la Fontaine].
*
Les mêmes règles s’appliquent aux pseudonymes (Le Corbusier),
qui sont assimilables à des patronymes, mais, attention ! pas aux
surnoms (le Lorrain), voir : § 1.2.
**
Pour le comportement des articles déjà contractés (Du Bellay),
voir Particule.
1.2.
L’article qui précède un patronyme ou un surnom ne prend pas
la majuscule initiale : la Callas, le Tasse, le Caravage, la
Voisin, le Lorrain, le Greco ; la Callas lisait-elle La
Bruyère ?
Il
ne détermine pas l’ordre alphabétique : Greco (Domenikos
Theotokopoulos, dit le), Lorrain (Claude Gellée, dit
le), Tasse (Torquato Tasso, dit en français le).
Il
peut être contracté : « Le récit des amours du Tasse
était perdu, Goethe l’a retrouvé. » – François René de CHATEAUBRIAND,
Mémoires d’outre-tombe.
Dans
les noms de localités administrativement organisées, l’article
s’écrit avec une majuscule initiale, il ne peut être supprimé,
mais il peut être contracté : je visite Le Havre, je vais au
Havre.
Greffier
1898.
Il
ne détermine pas l’ordre alphabétique : Les Andelys, La
Rochelle, Le Vésinet.
Cette
entorse à la règle (majuscule > incidence sur le classement
alphabétique ; minuscule > pas d’incidence sur le
classement alphabétique) est absurde et relativement récente. Au
début du XIXe
siècle, l’usage et l’Académie française étaient d’accord pour
écrire : le Havre, les Andelys.
Dans
le nom des lieux-dits, l’article s’écrit avec une minuscule
initiale : la Défense.
« Les astérisques
étaient connus du temps d’Aristophane,
d’Origène, de saint Jérôme et de saint Grégoire, dans les
manuscrits grecs et latins. Ils étaient figurés en petite
étoile
ou en
cantonné de quatre points. Ils servaient à différents
usages : marque d’omission ou de restitution de
texte ; signe
d’un sens tronqué ; signe de phrases dérangées ;
indice des
maximes, des sentences les plus remarquables d’un ouvrage ;
indice d’addition au texte. »
Francis THIBAUDEAU,
la Lettre d’imprimerie.
•••
Un astérisque (masculin comme risque) est un signe en
forme d’étoile : *. ¶ Le nombre de branches et le dessin
varient selon la police employée : .
Appel de note, renvoi (voir : Appel de note)
Comme
appel de note ou comme renvoi à une entrée, l’astérisque se place
toujours après l’élément concerné, l’espace fine insécable est
obligatoire : mot *.
Abréviation
Concurrents
des points de suspension, trois astérisques en ligne sont une
marque de l’abréviation de discrétion dans les dénominations
propres (personnages, lieux), plus rarement dans les dates :
le manoir de *** ; Mme B*** est née en
1903 ; Mme Bertin est née le 3 juillet
***.
« La
femme résista, *** insista. Ça me gêne dans mon récit de ne pas
avoir de nom pour l’homme en question : appelons-le Jean. »
– Alphonse KARR,
Une poignée de vérités.
Si
l’initiale de la dénomination est conservée, aucune espace ne la
sépare du premier astérique : M. M***, Mme N***.
Si
l’initiale n’est pas exprimée, une espace insécable doit isoler
les astérisques du mot qui les précède : M. ***, Mme ***
(voir : Abréviation,
Points
de suspension).
Jadis, on faisait parfois suivre l’initiale par un nombre
d’astérisques égal au nombre de syllabes du nom celé (à
l’exception de la première, représentée par l’initiale) :
Henri > H*, Philibert > P**, Maximilien > M***.
Engendrant une exception pour les noms monosyllabiques (Jean >
J. ou J*… comme Joseph), cette tradition est heureusement tombée
en désuétude. Quant à celle qui attribuait un nombre d’astérisques
égal au nombre de lettres celées…
Paragraphe
En
soliste * ou, de préférence, en trio ,
l’astérisque peut marquer le début d’un paragraphe (à condition
que celui-ci soit dépourvu de titre ou de sous-titre). Il est donc
naturel de rencontrer l’astérisque en haut de page. C’est en
revanche un contresens grave (hélas fréquent) de le placer comme
dernier signe en bas de page.
Impr.
nat. 1990.
Le
trio d’astérisques
(ou astérisme…) n’est pas un cul-de-lampe (dont la
« pointe » est toujours dirigée vers le bas). Impr.
nat. 1990 le définit très bien en lui attribuant une
valeur de chapeau.
Guéry
1996.
On
peut l’utiliser en début de ligne, par exemple pour les maximes ou
les aphorismes. Procédé rare et élégant, peut-être un peu
précieux :
Tout le règne actuel peut se réduire à quinze ans de faiblesse et
à un jour de force mal employée.
Antoine de RIVAROL,
Mémoires relatifs à la Révolution française.
Le philosophe qui veut éteindre ses passions ressemble au chimiste
qui voudrait éteindre son feu.
Nicolas de CHAMFORT,
Maximes et Pensées.
Emplois
spécialisés.
Selon
la nature du texte, on peut attribuer à l’astérisque une
signification particulière (qui devra dans ce cas être précisée
dans la table des abréviations ou dans une note liminaire). Il
peut s’agir d’une entrée nouvelle, d’une forme non attestée,
inexistante ou fautive, de la marque du h aspiré, etc.
Lorsqu’il
signale une particularité, l’astérisque se place généralement
devant le mot ou le groupe de mots concerné. L’espace insécable
est recommandée dans les entrées : * mot ;
déconseillée dans le corps du texte : *mot.
Incompatibilités.
Dans
un ouvrage donné, il est très déconseillé de confier deux rôles à
l’astérisque. Seul celui de séparateur de paragraphes est
compatible avec l’un des autres.
•••
Les noms des objets célestes (planètes, satellites, étoiles,
nébulosités, constellations, signes du zodiaque, etc.) prennent
une majuscule initiale, ainsi que les éventuels adjectifs
antéposés : Bételgeuse, la planète Mars, les lunes de
Jupiter, l’étoile du Berger, l’étoile Polaire (ou la Polaire), la
Voie lactée, le Petit Nuage de Magellan (ce n’est pas un nuage),
la constellation de la Grande Ourse, la Petite Ourse, la
constellation du Sagittaire, les Poissons.
Galaxie
(latin galaxias, du grec gala, galaktos,
lait) prend une majuscule initiale lorsqu’il s’agit de notre
Galaxie (la Voie lactée). Minuscule initiale dans tous les autres
cas, et il y en a des centaines de millions (observables) :
galaxie, une galaxie, la galaxie d’Andromède, la galaxie
NGC 2623 (New General Catalog), etc.
Voie lactée (la) : Bref
Larousse 1995, Doppagne
1991, Girodet
1988, Gouriou
1990, Impr.
nat. 1990, Larousse
1933, 1970.
[voie Lactée (la)] : Grevisse
1986.
étoile Polaire (l’) : Girodet
1988, Larousse
1985, 1999,
Robert
1985.
{Étoile polaire (l’)} : Impr.
nat. 1990, Larousse
1933, Robert
1993.
Terre,
soleil, lune
•••
Quelle que soit la nature du texte, notre planète, son satellite
et son étoile prennent une majuscule initiale lorsqu’ils désignent
des corps célestes et non des objets tels que nous les
percevons : le rayonnement du Soleil.
•
Ils la conservent donc quasi systématiquement dans les ouvrages
d’astronomie, d’astronautique, etc. La distance moyenne de la
Terre à la Lune est de 384 400 km.
Bref
Larousse 1995, Code
typ. 1993, Girodet
1988, Gouriou
1990, Impr.
nat. 1990, Larousse
1997, Robert
1985, 1993.
Doppagne
1991 (qui oppose étrangement textes scientifiques et
discours courant), Hanse
1987 (article « Lune » : {atterrir sur
la lune}, article « Alunir » : atterrir sur la
Lune), Larousse
1933, Littré
1872.
••
Dans tous les autres cas, la minuscule s’impose : promettre
la lune, être dans la lune, tomber de la lune, la lune rousse, de
vieilles lunes, un clair de lune, Au clair de la lune, une
lune de miel ; un coucher de soleil, le soleil de minuit, un
rayon de soleil (mais le rayonnement du Soleil), un coup de
soleil, Sous le soleil de Satan, rien de bien neuf sous le
soleil, prendre à témoin la terre entière (l’humanité). Si l’on va
sur la Lune, on espère retrouver la Terre ; si l’on est dans
la lune, on doit revenir sur terre. L’astronaute quitte la Terre,
le défunt quitte cette terre.
Phases de la
Lune
Les
avis sont partagés ; nouvelle lune, pleine lune : Code
typ. 1993, Girodet
1988, Gouriou
1990, Larousse
1970 (article « Lune »), Larousse
1997, Robert
1985, 1993 ;
nouvelle Lune, pleine Lune : Larousse
1970 (article « Quartier ») ; Nouvelle
Lune, Pleine Lune : Larousse
1985, Lexis
1989 ; premier quartier de la Lune : Larousse
1970, Robert
1985, 1993 ;
Premier Quartier : Larousse
1985.
•••
Il est inutile de choisir a priori une graphie. Les minuscules
s’imposent dans la plupart des cas, selon les critères définis
pour le soleil, la terre et la lune : la pleine lune, c’est
la barbe ; tiens, c’est déjà la nouvelle lune. Dans un texte,
même non spécialisé, décrivant les phases de la Lune, elles
seraient très malvenues : première des phases de la Lune, la
Nouvelle Lune précède le Premier Quartier.
Dénominations
diverses
La
Terre promise, Terre-Neuve, etc. Voir : Terre.
L’empire
du Soleil-Levant, le Roi-Soleil.
Brève
introduction placée en tête d’un ouvrage.
L’avant-propos
est (en principe et en français) écrit par l’auteur (ou l’un des
auteurs, ou les auteurs) : il ne doit donc pas être composé
en italique mais en romain. On voit parfois des
« avant-propos » rédigés par des éditeurs qui
mériteraient un avertissement, voir : Avertissement.
=
Impr.
nat. 1990.
Lecerf
1956.
Note
explicative placée en tête d’un ouvrage.
L’avertissement
est rédigé par l’auteur ou par l’éditeur. Dans ce dernier cas, il
est nécessairement composé en italique.